L’insoutenable augmentation des taxes foncières dans le Plateau-Mont-Royal est-il un «pizzo» ?
Le laxisme de l’administration Tremblay envers la corruption et la collusion coûtera cette année +5,7 % de plus au Plateau-Mont-Royal en taxes foncières (nous pourrions presque parler ici d’un pizzo payé par les citoyens étant donné l’endroit où part une grosse partie de ces taxes).
Et dire que la dotation du Plateau a dernièrement été gelée durant 5 ans, dire que le calcul «ésotérique» de cette dotation est toujours soumis aux mêmes aléas de cette administration centrale voulant contraindre politiquement la mise en oeuvre du programme de Projet Montréal. Rajoutez en plus ici l’augmentation chronique des taxes commerciales, et il y a matière à VRAIMENT se révolter (oui, groupe, je pense qu’il va falloir ressortir les casseroles). Graduellement, mais sûrement, nous nous faisons sortir fiscalement de notre quartier… et tout ça de surcroît pour avoir moins de services et sans aucun investissement structurel majeur pour l’avenir. Bref, non seulement nous sommes sclérosés par la corruption, mais en plus, nos infrastructures sont en train de pourrir, à l’instar de notre société sans projet collectif.
Et pendant ce temps-là, le maire du Plateau Luc Ferrandez, frustré de voir nos capacités d’investissement contraintes, pensera certainement comme un bourgeois en cherchant à trouver des «nouveaux revenus» dans l’arrondissement plutôt que de se battre au Conseil de ville contre la sous-dotation. (Ben oui, c’est tellement populiste que de parler de l’augmentation du fardeau fiscal).
D’autre part, étant donné ici le taux de déménagement annuel dans le Plateau (aux alentours de 25%), je commence sérieusement à me poser la question, POUR QUI finalement Projet Montréal améliorera le quartier? Or, je crains que la réponse soit de moins en moins pour ceux qui l’habitent, mais bien pour ceux qui ont les moyens de l’habiter. Il faut dire qu’en suivant la logique d’investissement actuelle de l’administration du Plateau, une vision allant de l’Ouest vers l’Est… vous comprendrez pourquoi il est ardu de défendre sociologiquement l’Est du quartier…. cette relique du Plateau original qui est appelé à disparaître. Surtout que cette culture se retrouve à un point de convergence entre le Montréal anglophone et le Montréal francophone… c’est à dire une zone culturellement sensible et nationalement géo-stratégique.
Alors, j’ai beau demeurer progressiste et moi aussi vouloir investir dans l’amélioration de l’espace public et l’embellissement de notre environnement… je ne veux pas pour autant que cela se fasse en chassant les habitant actuels. Dans les circonstances actuelles de corruption institutionnelle, il faudra déduire que tout projet d’embellissement est un luxe augmentant la pression fiscale sur mes concitoyens. Subséquemment, je considère que toute action au niveau de l’arrondissement allant chercher davantage d’argent dans les poches des résidents… est de finalement de cautionner la politique en place.
Ainsi, notre responsabilité prioritaire ne devrait pas être de bonifier l’espace publique, mais plutôt nous donner toutes les chances possibles pour nous débarrasser de l’administration Tremblay et de son système. Or, pour justement remettre Montréal sur les rails, il faudra préalablement assainir le fonctionnement de nos institutions publiques, réformer le cadre de gouvernance et repenser le financement de Montréal et des arrondissements.
Malheureusement, dans la perspective où les commanditaires du système en place se réorganiseront avec de nouvelles têtes d’affiche et un marketing adapté aux sondages (évidemment au diapason des «priorités économiques» du milieu des affaires), nous risquons de voir encore se faufiler la prochaine «Union Montréal 2.0» à travers les divisions de l’opposition. Or, advenant ce cas, les Montréalais ne nous pardonneront jamais d’avoir laissé passer notre occasion historique de remplacer ce système pourri.
Trêve de partisannerie, il m’apparaît que notre devoir alpha est d’allier les oppositions pour nous assurer le changement de paradigme nécessaire à notre évolution.