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Posté par le 5 septembre 2006 dans Anecdote, Journal de bord, Stage Paris-2006

Mon jour 1 en Europe: Un vrai rêve !

Focus sur Paris

Hé bien, voilà cinq jours que j’ai maintenant mis pied sur le vieux continent, et je ne sais vraiment pas par où commencer tellement ces dernières heures ont intensivement marqué mon être. En effet, il est sûr que je vis à ce jour la plus belle période de ma vie. Déjà que j’aimais la France, maintenant, je suis littéralement amoureux de la ville lumière; et parti ainsi… je suis loin d’être disposé à la quitter. Il est vrai, je dois quand même avouer avoir un magnifique logement à quinze minutes en roller de l’Hôtel de Ville. D’ailleurs, J’ADORE pratiquement mon travail de stage, les françaises que je rencontre sont franchement sympathiques et mon coloc, David, est aussi cultivé que génial à vivre. Bref, je vis un vrai rêve. Alors, comme je vous l’avais promis, je tiens ici à relater les grandes lignes de ma mémorable arrivée à paris.

CONTACT : JOUR 1

J’arrive à 10h, heure locale, à l’aéroport Charles de Gaule. A ce moment, nous sommes accueillis par un représentant de l’OFQJ, l’organisme qui parraine mon stage. Je dis bien nous, car nous sommes à peu près une vingtaine de stagiaires québécois nolisés sur le même vol. Ce fait est intéressant, car il maximise l’état d’esprit du moment : nous vivons la même chose en même temps. Nous arrivons donc à 13h dans notre «hôtel» dans le 13e arrondissement, un genre d’auberge de jeunesse qui nous est fourni par l’OFQJ la première nuit. Cet accommodement est vraiment génial, car il nous permet théoriquement de récupérer du voyage en avion puis de nous donner un peu de temps pour arranger individuellement notre arrivée avec nos futurs hôtes. Toutefois, de mon côté, malgré l’absorption d’une double dose de somnifères dans l’avion, je n’ai pas vraiment réussi à dormir dans le vol du fait que mon siège était carrément le dernier dans l’allée… à côté des toilettes. Alors, je me faisais accrocher à toutes les cinq minutes. Bref, j’ai littéralement caillé une fois rendu à l’hôtel : mais finalement, ce ne fut qu’une grosse sieste de deux heures. Ainsi, je me réveille à 15h, fin seul dans l’hôtel, car les autres québécois ont quitté à pied visiter le 13e.

Je prend donc mes courriels sur une borne Internet à un Euro le cinq minutes d’utilisation (il m’en prendra sept minutes pour trouver l’arobase sur le maudit clavier «azerty» européen), pour finalement constater que je n’ai ni des nouvelles de ma copine Florence, qui est en ce moment en France, ni de David, mon futur coloc. Ainsi, me voila disposé à vivre une expérience inoubliable que je ne regretterai vraiment pas. En effet, c’est à ce moment que je met mes rollers, prend en main une carte de la ville, encercle sur celle-ci le lieu de mon futur logement, puis décide de me lâcher lousse dans Paris en direction du 10e arrondissement.

Incroyable, surréel, enivrant. Pas à pas, je découvre ainsi ma nouvelle ville. Mes sens sont en alerte, le dépaysement est total, j’ai peine à croire que c’est la vérité… je suis bel et bien pour la première fois en Europe… en France… à Paris !!! Plus que jamais, je me sens libre, seul avec Paris, le voyage est devant moi. Sans attaches, sans contraintes, mes tracas de ma vie montréalaise m’apparaissent éloignés. Chaque bâtiment est un témoignage physique du passé, chaque rue transpire l’histoire, le moindre espace est façonné par le travail successif de ceux qui s’y sont immobilisés un temps. Venant des confins, se rapprochant de moi, le son classique et binaire des sirènes de police m’évoque l’impression d’être dans un film français. Mais le premier vrai choc avec la réalité, c’est la circulation: complètement hallucinante, rien à voir avec celle des villes américaines conçues préalablement pour la voiture. Tout bouge de tous les côtés à la fois, il y a une myriade de directives à analyser en fonction de votre véhicule. Les rues sont multidirectionnelles, le trafic est extrêmement dense, voire chaotique. Je dois vite m’adapter, car le trafic obéi a des conventions qui m’échappaient au départ. En effet, je suis vraiment frappé par la proximité physique des véhicules avec les piétons; le pire c’est que cela ne dérange personne, tout le monde ici est habitué à cet état au point que les Parisiens ont comme développé un 6e sens. D’ailleurs, me croyez-vous si je vous dis qu’il est fréquent pour les Parisiens d’entamer nonchalamment une discussion pris dans le milieu d’une rue dans un contexte ou des bus les frôlent à quelques centimètres comme si rien n’était ? Mais bon, je reviendrai plus en profondeur sur les transports à Paris étant une partie majeure de mon dossier de stage.

