South Park, encore et toujours en première ligne pour la liberté d’expression

Je vais l’admettre sans détour, je suis un fan fini de South Park. Je suis cette série depuis ses débuts en 1997, ce qui ne me rajeunit pas, et j’ai l’impression étrange d’avoir vieilli en parallèle avec elle. Au fil des années, j’ai vu ce petit village du Colorado se métamorphoser en l’une des œuvres les plus audacieuses et adaptatives de la télévision américaine, toujours capable de se réinventer au rythme des crises et de l’actualité, alors que tant d’autres s’essoufflent dans un recyclage paresseux de leurs propres idées.
J’ai pratiquement tout vu, parfois plus d’une fois, en anglais comme en français, et je m’organise encore aujourd’hui pour suivre chaque nouvel épisode comme on suit un rituel. C’est d’ailleurs l’une des très rares séries que j’apprécie autant en version originale qu’en version française, la VF ayant développé son propre registre comique qui accompagne désormais ma mémoire affective de la série. Ce n’est pas seulement de la fidélité, c’est une forme d’habitude cognitive, presque un bulletin d’information alternatif sur l’état des États Unis. De saison en saison, South Park m’a initié à des expressions, des modes, des mouvements culturels, des personnages médiatiques, bref tout ce qui naît là bas avant de finir, tôt ou tard, par traverser la frontière.
La série qui m’a révélé le wokisme avant tout le monde
South Park ne m’a pas appris le terme woke à proprement parler, mais elle m’a révélé ce qu’il recouvrait réellement, cette culture émergente qui prenait racine dans les campus américains, avec ses réflexes, ses excès et ses contradictions. J’avais entendu le terme pour la première fois à la radio de la SRC, dans une entrevue où Pénélope McQuade déclarait avec une exaltation presque missionnaire faire partie des « éveillés ». Elle prononçait ce mot comme on énonce une évidence morale, avec ce petit ton professoral qui laisse entendre que le reste d’entre nous n’a pas encore rattrapé son niveau de conscience. Je ne comprenais pas encore tout à fait ce que cela impliquait. Mais c’est South Park qui, bien avant tout le monde, m’en a dévoilé la véritable substance du phénomène.
L’arrivée de PC Principal, nouveau directeur de l’école primaire de South Park, a été un moment fondateur dans l’histoire de la série. Il apparaît pour la première fois dans « Stunning and Brave », épisode d’ouverture de la saison 19, un épisode qui marque un véritable tournant. Dès sa première scène, ce personnage surgit comme une caricature frappante du progressisme militant, mélange explosif de rectitude politique, de virilité outrancière et d’autorité morale brandie comme un gourdin. C’était à la fois hilarant, dérangeant et prophétique, comme si les créateurs pressentaient déjà l’ampleur de la fracture culturelle qui allait bientôt submerger les campus… puis l’ensemble du débat public.
Et contrairement à ce que beaucoup imaginaient à l’époque, les créateurs de la série Trey Parker et Matt Stone n’étaient pas des anarchistes cherchant à tout réduire en cendres par pur goût du chaos. J’ai moi même mis du temps à le comprendre. Pendant des années, ils se sont définis comme libertariens, ce qui donne un sens nouveau à leur démarche : ils n’ont jamais cherché la provocation pour la provocation, mais la préservation obstinée d’un espace où la parole garde le droit de déborder, où l’humour peut frapper partout sans craindre la punition sociale. PC Principal n’était pas un simple gag, mais un signal d’alarme, une façon d’illustrer cette nouvelle morale inflexible qui commençait à s’installer et que la série allait disséquer avec une lucidité que peu d’œuvres ont osé atteindre.

Dans cet esprit, l’épisode spécial Joining the Panderverse reste pour moi l’un des plus lucides des dernières années. J’en ai tiré une critique complète ici dans ma section dédiée aux films, tant il résume la manière dont South Park parvient à rire d’un phénomène tout en en dévoilant les mécanismes les plus délicats.
Car South Park n’a jamais ménagé ni les progressistes ni leurs adversaires conservateurs. La série met en scène leurs excès en miroir, leurs rigidités qui se répondent et finissent par enfermer tout un pays entre deux pôles qui s’alimentent mutuellement. Et c’est précisément cette polarisation étouffante qui a fini par pousser une partie des centristes vers Trump à la dernière élection présidentielle, non par adhésion profonde, mais par réflexe d’exaspération face à un climat devenu impossible à respirer.

