Gladiator II : Un retour inutile dans l’arène
Sorti en 2024, Gladiator II de Ridley Scott était censé raviver l’éclat du péplum épique. Pourtant, cette suite peine à atteindre la grandeur de son prédécesseur et sombre dans des choix narratifs et artistiques désastreux.
Un scénario artificiel et mal construit
Le scénario repose sur une base bancale : Lucius Verus (Paul Mescal), jeune garçon du premier opus, est présenté comme le fils de Maximus dans une révélation totalement inventée. Ce choix scénaristique, qui sort de nulle part, manque de crédibilité et sape l’émotion attendue. De plus, le hasard qui fait de Lucius un gladiateur suivant le même destin héroïque que son père alourdit encore un récit déjà dépourvu d’originalité et surchargé de coïncidences absurdes.
Un jeu d’acteurs inégal et des antagonistes caricaturaux
Le casting, pourtant prometteur, livre des performances inégales. Paul Mescal déçoit par son jeu désincarné, incapable d’incarner la complexité attendue du personnage. Pire encore, les empereurs Geta et Caracalla, joués par Joseph Quinn et Fred Hechinger, sombrent dans une caricature grotesque, rendant leurs personnages ridicules et dépourvus de toute profondeur. Heureusement, Denzel Washington sauve partiellement l’ensemble grâce à une interprétation convaincante de Macrinus, apportant une une intensité originale qui manquent cruellement au reste du film.
Des scènes d’action ridicules et mal exécutées
Là où Gladiator captivait par des combats intenses et viscéraux, cette suite s’effondre dans une mise en scène des combats à la fois mal chorégraphiée et absurdes. Les séquences impliquant des animaux générés en CGI – dont des des babouins enragés et un rhinocéros géant – frisent le ridicule. Ces choix absurdes et mal exécutés détruisent toute immersion et affaiblissent davantage une expérience déjà fragile.
Des anachronismes flagrants et des inexactitudes historiques
Comme si cela ne suffisait pas, le film est truffé d’anachronismes et d’inexactitudes historiques qui trahissent une certaine négligence. Par exemple, la présence de requins lors d’une joute nautique au milieu du Colisée est hautement improbable et historiquement infondée. De plus, l’apparition d’un journal imprimé dans une scène, alors que l’imprimerie n’existait pas à l’époque, constitue une erreur flagrante. Ces libertés prises avec la réalité perturbent la suspension d’incrédulité essentielle à l’appréciation d’un tel film. Loin d’enrichir l’histoire, ces incohérences nuisent gravement à l’immersion.
Quelques rares points positifs
Tout n’est pas à jeter : les décors extérieurs offrent une vision saisissante de la Rome antique, superbement reconstituée. Ces éléments visuels parviennent par moments à rappeler la grandeur du premier Gladiator. Mais même ces moments d’éclat ne suffisent pas à compenser les multiples faiblesses du film.
Un héritage trahi
En conclusion, Gladiator II est une œuvre inutile et décevante, trahissant l’héritage du chef-d’œuvre original. Entre un scénario bâclé, des antagonistes caricaturaux, des scènes d’action risibles, et des anachronismes flagrants, cette suite n’a rien à offrir de mémorable. Pire, il offre un spectacle si médiocre qu’il permet de ranger définitivement Ridley Scott au placard. Ce retour dans l’arène n’était pas seulement superflu, mais il a aussi érodé une partie de la grandeur associée au nom de Gladiator.
Gladiator II
- -Des années après avoir assisté à la mort du héros vénéré Maximus aux mains de son oncle, Lucius est forcé d'entrer dans le Colisée lorsque son pays est conquis par les empereurs tyranniques qui gouvernent désormais Rome d'une main de fer. La rage au cœur et l'avenir de l'Empire en jeu, Lucius doit se tourner vers son passé pour trouver la force et l'honneur de rendre la gloire de Rome à son peuple.