Smile 2 : Du sourire à la grimace
« Smile 2 », réalisé par Parker Finn, tente de prolonger le succès de son prédécesseur en explorant les affres de la célébrité à travers le personnage de Skye Riley, une pop star interprétée par Naomi Scott. Malheureusement, dès les premières minutes, il devient évident que cette suite peine à régénérer l’originalité du premier opus. Le premier « Smile », sorti de nulle part, avait pourtant réussi l’exploit de se placer aux côtés des classiques du genre comme « The Ring », « Sinister » et « It Follows », rafraîchissant une niche du cinéma d’horreur dans un genre saturé de clichés, mais cette suite s’enlise rapidement dans les conventions du genre. J’avais pourtant lu des critiques prometteuses affirmant que ce film surpassait son prédécesseur, mais cela n’a pas été mon expérience. Non seulement l’intrigue n’apporte rien de nouveau — si ce n’est un « twist » final éculé, rappelant un concept déjà explorés dans la saga The Ring — mais elle s’avère aussi nettement moins intéressante et percutante que l’original. Cette suite m’a donc laissé avec une profonde déception.
Le film reprend la structure narrative du premier volet, suivant Skye alors qu’elle est confrontée à des événements terrifiants et inexplicables à l’aube d’une nouvelle tournée mondiale. Cette répétition narrative donne une impression de déjà-vu, manquant de l’innovation nécessaire pour captiver le spectateur. Les nombreux jumpscares faciles et peu inspirés finissent par lasser, et le scénario, trop chargé en rebondissements incohérents, perd rapidement en crédibilité.
La performance de Naomi Scott est notable, apportant une profondeur émotionnelle à son personnage. Cependant, le développement de Skye reste superficiel, et le film n’explore pas suffisamment les thèmes de la pression médiatique et des traumatismes personnels, pourtant intéressants. Les personnages secondaires, tels que la mère de Skye, Elizabeth Riley (Rosemarie DeWitt), son ami Lewis Fregoli (Lukas Gage), son ex-amante Gemma (Dylan Gelula), et l’adjuvant Darius (Raúl Castillo) qui lui révèle l’essence de la malédiction, sont sous-exploités, réduits à des rôles fonctionnels, servant uniquement de leviers émotionnels pour faire réagir le spectateur.
Visuellement, Parker Finn utilise des effets stylistiques, notamment des plans-séquences et des mouvements de caméra circulaires, pour créer une atmosphère oppressante. Une des rares scènes mémorables est celle où une troupe de danseurs souriants poursuit Skye dans son magnifique appartement, un environnement artistiquement bien développé et visuellement impressionnant. Cette séquence, à la fois onirique et troublante, témoigne d’une mise en scène soignée et d’un sens visuel indéniable. Malheureusement, ces moments de créativité sont trop rares et noyés dans un montage souffrant de longueurs, rendant le rythme du film inégal et diluant l’intensité des moments clés.
La bande sonore, bien que techniquement compétente, manque d’originalité et n’accentue pas suffisamment la tension dramatique. De plus, la surenchère narrative finit par prendre le pas sur l’essentiel : un bon film d’horreur psychologique, ce que le premier « Smile » réussissait pourtant à offrir.
En somme, « Smile 2 » échoue à surpasser son prédécesseur, offrant une expérience cinématographique qui, malgré quelques idées visuelles intéressantes, manque d’innovation, de cohérence et de profondeur thématique. Les amateurs de l’opus original risquent de rester sur leur faim face à cette suite qui s’enlise dans des facilités scénaristiques et des passages confus. Au final, « Smile 2 » ne donne ni frissons, ni sourires, laissant le spectateur sans émotion… et sans raison d’y revenir. Bref, un sourire bien trop forcé à mon goût.
Smile 2
- -Sur le point d’entamer une nouvelle tournée mondiale, la star planétaire de la pop, Skye Riley, commence à vivre des événements de plus en plus terrifiants et inexplicables. Dépassée par l’horreur croissante et la pression de la célébrité, Skye doit affronter son sombre passé pour reprendre le contrôle sur sa vie avant qu’elle n’en perde le contrôle.