Abigail : Quand les vampires perdent de leur mordant
« Abigail » se présente comme une réinterprétation audacieuse du film « Dracula’s Daughter », mêlant les genres du thriller de kidnapping et du film de vampires. Le début, captivant et prometteur, laisse entrevoir un récit original et osé. Cependant, cette promesse s’évapore rapidement au fil de l’intrigue, qui sombre dans un tourbillon de clichés et de répétitions, engendrant une lassitude précoce chez le spectateur.
Le jeu des acteurs, bien que compétent, ne peut surmonter les lacunes du script. Alisha Weir, dans le rôle d’Abigail, démontre des moments de brillance, mais son personnage est souvent réduit à des tropes typiques du cinéma d’horreur, sans réelle chance de développer une personnalité qui aurait pu rendre son évolution plus impactante et mémorable. Les autres membres du cast, y compris des acteurs reconnus comme Dan Stevens et Melissa Barrera, sont entravés par des dialogues souvent artificiels et des situations qui frisent le ridicule.
L’un des aspects les plus notables du film pour le public québécois est l’incorporation de Kevin Durand dans le rôle de Peter, un personnage clairement défini comme Québécois francophone plutôt que simplement canadien. Ce choix de casting singulier marque une certaine reconnaissance de notre identité nationale dans l’imaginaire collectif de la pop culture américaine.
En conclusion, « Abigail » se révèle être un divertissement éphémère pour adolescent, malgré un début qui laissait entrevoir un potentiel notable. Loin de nous immerger dans une expérience vampirique mémorable, le film se contente de dérouler un théâtre d’égos, où les intrigues simplistes et les manœuvres puériles rappellent les ficelles usées d’une émission de télé-réalité populaire. Le dénouement, particulièrement ridicule et dénué de logique, manque cruellement de créativité et d’inspiration, affectant gravement mon appréciation du film. Cette conclusion bâclée et sans saveur m’a contraint à réduire ma note de deux étoiles, déclassant « Abigail » de la catégorie des films passables à celle des échecs oubliables.
En fin de compte, « Abigail » promettait de revitaliser le mythe vampire avec un souffle nouveau, mais finit par se noyer dans un marasme de stéréotypes éculés, prouvant que même les vampires, dans certaines circonstances, peuvent perdre toute leur mordant.
Abigail
- -Suite au kidnapping de la fille d'un puissant magnat de la pègre, un groupe de criminels amateurs pensaient simplement devoir enfermer et surveiller cette jeune ballerine afin de pouvoir réclamer une rançon de 50 millions de dollars. Retirés dans un manoir isolé, les ravisseurs commencent mystérieusement à disparaître, les uns après les autres, au fil de la nuit. C'est alors qu'ils découvrent avec horreur que la fillette avec lesquels ils sont enfermés n'a rien d'ordinaire.