L’Amnésie du film Radius : Oublié aussitôt vu
Dans le vaste éventail du cinéma canadien, « Radius » tente de se démarquer par une prémisse intrigante. Pourtant, ce film se révèle aussi plat que les étendues du Manitoba où il a été tourné. Curieusement, il m’a fallu attendre la fin du visionnage pour réaliser son origine canadienne, tant le film est dépourvu de toute référence à sa patrie, rendant l’expérience cinématographique aussi mémorable qu’une route traversant ce très plat territoire.
L’idée de base, celle d’un homme dont tous ceux qui entrent dans un certain rayon autour de lui meurent instantanément, promettait une exploration fascinante de l’isolement et de la paranoïa. Malheureusement, « Radius » n’exploite pas pleinement ce potentiel. Le scénario, bien que porteur de quelques moments de tension, s’embourbe rapidement dans des facilités narratives et des invraisemblances qui affaiblissent l’impact du récit.
La mise en scène tente d’instaurer une atmosphère énigmatique et oppressante, mais se heurte souvent à un manque de subtilité dans l’exécution. Les performances des deux protagonistes principaux, bien que correctes, ne parviennent pas à insuffler l’énergie nécessaire pour transcender les limites du script. Le film souffre également d’un rythme inégal, oscillant entre séquences tendues et longueurs inutiles qui diluent l’intensité de l’histoire.
La trame narrative, basée sur une série d’invraisemblances, tend à tirer par les cheveux le spectateur à la recherche de cohérence. Chaque nouveau rebondissement semble défier toute logique, plongeant l’histoire dans une spirale de questions sans réponses. Cette approche, bien que parfois valorisée pour son originalité dans un contexte de budget restreint, peine à maintenir l’intérêt lorsque la substance fait défaut.
Il est louable de vouloir capitaliser sur l’originalité et le développement d’une atmosphère unique avec des moyens limités. Cependant, « Radius » étire sa prémisse bien au-delà de sa capacité à captiver, semblant par moments n’avancer que grâce aux subventions de Téléfilm Canada. Ce manque de retenue dans l’exploitation de l’idée centrale conduit à un récit qui s’épuise, peinant à justifier son existence au-delà d’une simple curiosité narrative.
Les personnages secondaires, loin de racheter les lacunes du scénario, ajoutent une couche supplémentaire de frustration. Leurs réactions, souvent dénuées de sens ou excessivement stéréotypées, échouent à conférer une quelconque authenticité à l’univers du film. Cette absence de profondeur et de réalisme dans le comportement des protagonistes secondaires mine davantage l’immersion et le lien émotionnel potentiel avec le spectateur.
Malgré ces critiques, il convient de souligner les efforts déployés pour créer une œuvre de genre audacieuse et différente. « Radius » possède des moments de brillance et des idées novatrices qui méritent d’être reconnues. Néanmoins, dans son ensemble, le film ne parvient pas à harmoniser ses ambitions avec son exécution, laissant le spectateur sur sa faim.
En définitive, « Radius » s’inscrit comme une œuvre rapidement oubliable, nonobstant son ambition initiale. L’amnésie, thème central du film, devient ironiquement le sort réservé à cette tentative cinématographique. Dans un élan d’oubli miséricordieux, on se détache de ce récit pour se tourner vers des horizons plus engageants du cinéma canadien, en espérant y trouver des œuvres qui, même modestes, savent captiver et résonner bien au-delà de leur modeste genèse.
Radius
- -Liam wakes from a car crash with no memory of who he is. As he makes his way into town to look for help, he finds only dead bodies, all with strange pale eyes. Liam's first assessment is that a virus is present in the air, but he soon discovers the horrible truth: anyone who comes within a 50-foot radius of him dies instantly.