J’ai analysé plus en détail ce glissement dans un article intitulé « Face à Trump et au Wokisme : Le Québec en quête de son propre chemin », où j’examine comment certaines dérives identitaires finissent par repousser l’électorat modéré et fragiliser la gauche, ici comme ailleurs. Pour celles et ceux qui souhaitent prolonger la réflexion
Charlie Kirk, Cartman et le réel qui dépasse la satire
Plus récemment, South Park a braqué les projecteurs sur Charlie Kirk. Dans « Got a Nut », épisode de la saison 27 où Eric Cartman incarne une version caricaturale de lui, coiffure impeccable, ton péremptoire, podcast ultra polarisé, je me suis retrouvé un peu décontenancé, puisque je ne connaissais absolument pas l’individu parodié. Il a donc fallu que je me renseigne après coup pour comprendre qui était ce type et saisir pleinement la portée des blagues.

Et ce qui m’a fasciné, c’est que Kirk, loin de s’indigner, a accueilli la caricature comme une forme de reconnaissance. Là où la plupart des personnalités épinglées par South Park tentent habituellement de faire pression pour faire retirer l’épisode, de le censurer ou d’en minimiser la portée, lui a fait exactement l’inverse. Il a qualifié l’épisode de « hilarious » et a même changé sa photo de profil pour y mettre son alter ego animé, comme si cette parodie extrême venait confirmer son importance dans la culture politique du moment. Quelques jours plus tard survient l’ironie tragique de son assassinat, donnant à la satire un relief troublant, comme si la série avait une fois de plus pressenti une tension réelle dans l’actualité américaine.
Une série qui aurait mille raisons de mourir, mais qui continue de tenir le fort
Avec vingt sept saisons et plus de trois cent trente épisodes, South Park aurait pu s’essouffler mille fois. Pourtant, elle demeure l’une des œuvres d’actualité les plus pertinentes de la télévision américaine, et sans doute la plus frontalement anti Trump. Et depuis le premier épisode de la saison 2025, « Sermon on the ’Mount », la série n’est plus seulement critique, elle est entrée en guerre ouverte contre l’administration de la Maison Blanche.
Ce premier épisode donne le ton. South Park y utilise un deepfake saisissant de réalisme pour montrer Trump marchant nu dans le désert, suivi d’un faux message de propagande où une voix synthétique chante ses louanges en soulignant ironiquement la petitesse de son sexe. La série retourne contre lui la même technologie qu’il s’est permis d’exploiter pour fantasmer l’arrestation de son prédécesseur Obama ou pour se moquer cruellement des Palestiniens en compagnie d’Elon Musk. En dévoilant l’absurdité et les dérives de cette arme numérique, South Park expose autant la fragilité du président que la menace bien réelle des deepfakes dans le débat public.
L’arc narratif de la saison pousse ensuite l’audace encore plus loin en mettant Trump en couple homosexuel avec Satan. L’image est volontairement grotesque, presque mythologique, comme si la série voulait condenser en une seule vision la démesure, la corruption et la décomposition morale de son pouvoir. Satan y est même montré comme étant enceint de l’antéchrist, enfant conçu lors d’une scène où Trump le sodomise, métaphore brutale mais limpide de la politique américaine telle que South Park la perçoit. Quant au président, il passe son temps à exhiber un sexe minuscule, symbole des complexes et de la susceptibilité qui nourrissent ses accès de grandeur.

Ce traitement rappelle d’ailleurs celui réservé à Saddam Hussein dans le film South Park: Bigger, Longer & Uncut, où le dictateur irakien était déjà représenté comme l’amant ridicule et dominateur de Satan, réduit à une figure grotesque et pathétique. En appliquant aujourd’hui ce même registre à Trump, la série place les deux hommes dans la même galerie de monstres politiques tournés en dérision.
Cette saison a tout couvert, la liberté d’expression menacée, le conflit à Gaza, la prolifération des podcasteurs ultra conservateurs, les rafles de l’ICE, tout en ramenant Trump au centre du récit par une satire d’une précision presque chirurgicale. La réaction outrée de la Maison Blanche, qui a jugé nécessaire de déclarer que la série n’était « absolument pas pertinente », n’a fait que confirmer qu’elle touchait exactement là où ça fait mal. Un pouvoir qui répond publiquement à un dessin animé prouve toujours que le dessin animé a frappé juste.