trafic rue Magenta coin Place de la République

trafic à la Place de la Bastille

Et puis, la rencontre avec la Seine. D’ailleurs, je ne sais trop pourquoi, ce sera plus intense pour moi que celles avec la tour Eiffel, l’Arc de Triomphe, l’Hôtel de Ville, ou la basilique Notre-Dame. Je pense que c’est le moment ou j’ai vraiment réalisé être à Paris, et comment dire, j’ai une nette disposition a tomber en réflexion quand je me mets à fixer une étendu d’eau en mouvement. C’est alors que j’apostrophe le premier passant pour lui exclamer mon émotion. S’engagera alors une discussion d’une heure avec Édouardine, une dame dans la soixantaine avancée qui a toujours habité Paris. Je la laisserai avec le propos qu’en tant que Québécois, j’ai l’impression d’entamer un certain voyage initiatique, et que la Seine représente finalement pour moi un genre de retour aux sources. Édouardine est émue, et me dit alors cette phrase particulièrement énigmatique : « re-bienvenue parmi nous ». Cette dame, n’ayant jamais pris de photo auparavant, prendra finalement la première photo de moi en Europe. Éphémère rencontre au croisé de deux parcours complètement distinct, nous nous disons adieu en nous promettant de nous souvenir de ce moment. Mais en la quittant déjà, je peine à me rappeler de son visage et de son drôle de prénom… que je dois donc noter dans le fond de ma main. A ce moment, je commence à comprendre l’état d’esprit du voyageur.

Carl au bord de la Seine

La première photo de moi en Europe

Arrivé donc sur la rive droite, dans le 4e, je retiens quelques repères visuels qui m’aideront pour toujours à m’orienter dans la Ville lumière. En ce sens, la Seine sera toujours ma première référence, mais le vrai truc à Paris, c’est de mémoriser les places publiques d’où partent en étoile plusieurs rues autour d’elles. En effet, nous pouvons de la sorte saisir les axes qui nous transportent d’une place à un autre… un peu comme des stations sur une ligne de métro. D’ailleurs, j’adore mettre en relation dans mon cerveau mon incroyable sens géographique avec la modélisation réelle d’un espace que je découvre pour une première fois. En effet, je m’oriente tellement bien dans l’espace, que seule l’exploration initiale d’un endroit m’amène cette intense sensation vertigineuse de découverte. Il est vrai, j’adore mettre à l’épreuve mon sens inné pour l’orientation, qui assurément, est de loin ma meilleure qualité intellectuelle.c

Peu importe, je prends le Boulevard de Sébastopol, la route qui deviendra mon axe de transit quotidien entre mon domicile et mon lieu de travail à l’Hôtel de Ville ; et j’arrive finalement dans le 10e arrondissement. À vrai dire, je suis un peu déçu, le quartier est fortement populeux et n’a rien à voir avec ce que je m’attendais de découvrir. En effet, certaines caractéristiques sociales m’amenaient à penser que le 10e allait ressembler à mon Plateau Mont-Royal. Comme les faits que c’est un quartier central à forte mixité sociale et culturelle, préalablement ouvrier, mais s’embourgeoisant, votant à gauche, ayant même, en ce sens, fait élire cinq conseillers des Verts. Il faut dire aussi que j’ai peut-être été de prime abord surpris de découvrir que j’allais habiter en plein centre de la communauté Sri lankaise, et donc, entouré de commerces unilingues anglophones.

rue du Faubourg St-Denis

L’ambiance quotidienne devant mon logement

Mais bon, j’arrive finalement à l’adresse de mon logement. Première constatation, la grille amenant à la cour d’entrée est protégée par un code numérique, une technologie contrastante avec l’ancienneté du bâtiment; fait à noter aussi, comme pour la majorité des logements parisiens, il n’y a pas de sonnette. Peu importe, une fort jolie voisine prénommée Hélène m’ouvre alors la grille, puis, m’engouffrant dans la cour, je découvre avec soulagement à quel point l’ambiance est calme. À dire vrai, c’est tellement tranquille qu’il est difficile à croire que le logement soit à quelques pas de la cohue bigarrée fourmillant sur la rue du Faubourg St-Denis. Assurément, franchir cette porte donne vraiment l’impression de traverser un « warp zone ». Il s’avérera toutefois que David sera absent, or je rebrousserai donc chemin.

