Alien: Earth : La déchéance d’une saga mythique signée Disney
Mise en garde : ne visionnez surtout pas cette série, surtout si vous êtes un fan des films originaux comme moi. Cette critique sera un défouloir thérapeutique tant ma colère est immense face à ce qu’a osé faire Disney. J’aimerais pouvoir effacer Alien: Earth de ma mémoire tant c’est un sacrilège grotesque. Ici, tout est mauvais à tous les niveaux, du sommet à la base : des showrunners imbus d’eux-mêmes, persuadés de mieux comprendre cette saga que ses propres créateurs, des choix artistiques insensés, des personnages aberrants et, tout en bas, un script bâclé qui achève de tout ruiner. Oui, les protagonistes sont encore plus crétins que ceux de Prometheus, et Dieu sait à quel point ce film en contenait déjà.
Je demeure, et je le resterai toujours, un fan absolu des deux premiers films de la saga, de Scott et de Cameron. Leur terreur viscérale, leur ambiance suffocante, leur puissance visuelle et thématique ont marqué mon imaginaire à jamais. Si ce n’était pas ma colère, qui s’est intensifiée tout au long du visionnement d’Alien: Earth, je me serais simplement ennuyé devant cette pseudo-série « prestige TV » qui se croit intelligente avec ses interminables fillers, ses dialogues creux et ses théories fumeuses.
Je me suis donc laissé happer par la curiosité, malgré mes appréhensions bien réelles. Disney avait déjà profané Star Wars et transformé le MCU en un « M-She-U » fade et idéologique, où les icônes étaient défigurées pour servir une grille politique, mais une part de moi voulait croire qu’avec Alien, il y aurait enfin un sursaut de respect. Commencer le visionnement d’Alien: Earth, c’était comme retourner vers un ancien abuseur : on sait pertinemment qu’il nous fera souffrir, mais une part naïve espère malgré tout que cette fois, il aura changé. Grave erreur. Le résultat dépasse mes pires craintes : un viol symbolique de ma mémoire de fan, une trahison préméditée.
Disney agit comme une prédatrice systémique, une mégacorporation cannibale qui dévore méthodiquement tout ce qu’elle touche. Après avoir ainsi saigné Marvel et broyé Star Wars jusqu’à l’os, elle enfonce désormais ses crocs dans Alien, vidant la saga de sa substance pour n’en laisser qu’une coquille creuse, calibrée pour flatter ses obsessions idéologiques et mercantiles. Ce n’est plus seulement une maladresse artistique : c’est une entreprise de destruction en série des mythes fondateurs de la culture populaire.
J’ai mal au cœur pour toutes celles et tous ceux qui ont mis leur cœur et leur âme dans les films Alien précédents et qui m’ont permis, le temps d’un film, de faire partie de leur vision. J’ai l’impression de voir s’effondrer sous mes yeux ce qu’ils ont construit avec exigence, patience et courage. Oui, je me sens violé dans ma confiance et surtout triste devant la manière dont on piétine cet héritage pour flatter un algorithme de ciblage.
La bêtise a contaminé chaque recoin de cette production. Elle s’est répandue comme le liquide noir de Prometheus dans cet univers jadis sacré : des salles de scénaristes jusqu’au dernier pixel numérique, des costumes pitoyables de l’Alien aux expressions constipées des acteurs. Même les chansons rock contemporaines qui surgissent à la fin des épisodes semblent se moquer de nous. Comme un poison, elle ronge lentement l’ADN d’une saga autrefois mythique.
Le sommet de notre agacement est incarné par Wendy, héroïne principale : une énième princesse Disney mais cette fois parachutée dans l’univers d’Alien. Derrière son apparence d’adulte, elle n’est en réalité qu’une enfant de douze ans transférés dans un corps d’androïde, ce qui accentue encore le caractère malaisant de son rôle. Mary-Sue en puissance, elle cumule des aptitudes invraisemblables : force surhumaine, capacité « magique » à pirater n’importe quel ordinateur et, pire encore, la faculté de communiquer naturellement avec les xénomorphes qu’elle parviendra à domestiquer en quelques secondes (!!!). Dès les premiers épisodes, elle réussit même à dégommer un Alien à mains nues, une direction scénaristique aberrante qui annihile instantanément toute notion de danger et réduit la créature mythique à un simple figurant. Pire encore : le xénomorphe, jadis incarnation ultime de l’horreur cosmique, est ici désacralisé, transformé en vulgaire animal domestique qu’une bande d’enfants parvient à apprivoiser comme un chien de compagnie (oui, oui, vous avez bien lu). Le monstre le plus terrifiant du cinéma est ainsi ridiculisé dans sa propre franchise, dépossédé de toute aura.
