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Posté par le 7 mai 2024 dans

Abigail : Quand les vampires perdent de leur mordant

Image du film "Abigail"

Présenté comme une relecture contemporaine de Dracula’s Daughter, Abigail tente de fusionner le thriller de kidnapping avec le cinéma vampirique dans une proposition qui se veut à la fois ludique et transgressive. Les premières minutes sont effectivement intrigantes. La mise en place est efficace, le mystère autour de la jeune Abigail fonctionne et la promesse d’un renversement des rôles, où la victime pourrait bien devenir le prédateur, capte l’attention. On sent une volonté de moderniser le mythe, de l’ancrer dans une mécanique de huis clos nerveuse, presque héritée du cinéma de genre des années 2000. Malheureusement, cette audace initiale s’érode rapidement, remplacée par une succession de situations répétitives qui épuisent le potentiel dramatique du récit.

Le principal problème d’Abigail réside dans son scénario, incapable de soutenir la tension qu’il installe pourtant habilement. Le film s’enlise dans une série de clichés vampiriques ressassés, sans jamais parvenir à les détourner de manière signifiante. Alisha Weir, pourtant impressionnante par moments, se retrouve enfermée dans une écriture qui privilégie l’effet choc au développement psychologique. Son personnage, qui aurait pu incarner une figure réellement troublante, demeure prisonnier de tropes éculés du cinéma d’horreur. Dan Stevens et Melissa Barrera, malgré leur charisme indéniable, semblent souvent livrés à eux-mêmes, contraints de réciter des dialogues artificiels et de jouer des situations qui frôlent parfois l’autoparodie. Cette dynamique évoque davantage un épisode étiré de reality TV horrifique qu’un véritable thriller maîtrisé.

Pour le public québécois, un élément mérite toutefois d’être souligné. La présence de Kevin Durand dans le rôle de Peter, explicitement présenté comme Québécois francophone, constitue une rare reconnaissance de notre identité nationale dans une production hollywoodienne de ce type. Ce détail, loin d’être anodin, apporte une touche d’authenticité et une curiosité bienvenue, même si le personnage demeure sous-exploité dans l’économie globale du récit. Ce clin d’œil contraste avec la superficialité générale du traitement des personnages, accentuant le sentiment de rendez-vous manqué.

Sur le plan formel, la réalisation se montre compétente sans jamais se démarquer. Les effets visuels et les séquences de violence sont exécutés avec un certain savoir-faire, mais manquent de créativité réelle. Là où des films comme Let Me In ou même From Dusk Till Dawn parvenaient à réinventer le vampire en jouant sur la rupture de ton et la montée progressive du chaos, Abigail choisit la facilité. Le dénouement, particulièrement absurde et dénué de logique interne, achève de saboter ce qui restait de crédibilité narrative. Cette conclusion bâclée donne l’impression d’un film qui abandonne toute ambition thématique au profit d’un spectacle creux et tapageur.

En fin de compte, Abigail se révèle être un divertissement éphémère, principalement destiné à un public adolescent peu exigeant. Le film promettait de revitaliser le mythe vampirique avec une approche contemporaine, mais se contente finalement de recycler des stéréotypes fatigués, sans véritable regard critique ni profondeur symbolique. Même les vampires, ici, semblent avoir perdu leur capacité de fascination. Une déception qui, malgré un départ prometteur, mérite une évaluation sévère mais honnête de 4 étoiles sur 10, tant le potentiel initial est dilapidé au fil d’un récit sans mordant.

Affiche du film "Abigail"

Abigail (2024)

R 90 min - Horreur, Thriller - 18 avril 2024
Votre note :

Suite au kidnapping de la fille d'un puissant magnat de la pègre, un groupe de criminels amateurs pensaient simplement devoir enfermer et surveiller cette jeune ballerine afin de pouvoir réclamer une rançon de 50 millions de dollars. Retirés dans un manoir isolé, les ravisseurs commencent mystérieusement à disparaître, les uns après les autres, au fil de la nuit. C'est alors qu'ils découvrent avec horreur que la fillette avec lesquels ils sont enfermés n'a rien d'ordinaire.

Acteurs :  Melissa Barrera, Dan Stevens, Alisha Weir, Kathryn Newton, Kevin Durand, William Catlett, Angus Cloud, Giancarlo Esposito, Matthew Goode

Photos

Histoire

Suite au kidnapping de la fille d'un puissant magnat de la pègre, un groupe de criminels amateurs pensaient simplement devoir enfermer et surveiller cette jeune ballerine afin de pouvoir réclamer une rançon de 50 millions de dollars. Retirés dans un manoir isolé, les ravisseurs commencent mystérieusement à disparaître, les uns après les autres, au fil de la nuit. C'est alors qu'ils découvrent avec horreur que la fillette avec lesquels ils sont enfermés n'a rien d'ordinaire.



Slogan : Les enfants peuvent être de vrais monstres.

Genres : Horreur, Thriller

Détails

Site officiel : 
Pays :   États-Unis
Langue :  Anglais
Date de sortie :  18 avril 2024

Box Office

Budget :  $28 000 000
Recettes :  $37 546 000

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Détails techniques

Durée :  1 h 30 min
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