Vivement, pour un mode de scrutin proportionnel
Cela fait des années qu’on en parle, cela fait des années qu’on nous le promet… mais ni les péquistes, ni les Libéraux n’ont jamais bougé en ce sens. Dorénavant avec un gouvernement minoritaire, serait-ce finalement ici les conditions nécessaires pour nous voter un nouveau mode de scrutin, un mode proportionnel?
Et en passant les péquistes (particulièrement ceux qui privilégient l’intérêt du Parti avant les principes fondamentaux de la démocratie), j’aimerais que vous réfléchissiez à la possibilité qu’un troisième Parti peut carrément disparaître de l’Assemblée nationale dans l’actuel système uninominal. Dans ce cas, considérant qu’à la dernière élection au Québec il n’y a eu qu’une différence de 200 000 votes entre la première et troisième formation politique, il y a de quoi sérieusement remettre en question le système électoral n’est-ce pas ?
Sincèrement, tant que nous n’aurons pas une compensation proportionnelle pour établir le choix de nos représentants politiques, tant que nous n’aurons pas des élections à date fixe, hé bien, nous ne pouvons prétendre vivre pleinement dans un système démocratique. Pour que chaque vote compte vraiment au Québec, pour nous donner les moyens d’améliorer le rapport entre les citoyens et les représentants politiques, signons cette pétition.
Pour en savoir plus
Vous pouvez lire ici l’évolution du dossier sur Vigile
ou carrément lire le livre de Paul Cliche : Le scrutin proportionnel
Le scrutin proportionnel
Les résultats aberrants des élections québécoises de novembre 1998, véritables perversions de la démocratie où le scrutin majoritaire à un tour a agi plus que jamais comme un miroir déformant de la volonté populaire, ont ranimé le débat sur la réforme du mode de scrutin. Les trois partis représentés à l’Assemblée nationale se sont prononcés en faveur de cette réforme. Mais le gouvernement Bouchard se laisse fortement tirer l’oreille pour donner suite à l’engagement contenu depuis trente ans dans le programme du Parti québécois à ce sujet.
Quoi qu’il en soit des aléas du débat partisan, il est évident qu’après quatre décennies de piétinement et de volte-face des partis traditionnels, il faille une mobilisation civique pour mettre fin à la saga et obtenir une véritable réforme afin que le Québec cesse d’être la lanterne rouge des pays démocratiques dans ce domaine. C’est dans ce but, pour rendre accessible l’information pertinente aux militants progressistes que Paul C liche a écrit cet ouvrage. C’est le plus complet publié sur le sujet au Québec à ce jour et, sans contredit, un instrument indispensable pour comprendre les enjeux d’un des plus importants débats politique de l’heure.
L’auteur ne fait pas que dénoncer. Il propose une formule de scrutin proportionnel bien adaptée au Québec.
Les simulations présentées dans le dernier chapitre valident ses propositions et constituent une mise en garde contre une réforme purement cosmétique. Elles démontrent que seul un scrutin pleinement proportionnel peut faire en sorte que la voix de chaque citoyen compte, que la volonté populaire soit respectée et que soit ainsi chassée la pire forme de déficit démocratique.
Qui est Paul Cliche ?
Détenteur d’une maîtrise en science politique, Paul Cliche est un pionnier dans le domaine de la sociologie électorale au Québec.
En tant que journaliste à La Presse et au Devoir puis collaborateur à Québec-Presse et à l’aut’journal, il a publié, depuis quarante ans, de nombreuses analyses sur le système électoral québécois en portant une attention particulière aux effets du mode de scrutin sur la représentation parlementaire.
Directeur du Secrétariat d’action politique de la CSN, il a rédigé le mémoire que cette centrale a présenté, en 1980, en faveur de l’adoption d’un scrutin proportionnel au Québec.
Il a milité dans plusieurs autres organisations progressistes.
L’ontario risque de nous prendre de vitesse sur la réforme du mode de scrutin :
Référendum
Pour ou contre la proportionnelle mixte?
Pour la première fois depuis celui sur la Prohibition, il y aura un référendum en Ontario cette année. En octobre, les Ontariens devront décider s’ils désirent changer la façon d’élire leurs députés provinciaux.
Au cours des sept derniers mois, une assemblée de citoyens s’est penchée sur la question. Elle suggère maintenant de troquer le mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour pour la proportionnelle mixte.
L’Ontario élirait donc 90 députés dans les circonscriptions. Trente-neuf autres proviendraient d’une liste préparée par les partis politiques afin de combler la différence entre le nombre de sièges obtenus et le vote populaire.
En Ontario, les libéraux contrôlent l’Assemblée législative avec 70 % des sièges, et ce, même si seulement 45 % des électeurs ont voté pour ce parti.
Selon Mayte Darraidou, une participante de l’assemblée de citoyens, ce type de déséquilibre serait corrigé par la proportionnelle mixte. Elle rappelle que le système actuel a été établi en 1792 et que la province a beaucoup changé depuis. Mayte Darraidou insiste sur la nécessité de privilégier un mode de scrutin qui reflète la diversité de la population ontarienne.
La proportionnelle mixte pourrait également profiter au NPD et au Parti vert, dont l’appui populaire est dispersé d’une région à l’autre.
Toutefois, le politologue Ian Roberge se méfie des effets pervers de ce système.
« On peut facilement imaginer qu’un parti d’extrême droite en jouant sur la peur des immigrants peut devenir très fort dans certaines régions et va pouvoir aller cher un certain pourcentage du vote, » prévient-il.
À la fin du compte, ce sera aux Ontariens de se prononcer par référendum le 10 octobre.