Le Devoir
LES ACTUALITÉS, lundi 29 août 2005, p. a2


Khadir renonce à se présenter avec Projet Montréal

Bourgault-Côté, Guillaume

Dur revers pour la nouvelle formation municipale Projet Montréal (PM). Le chef et fondateur du parti, Richard Bergeron, a en effet appris hier qu'Amir Khadir ne serait pas son candidat-colistier pour l'élection de novembre. M. Khadir avait pourtant confirmé à M. Bergeron son intention de faire le saut, mais l'exécutif de l'Union des forces progressistes (UFP), dont le docteur est porte-parole national, s'est opposé à cette idée.

Richard Bergeron le disait dès la naissance de son parti, en novembre 2004: l'un des grands défis de PM serait de recruter des têtes d'affiche qui accepteraient de porter les couleurs du parti qui place la question des transports en commun au coeur de son programme. Hier matin, M. Bergeron se disait ainsi «très content» de confirmer qu'Amir Khadir serait son candidat dans le district De Lorimier, et qu'il agirait aussi comme colistier. Si M. Khadir avait été élu, il aurait pu céder son siège au chef du parti auquel il adhère depuis les tout débuts.

Le hic, c'est que l'accord donné par Amir Khadir à Richard Bergeron était conditionnel à son acceptation par l'exécutif de l'UFP. Or, celui-ci a refusé, et le chef de PM a reçu en début d'après-midi un appel de M. Khadir lui annonçant qu'il ne se présenterait finalement pas. «C'est très décevant, a commenté M. Bergeron, surpris de la décision de l'UFP, je n'avais pas porté attention à cette condition. Mais je comprends les raisons.»

Celles-ci sont d'ordre pratique, avant tout: avec les élections partielles à venir dans les circonscriptions provinciales d'Outremont et de Verchères, l'exécutif de l'UFP et Amir Khadir ont jugé que le porte-parole n'aurait pas le temps de mener deux batailles de front. «Je n'aurais pas pu faire du porte-à-porte, indique M. Khadir. Ce n'est pas rendre service à Projet Montréal si je ne peux pas m'impliquer sur le terrain, nous aurions risqué une double défaite. Il y a d'autres moyens d'appuyer ce parti, et nous allons le faire.»

Malgré le désistement de son seul candidat-vedette, Richard Bergeron affirme que PM présentera environ 40 candidats officiels sur les 105 postes qui seront mis en jeu en novembre. Des «prête-noms» (membres qui se présentent sans faire campagne) seront aussi sollicités, de façon à avoir un candidat de PM à chacun des postes de conseillers ou de maires d'arrondissement. «On vise au moins cinq élus, dit M. Bergeron. En bas de ça, nous ne sommes pas crédibles pour la suite. Et l'enjeu, c'est de s'assurer qu'il y aura une suite. Ce serait décourageant de recommencer à zéro.» Actuellement, environ 600 personnes sont membres de Projet Montréal.

 

     


       

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