Et c’est précisément ici que South Park occupe un rôle unique. En osant tout dire, en refusant la peur et l’autocensure, la série élève la tolérance sociale à la satire. Elle pousse la ligne un peu plus loin pour que les autres créateurs, humoristes ou journalistes puissent encore travailler avec un minimum de liberté. South Park tient le fort pour tous les autres. Elle encaisse les coups afin que les autres puissent encore parler.
Ce qui est particulièrement fascinant, c’est de voir les réactions qu’elle déclenche. Pendant que certains militants wokistes réclament son annulation en l’accusant d’être une série haineuse d’extrême droite, Trump lui même s’est déjà fendu d’un tweet rageur accusant South Park d’être une œuvre de communistes wokes. Quand les extrêmes des deux bords te détestent simultanément, c’est souvent que tu fais ton travail correctement.
L’épisode du chef de la FCC, l’audace assumée jusqu’au bout
L’un des moments les plus marquants de la saison est l’épisode « Conflict of Interest » (saison 27 épisode 5), qui illustre parfaitement cette audace dont South Park ne se départ jamais. Livré avec une semaine de retard, quelques jours seulement après le retrait temporaire de Jimmy Kimmel, l’épisode vise directement Brendan Carr, président de la Federal Communications Commission, présenté comme l’artisan de pressions politiques visant à faire taire une voix critique. La série le montre empêtré dans les intrigues de Trump et de Satan, allant jusqu’à le faire souffrir d’une toxoplasmose attrapée dans une scène volontairement grotesque, manière de souligner à quel point la contamination de la liberté d’expression peut être insidieuse.
https://www.youtube.com/watch?v=zhDstK97ntY
Ce choix narratif n’a rien d’anodin. Il s’inscrit dans la logique profonde de South Park, qui rappelle depuis ses débuts que la satire est un rempart plus qu’un divertissement. En ridiculisant une tentative claire de contrôle médiatique, la série démontre qu’une société libre dépend de la capacité de ses créateurs à parler sans crainte, à caricaturer ce qui dérange, à exposer le pouvoir sans demander la permission. South Park ne craint manifestement rien ni personne. Cette absence de peur, ou plutôt cette décision consciente d’assumer pleinement le risque, fait de la série un espace rare où l’on peut encore rire de ce qui fâche vraiment, et ainsi préserver un minimum de respiration démocratique.
Une résistance constante face à la censure
Cette liberté a pourtant un prix. Depuis près de vingt ans, South Park accumule les épisodes visés par la censure, les retraits, les menaces ou les pressions directes, au point d’être devenue l’une des séries les plus attaquées de l’histoire moderne. Les épisodes mettant en scène Mahomet, d’abord dans Super Best Friends (saison 5) puis dans Cartoon Wars (saison 10) et surtout dans les épisodes 200 et 201 (saison 14), ont été soit retirés, soit censurés brutalement, parfois réduits à des bips et des cartons noirs, après des menaces explicites de groupes fondamentalistes. Ces épisodes restent à ce jour presque impossibles à voir légalement.
D’autres cibles ont entraîné des réactions tout aussi féroces. L’épisode Trapped in the Closet (saison 9), consacré à la scientologie, a provoqué des pressions directes de Tom Cruise et de l’Église, assez fortes pour faire brièvement retirer l’épisode du calendrier de diffusion. Bloody Mary (saison 9) a déclenché des protestations virulentes de groupes catholiques qui exigeaient son interdiction. La Chine, de son côté, a tout simplement banni South Park de tout l’internet chinois après l’épisode Band in China (saison 23), satire trop juste du contrôle culturel imposé par Pékin. Même des épisodes moins « explosifs », comme Ginger Kids ou Jared Has Aides, ont suscité des campagnes de plaintes cherchant à nuire à la série.
Et pourtant, malgré cette longue liste de tentatives de répression, South Park refuse obstinément de plier. La série connaît aujourd’hui les meilleures audiences de son histoire. Paramount a récemment signé avec Parker et Stone un contrat monumental d’un milliard et demi qui garantit cinq saisons supplémentaires ainsi qu’une liberté créatrice totale. Dans un paysage médiatique où la prudence éditoriale est devenue la norme, South Park se comporte comme un survivant improbable, une anomalie vivante qui refuse de rentrer dans le rang.
