Le Plateau
Dimanche 4 décembre 2005, p. 6

Un budget non participatif

Alain Perron

Si j'avais présenté ce genre de budget aux bailleurs de fonds, je me ferais couper mes subventions". Cette remarque d'Anne-Marie Sauvé, coordonnatrice des Ateliers d'éducation populaire, résume ce que plusieurs gens pensaient lors de la présentation du budget de l'arrondissement.

Cette présentation ressemblait en tout point à celle du budget précédent, avec des tableaux et des "pointes de tartes" sommaires. "On parle d'un budget de 53 millions $, ce n'est pas rien. On nous présente des chiffres sans ventilation, sans détails aux différents postes budgétaires", déplore Anne-Marie Sauvé.

Ces mêmes critiques avaient fusé l'an dernier. La mairesse s'était alors engagée à proposer un budget participatif. C'est-à-dire qu'une partie du budget de l'arrondissement serait soumise à la consultation publique. "Ce budget participatif sera mis en oeuvre en 2007", annonce Mme Fotopulos.

"Malheureusement, le budget cette année n'est pas très ventilé à cause de la mise en place de Montréal III; à cause du décret gouvernemental qui n'est pas encore adopté à Québec. Pour ce budget, nous avons reçu ces enveloppes et nous travaillons un peu en catastrophe depuis quelques semaines. Nous ne savons toujours pas ce qui relèvera de la responsabilité de l'agglomération (l'île de Montréal), de la ville centrale et de l'impact sur les arrondissements", explique la mairesse.

"Ce qu'on présente ici ce soir, répond à beaucoup de nos besoins d'indexation des contrats. Il y aura des rajustements nécessairement. Nous allons devoir y revenir en conseil d'arrondissement", poursuit-elle. Le chef du parti Projet Montréal, Richard Bergeron, s'est présenté au micro des citoyens en admettant avoir préféré se trouver à l'avant. Projet Montréal forme l'opposition sur le Plateau. M. Bergeron ne pouvait siéger à la table des élus puisqu'il n'avait pu être assermenté. Son poste faisait l'objet d'un recomptage.

Richard Bergeron accuse d'ailleurs l'équipe de l'UCIM d'avoir délibérément demandé un dépouillement judiciaire au poste de conseiller de ville dans le district DeLorimier pour l'écarter d'une participation à la présentation du budget.

Avec les deux dépouillements judiciaires entrepris, le district DeLorimier était orphelin puisqu'aucun élu ne représentait les résidants.

Richard Bergeron a déploré lui aussi que le budget de l'arrondissement fasse l'objet d'une bien maigre présentation et que les citoyens n'aient pas la possibilité de se prononcer sur les intentions budgétaires. "En 2003, un groupe de travail sur la démocratie participative, mandaté par le conseil d'arrondissement, proposait des moyens pour améliorer le fonctionnement démocratique du conseil d'arrondissement, rappelle M. Bergeron. Le groupe de travail a recommandé que le conseil d'arrondissement établisse un comité des priorités qui tiendrait annuellement des audiences publiques sur le budget et sur le programme triennal d'immobilisations. Ce comité aurait dû, dès juin 2004, tenir des audiences publiques sur le budget des dépenses courantes 2005 et sur le PTI 2005-2006-2007", insiste-t-il.