Souvenirs et Chocolat
à Ida
Forrest Gump disait : La vie c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Hé bien voilà ! À un moment où je ne m’y attendais plus du tout, j’ai pris un morceau que par le passé j’avais ardemment désiré à travers une vitrine. Et le plus merveilleux, c’est que le morceau en question est encore meilleur au goût que je l’imaginais : suggestif, séducteur, soyeux, somptueux, crémeux, riche, doux, luxueux, excessif, sensuel, moelleux, profond, puissant, dense, gratifiant, céleste… divin. Vraiment, le vrai chocolat doit plonger des êtres, par ailleurs normaux, dans d’étranges états extatiques indescriptibles… ou bien suis-je simplement amoureux. Après tout, peut-être l’ai-je toujours été, comme si depuis toujours je connaissais cette saveur, comme si quelque part, ce goût m’avait toujours manqué.
La vie sans chocolat doit être une vie à laquelle il manque l’essentiel; le chocolat n’est-il pas comme la matière dont sont faits les rêves? Ces rêves qui troublent les sens et éveillent les passions. Ces mêmes rêves qui nous ramènent à désirer le futur que nous voulons vivre… et revivre. Ce rêve récurant d’être avec toi en tête à tête, à la fin d’un souper, nous délectant d’un vrai morceau de chocolat. Pour moi vois-tu, prendre un morceau de chocolat avec toi, c’est le bonheur, un rite, une cérémonie. C’est à la fois le futur, le présent et le passé. Un instant d’éveil entre deux rêves.
Certains pensent que rien n’arrive jamais pour rien. Peut-être aussi devais-je un jour ou l’autre finalement tomber sur ce fameux morceau. Peut-être n’y a-t-il finalement pas de coïncidence, mais que des rendez-vous. Peu importe Ida, que je sois une porte menant sur une destinée commune, ou l’heureux chocolat qui trouve la mort dans le baiser savoureux et fondant de ta bouche, je suis enchanté de t’avoir retrouvé au présent.
Nos souvenirs doux amers se mêlent au goût mielleux de cette nouvelle relation. Je prends ça relax, mais je suis loin d’être indifférent à ce choc dans la chimie de mon cerveau; et surtout, je me délecte de chacun de nos moments intimes… exactement de la même façon que je savoure un morceau de chocolat.
Mais que ferons-nous Ida lorsqu’il n’y aura plus de chocolat dans la boîte? Que ferons-nous de notre futur alors? À vrai dire, je ne m’en fais pas. Mon désir de chocolat a rarement diminué, même en période de grand péril. Et sincèrement, qui, l’instant d’après avoir terminé une boîte de chocolat… n’a pas rêvé un jour d’en dévorer encore une nouvelle?