De retour sur les abords de la Seine, je décide de m’arrêter sur un banc pour observer un moniteur de roller en plein enseignement. L’occasion est à prendre, puisque l’une des élèves, la belle Vanessa, est assise sur le banc… déchaussé de ses patins. Je lui justifie mon arrêt par l’intérêt que je porte à l’enseignement du roller, intérêt qui se concrétisera tout de même quand je démontrai au moniteur en question mes cartes de certification à ce sujet. Et bingo ! Celui-ci m’annonce que son employeur recherche des moniteurs certifiés pour la rentrée. Cependant, je discarterai probablement cette option pour consacrer tout mon temps à mon voyage.

cours de roller au bord de la Seine

Le moniteur Benjamin qui explique à Venessa comment freiner en roller

Je serpenterai donc ainsi Paris jusqu’aux alentours de minuit. De retour à l’Hôtel, je rencontre deux Québécoises de l’OFQJ, Maude et Émilie, qui m’invitent par leur fenêtre à trinquer dans leur chambre.

Maude et Emilie

Maude et Emilie

Évidemment, nous laissons la porte entrouverte, et en moins de temps qu’il faudra, nous rassemblerons un petit groupe de l’OFQJ. Toutefois, bien décidé d’alimenter la fête, mon chambreur hyperactif voudra entraîner tout ce beau monde dans NOTRE chambre, le prétexte étant qu’il a sa disposition un système de son hyperperformant. D’entrée que le préfixe «hyper» employé de sa part ne me dit rien qui vaille, je me rappelle alors d’avoir éparpillé dans notre chambre minuscule le contenu de ma valise à la recherche de ma carte de Paris. Je me mets donc en mode de détournement d’attention, et me propose d’importer le nécessaire dans la chambre des filles. Ainsi, M. Hyper nous montre avec fierté l’un de ses gros bagages constitués d’une centaine de CD. Bien que je me garde de lui dire que j’ai l’équivalent en nombres d’albums codés en MP3 sur un unique DVD d’aucune valeur, je lui fais remarquer qu’il na pas à sa disposition un seul album français dans sa collection de voyage. En effet, il m’apparaît évidant qu’en allant vivre quelque mois dans un nouveau pays, c’est quelque part une occasion pour s’immerger de la culture dudit pays ; et non pas, celle pour exporter la culture étasunienne. M. Hyper ne sembleras pas concilier à mes propos, et, en guise de présentation à la France… orienteras sur les abords de la fenêtre, les hauts parleurs en direction de la cour intérieure?!? Un peu comme si on voulait dire : « Ohé les Français, c’est nous les Canadiens, et nous débarquons dans votre pays avec nos gros bagages made in USA! ». Je lance alors la serviette, et mets fin à cette première journée européenne en allant me coucher.

Je vous raconterai mon jour deux, dans mon prochain article.

Aussi vrai que les voyages forment la jeunesse, l’introspection, elle, forme la sagesse

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3 Commentaires
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yosra
yosra
17 années il y a

vraiment t tres beau est alors voila mon skyblog est laisst tes comm ok bisou a tous

Carlito
17 années il y a

Eh bien Marie, c’est un mélange de plusieurs circonstances qui font en sorte si 4 mois c’est suffisant. Exemples : l’environnement où se donne le cours, le temps investi à l’apprentissage, les aptitudes naturelles de l’élève, celles de l’enseignant à transmettre son savoir, la pratique et la chimie entre le prof et l’élève.

Mais il n’y a pas une règle d’or. Moi quand j’étais moniteur au Taz Mahal, j’avais toujours ce dilemme quand mon groupe était nombreux, à savoir, si je donnais mon attention a ceux qui avaient plus de difficultés, ou ceux qui au contraire, absorbaient plus vite la matière. Mais il est sur qu’il n’y a rien de mieux que des cours privés,voire… d’avoir un camarade moniteur pour se balader, de surcroit, dans l’une des plus belle ville au monde.

D’ailleurs, je vais bientôt écrire un article en profondeur sur le roller comme moyen de transport urbain.

marie
marie
17 années il y a

et commbien de temps y faut pour apprendre à faire du patin en ligne ? 4 mois c’est suffisant ?

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