Et cette désacralisation n’est pas un accident isolé : elle s’inscrit dans une logique plus large où Alien: Earth se fiche ouvertement du canon. La série picore dans la mythologie ce qui l’arrange, abandonne ce qui la gêne et tord le reste jusqu’à l’incohérence. On nous vend un « élargissement de l’univers », mais ce n’est qu’un bricolage révisionniste : repères temporels et technologiques bousculés, règles fondatrices relativisées, éléments majeurs recontextualisés sans nécessité. Résultat : un empilement de « révélations » et de clins d’œil qui dissout la logique interne. Et l’on devine pourquoi : la « nouvelle audience » visée par Disney se moque de l’Alien, de son origine et de sa symbolique. Dès lors, le xénomorphe n’est plus au centre de la série qui porte pourtant son nom, déplacé hors champ pour libérer la place à une fable idéologique et à des arcs calibrés pour un autre public.
Ces choix démontrent à quel point Disney ne retient aucune leçon de ses échecs passés. Au lieu de construire des personnages faillibles, humains et crédibles, le studio persiste à nous imposer ses héroïnes artificielles, calibrées dans le moule du politiquement correct. Même constat du côté des soldats de la Weyland-Yutani : leur apparence relève davantage du défilé de mode progressiste que d’une unité militaire opérationnelle. Coiffures colorées, uniformes ajustés façon cosplay futuriste, attitudes désinvoltes et démarche de NPC tout droit sortie d’un jeu vidéo contemporain — on est à mille lieues des Colonial Marines nerveux, transpirants et crédibles qu’envoyait la même compagnie dans Aliens. Cette réinvention « stylisée » de l’univers trahit un mal plus profond : Disney confond diversité esthétique et cohérence narrative, transformant des personnages en symboles décoratifs plutôt qu’en figures humaines. Ici, un seul mot peut qualifier ce désastre : idiotie.
Pire encore : le frère humain de Wendy, censé offrir un contrepoint dramatique, n’éprouve jamais aucune peur face aux xénomorphes. Il semble bénéficier d’un bouclier scénaristique évident, le rendant invulnérable par décret d’écriture. Résultat : au lieu d’incarner la vulnérabilité humaine face à l’inconnu, il sabote chaque scène en sketch involontaire. La moindre de ses apparitions est un supplice tant son jeu est mauvais, multipliant des mimiques fausses et mécaniques qui tuent toute tension dramatique.
Dans ce cas, le comble est atteint lorsqu’il s’accorde une pause pour discuter de baseball pendant cinq minutes, dans une pièce jonchée d’une dizaine de cadavres mutilés, alors qu’il vient tout juste d’échapper de peu à la mort et que le bâtiment menace de s’effondrer. Là où tout spectateur normal s’attendrait à une panique totale, à des cris, à une fuite désespérée, lui reste imperturbable, bavardant comme si de rien n’était. Cette absence totale d’urgence achève de ridiculiser le personnage et de tuer toute crédibilité dramatique.
Le jeu des acteurs dans son ensemble est choquant : chacun semble surjouer ou réciter son texte sans conviction, comme s’il avait conscience de « jouer » un rôle plutôt que d’incarner un être humain pris dans une histoire. Cette artificialité constante empêche toute immersion émotionnelle. Si les nouvelles générations ne perçoivent pas ce point fondamental, c’est bien le signe d’un affaissement de notre culture cinématographique.
Au fond, ce n’est pas surprenant : il n’est que le reflet de la médiocrité ambiante. Aussi stupide et incohérent que tous les autres, il illustre à lui seul le naufrage de l’écriture. Alien: Earth devrait être montré dans toutes les écoles de cinéma comme un cas clinique d’écriture foireuse, une erreur de laboratoire à exposer sous verre pour rappeler à jamais ce qu’il ne faut absolument pas faire.
