Soleil, Mer et Action: Plongée dans le remake de Road house
Dans ce remake de Road House, le déplacement de l’action vers les Keys de Floride insuffle une énergie solaire qui enveloppe le récit. Le paysage maritime agit presque comme un moteur narratif, un choix qui évoque la flamboyance tropicale de Miami Vice et l’hédonisme trouble de certains jeux GTA, où la beauté du décor dissimule une corruption rampante. Cette dimension visuelle atteint par moments une intensité séduisante, notamment lors d’un rendez-vous amoureux en pleine mer, scène suspendue qui révèle ce que le film aurait pu devenir s’il avait davantage osé explorer cette poésie flottante.
Le protagoniste reste pourtant étonnamment opaque. Son sourire figé crée un mur autour de ses émotions, ce qui limite l’ampleur dramatique de son parcours. Cette absence d’intériorité contraste avec d’autres figures taciturnes du cinéma d’action comme le conducteur de Drive, dont la retenue nourrissait une tension constante. Ici, on observe plutôt un personnage qui subit son récit plus qu’il ne le porte. Heureusement, Moe, interprété par Arturo Castro, apporte une chaleur inattendue. Sa transformation progressive rappelle ces seconds rôles révélateurs que l’on retrouve dans Tropic Thunder, où l’humour sert à fissurer la mécanique du film et à révéler une humanité souvent oubliée.
Le film tire également sa force de l’intégration audacieuse de Conor McGregor, véritable champion de MMA, qui embrasse avec une intensité débridée son rôle de méchant. Sa performance, quoique unidimensionnelle, injecte une dose d’énergie brute et d’authenticité dans le récit, captivant l’attention à chaque apparition. Cette présence débridée renvoie d’ailleurs à ces méchants flamboyants des années 90, proches des outrances réjouissantes de Face/Off ou Bad Boys, où la surenchère devient un moteur narratif à part entière.
Comme divertissement assumé, Road House remplit son mandat. Son générique de fin inventif, enrichi d’une scène postérieure espiègle, renforce ce plaisir simple et immédiat. Le film n’a ni la profondeur ni l’ambition des œuvres qui renouvellent le genre, mais il offre un spectacle honnête, porté par un cadre enchanteur et quelques éclats inattendus. Dans cet esprit, je lui attribue 6 sur 10 étoiles, une appréciation qui reflète un plaisir réel malgré des limites évidentes.
Road House
- -Dalton, un ancien combattant de l'UFC tente d'échapper à son sombre passé et à son penchant pour la violence. Il est repéré par Frankie, propriétaire d'un relais routier dans les Keys de Floride. Elle l'engage comme nouveau videur dans l'espoir d'empêcher un gang violent, travaillant pour le patron du crime Brandt, de détruire son bar bien-aimé.
