28 ans plus tard : une suite qui cherche sa voie et perd la tension
28 ans plus tard, réalisé par Danny Boyle (ou produit par son équipe historique, selon le cas), s’inscrit dans la continuité du diptyque 28 jours plus tard (2002) et 28 semaines plus tard (2007), tout en réinterrogeant les codes du film post-apocalyptique contemporain. Ce nouvel opus prolonge l’univers ravagé par le virus de la rage, désormais enraciné dans l’imaginaire collectif du cinéma horrifique britannique, mais le fait avec une conscience évidente du poids de l’héritage.
Et c’est peut-être là que le bât blesse. À trop vouloir honorer un héritage, le film semble hésiter à en briser les codes ou à en revivifier l’essence. Là où les deux premiers volets imposaient une tension constante, une peur presque animale face à des infectés imprévisibles, 28 ans plus tard se détourne de cette urgence pour livrer un récit plus introspectif — voire théorique — qui déplace le cœur du propos.
Les infectés ne font plus réellement peur. Leur présence paraît presque anecdotique, décorative. Ils ne sont pas l’enjeu, pas même le danger véritable. Le film semble plutôt vouloir raconter autre chose, notamment autour de la question de la masculinité, et selon certains, comme le critique Durandal, celle de la masculinité toxique. Malheureusement, ce sous-texte, aussi pertinent soit-il dans l’absolu, manque de clarté et d’incarnation à l’écran. Il reste une intention plus qu’une expérience cinématographique.
Le rythme, quant à lui, s’en ressent. Les scènes s’allongent, parfois sans véritable tension, et le récit s’attarde sur des aspects peu intéressants, voire aléatoires. L’impression qui domine est celle d’un film un peu ennuyant, un tantinet frustrant, qui cherche sa direction sans jamais vraiment la trouver.
Visuellement, le style documentaire nerveux des débuts est toujours là, mais sans la même efficacité. La caméra semble chercher l’émotion, la peur, le chaos… sans jamais vraiment les saisir. On reste à distance, là où l’on attendait une immersion viscérale.
Avec du recul, difficile de dire que l’on a aimé ce film. Il ne parvient ni à raviver l’énergie brute du premier, ni à prolonger le cynisme efficace du second. Il tente un nouveau regard, certes plus psychologique, mais au détriment de la force cinématographique qui faisait la marque de cette franchise.
28 ans plus tard n’est pas un mauvais film en soi. Mais il reste prisonnier d’un entre-deux : trop respectueux pour innover, trop flou pour convaincre. Un objet curieux, qui laisse une sensation d’inachèvement.
https://www.youtube.com/watch?v=mcvLKldPM08

28 Ans plus tard
- -Cela fait près de trente ans que le Virus de la Fureur s’est échappé d’un laboratoire d’armement biologique. Alors qu’un confinement très strict a été mis en place, certains ont trouvé le moyen de survivre parmi les personnes infectées. C’est ainsi qu’une communauté de rescapés s’est réfugiée sur une petite île seulement reliée au continent par une route, placée sous haute protection. Lorsque l’un des habitants de l’île est envoyé en mission sur le continent, il découvre que non seulement les infectés ont muté, mais que d’autres survivants aussi, dans un contexte à la fois mystérieux et terrifiant…