Et que dire de cette « bande des enfants perdus » : des clones numériques de douze ans dans des corps d’androïdes adultes. Les acteurs jouent comme s’ils en avaient six, multipliant dialogues puérils et comportements infantilisés. À l’écran, c’est du cringe pur, une référence bancale et omniprésente à Peter Pan que Disney croit subtile, mais qui n’est qu’un clin d’œil grotesque à son propre catalogue. Et croyez-le ou non : ce sont ces caricatures qui deviennent les véritables protagonistes, sur qui la deuxième saison compte s’appuyer. Disney ose présenter cette farce infantile comme une relève générationnelle, comme si les spectateurs d’aujourd’hui étaient trop innocents pour voir les incohérences… voire constater l’arnaque commerciale. Le scénario, incapable de sauver les apparences, enchaîne les absurdités et transforme chaque scène en bouffonnerie. On a littéralement l’impression que cette production nous prend pour des imbéciles. À ce stade, ce n’est plus Alien : c’est Peter Pan dans l’espace, une infantilisation grotesque qui trahit à jamais la mémoire des films originaux.
Mais Alien: Earth ne s’effondre pas seulement à cause de ses personnages ou de son irrespect du canon. Le problème est plus profond, avant tout structurel : Noah Hawley tire la saga vers un hybride bancal qui lorgne davantage du côté de Blade Runner que de la terreur organique et viscérale des premiers Alien. Le résultat, c’est un objet bâtard, dépourvu de propulsion dramatique comme d’émotion véritable. Même les rares élans gore paraissent accessoires, incapables de ranimer l’angoisse primitive qui faisait battre le cœur de la franchise.
On pourra m’objecter que la série est « belle » : décors massifs, VFX soignés, clins d’œil au USS Nostromo du premier Alien. Et, à créditer honnêtement la série, certains éléments auraient pu fonctionner : le contexte de départ (transhumanisme et promesse d’une quasi-immortalité clinique), un sound design excellent, les décors en « copie carbone » à l’intérieur du USS Maginot et les costumes d’équipage qui répliquent l’ambiance industrielle du Nostromo, sans oublier l’audace d’introduire de nouvelles espèces extraterrestres, et, en toile de fond, l’obsession collective, depuis Cameron, de voir un jour les Aliens débarquer sur Terre.
Hélas, cette esthétique léchée ne fait que masquer un scénario profondément bancal. Les intrigues s’étirent sans tension, les personnages demeurent schématiques, et les dialogues effleurent de grands thèmes – identité, pouvoir, biotechnologie – sans jamais leur donner chair. Côté fabrication, le montage est exécrable dans son ensemble, à commencer par l’épisode en flashback à bord du USS Maginot, placé absurdement au cinquième épisode plutôt qu’en amorce, sans rien apporter qu’on ne sache déjà. Pire encore, ce segment censé évoquer le premier Alien s’avère un pastiche raté plutôt qu’un hommage : les personnages y agissent avec une stupidité confondante et la mise en scène flirte sans vergogne avec la parodie. Tout semble amorcé sans jamais se concrétiser ; les pistes narratives s’étiolent, les idées s’évaporent, et la frustration s’épaissit à mesure que l’histoire s’enlise dans l’incohérence, jusqu’à un final qui enfonce définitivement le clou. Quant aux correspondances visuelles avec le premier Alien, elles tiennent surtout du pur memberberry : un clin d’œil sucré, nostalgique, qui flatte la mémoire des fans sans jamais en retrouver la substance.
Donc, oui les décors sont coûteux, mais tout respire le factice. Lisse, numérique, aseptisé, sans terreur viscérale ni ambiance suffocante. Et que dire de la créature elle-même ? C’est sans doute la pire apparition du Xénomorphe depuis la naissance de la saga. Exit le monstre énigmatique, dégoulinant et cauchemardesque imaginé par Giger, tel un geôlier des enfers. Place désormais au clown Disney enfermé dans un costume en plastique, grotesque et artificiel, plus proche d’une mascotte que d’un cauchemar. Difficile à croire qu’en 2025 on puisse faire pire que les CGI approximatifs d’Alien³ à l’époque. Le Xénomorphe ne rôde plus dans l’ombre, tapi dans les coins obscurs de nos nuits : il gambade en plein jour, réduit au rang de pantin servile aux ordres de sa maîtresse, la super-héroïne Wendy. Une déchéance totale.
L’absurde atteint son apogée dans le dernier épisode. Ni suspense, ni révélations dignes de ce nom : un enchaînement d’artifices qui scelle l’échec de la proposition.
D’ailleurs, je n’ai jamais été autant en désaccord avec une note Rotten Tomatoes. Comment expliquer une telle marge entre cette cote délirante, un 94 % qui surpasse même celle des deux premiers chefs-d’œuvre de Scott et Cameron, et le ressenti réel de la communauté des fans ? Voir les critiques « officielles » hurler au génie devant ce produit mercantile relève de la mascarade. Comme si une abomination commerciale comme Alien: Earth pouvait prétendre dépasser les films originaux qui ont marqué l’histoire du cinéma. Pour ma part, je ne peux accorder qu’1,5 étoile sur 5, et encore… uniquement pour les décors du vaisseau USS Maginot, qui rappellent brièvement le Nostromo, et pour le potentiel tragiquement gâché.
Un tel décalage ne peut s’expliquer que par des raisons idéologiques ou politiques. Cette cote de « 94 % » agit d’ailleurs comme un révélateur de la guerre culturelle en cours au États-Unis : dans sa démarche désormais explicitement progressiste, Disney reformate les franchises qu’elle rachète, au risque d’entrer en collision frontale avec le public d’origine, repoussé, qu’il le veuille ou non, dans le camp conservateur. Finalement, le vrai monstre dans cette histoire n’est peut-être plus le Xénomorphe : mais Disney lui-même.

Pour mieux saisir les dessous de ce conflit (en riant jaune), je ne peux que recommander l’épisode de South Park intitulé Joining the Panderverse.
Il est donc temps pour nous, génération X, de faire notre deuil. Nos sagas cultes de science-fiction, qu’il s’agisse de Star Wars, Terminator, Predator ou maintenant Alien, sont désormais otages de producteurs qui n’ont plus rien à faire du public d’origine. Leur seul objectif est de formater ces univers pour séduire une nouvelle génération, quitte à piétiner ce qui en faisait la grandeur.
Et c’est là que l’ironie devient insupportable : tout comme la Weyland-Yutani, véritable monstre de l’univers Alien, Disney incarne désormais aussi cette mégacorporation sans conscience. Non plus prête à sacrifier des vies humaines, mais l’âme même d’un mythe, immolé sur l’autel d’une logique idéologique et mercantile. Une machine froide et obstinée qui, sous couvert de modernité, détruit tout sur son passage, y compris ce qui faisait la grandeur de la saga.
« Dans l’espace, personne ne vous entend crier… et dans les bureaux de Disney, personne n’entend les fans d’Alien hurler. »
Alien: Earth atteint l’impensable : être à la fois prétentieuse, ridicule et indigeste, tout en détruisant son propre monstre phare. Même les AVP, pourtant honteux, gardaient encore une forme de respect pour le Xénomorphe. Ici, tout n’est que caricature et imposture. Mais cette série n’est pas seulement ratée : c’est une abjection, chaque minute humiliant l’héritage des films originaux. À tel point que je préfère encore me retaper un jour Alien: Romulus, pourtant ma grande déception cinématographique de l’an dernier, plutôt que de repenser à cette ignominie.
Alien: Earth est l’épitaphe d’une saga. C’est le point de non-retour, la preuve irréfutable que Disney a transformé une légende en parodie grotesque. Jamais une production estampillée Alien n’était tombée aussi bas : oui, c’est encore pire que les spin-off tapageurs d’AVP, qui paraissent presque respectueux en comparaison. En un mot, cette série se définit sans nuance : Alien: Earth est fondamentalement idiote. Bref, ne vous infligez pas cette contagion.
Disney, prédatrice cannibale et fossoyeuse de nos mythes populaires… je te maudis.

Season 1 – Alien: Earth
-En 2120, la Terre est gouvernée par cinq corporations : Prodigy, Weyland-Yutani, Lynch, Dynamic et Threshold. Cyborgs et synthétiques cohabitent avec les humains. Mais la donne change lorsque la Corporation Prodigy libère des hybrides. Le premier prototype hybride, nommé Wendy, marque une nouvelle ère dans la course à l'immortalité. Après la collision du vaisseau spatial de Weyland-Yutani avec Prodigy City, Wendy et les autres hybrides rencontrent des formes de vie mystérieuses, plus terrifiantes que quiconque aurait pu l'imaginer.