C’est aussi ce qui en fait un bastion essentiel de la liberté d’expression. Là où d’autres créateurs reculent, s’autocensurent ou négocient avec la peur, Parker et Stone persistent à tester les limites et, par le fait même, élargissent l’espace où les autres peuvent encore s’exprimer. À force de servir de bouclier dans la tempête, South Park tient le fort pour tous les autres. Et tant qu’elle tiendra, le débat public gardera au moins un endroit où l’on peut encore rire franchement de tout, y compris de ce qui dérange le plus.
Épisodes de South Park censurés, retirés ou visés par des pressions
| # | Épisode(s) | Saison / année | Motif principal | Type de censure ou pression | Contexte |
|---|---|---|---|---|---|
| 1 | Cartoon Wars (Part I & II) | Saison 10, ép. 3–4, 2006 | Représentation de Mahomet dans un contexte satirique lié au monde musulman | Interdiction de montrer Mahomet, scènes remplacées par des cartons noirs | Diffusé après l’affaire des caricatures danoises, Comedy Central craignait des représailles violentes et a préventivement censuré l’épisode |
| 2 | 200 et 201 | Saison 14, ép. 5–6, 2010 | Apparition de Mahomet, critique du climat de peur autour de sa représentation | Bips sur chaque mention de « Mahomet », blocs noirs sur le personnage, morale finale censurée, versions non censurées retirées des plateformes | Le groupe Revolution Muslim publie des menaces explicites contre Parker et Stone, Comedy Central impose une censure extrême |
| 3 | Super Best Friends | Saison 5, ép. 4, 2001 | Mahomet figurant parmi un groupe de super héros religieux | Épisode retiré des plateformes, jamais rediffusé depuis 2006 | Retiré rétroactivement après la montée des tensions autour de Mahomet |
| 4 | Trapped in the Closet | Saison 9, ép. 12, 2005 | Satire de la scientologie, allusion à l’homosexualité latente de Tom Cruise | Pressions pour le retrait, épisode brièvement retiré | Tom Cruise et la Scientologie auraient fait pression sur Comedy Central |
| 5 | Bloody Mary | Saison 9, ép. 14, 2005 | Satire de l’Église catholique via une statue de la Vierge qui saigne | Demandes d’interdiction, fortes protestations de groupes religieux | L’épisode devient un cas emblématique de pressions religieuses |
| 6 | Band in China | Saison 23, ép. 2, 2019 | Critique de la censure chinoise et des concessions hollywoodiennes | Série totalement bannie de Chine | Pékin supprime toute trace de South Park après la diffusion |
| 7 | The China Problem | Saison 12, ép. 8, 2008 | Satire agressive du gouvernement chinois | Menaces de boycott | Préfigure les tensions menant au bannissement total en 2019 |
| 8 | Ginger Kids | Saison 9, ép. 11, 2005 | Accusation d’encourager le harcèlement envers les enfants roux | Demandes de retrait | Exemple typique de campagnes d’« annulation » |
| 9 | Jared Has Aides | Saison 6, ép. 1, 2002 | Jeu de mots jugé stigmatisant autour du VIH | Demandes de retrait par des organisations VIH | Episode contesté mais non censuré |
L’actualité comme carburant satirique
Ce qui protège réellement la série, ce n’est pas seulement la provocation, c’est sa capacité à coller au réel. Trey Parker et Matt Stone écrivent, animent et doublent un épisode en six jours, retouchant parfois jusqu’à quelques heures avant sa diffusion. Cette cadence effrénée donne à South Park le souffle même de son époque, capable de saisir un scandale politique, une guerre, une dérive idéologique au moment même où elle se produit.
Comme spectateur, j’ai souvent l’impression d’assister en direct à une chronique satirique du fil de nouvelles américain, avec ce décalage comique qui permet de mieux discerner les zones d’ombre.
L’humour South Park comme seconde nature
Pour moi, South Park est presque une extension de mon propre cerveau, le symbole culturel qui traduit le mieux mon humour, capable de basculer sans effort dans le délirant, le subversif, l’absurde et le sans-tabou, un humour qui ne s’enfarge jamais dans le tapis de la rectitude politique. Ceux qui me côtoient le savent trop bien. Après quelques heures comme col bleu jardinier en plein soleil, quand la chaleur me ramollit doucement le cerveau, je pars en roue libre et mon esprit glisse automatiquement en mode South Park. Je me mets à imaginer des situations impossibles, des répliques stupides, des scénarios qui dérapent joyeusement vers l’absurde, pour le meilleur ou pour le pire pour la personne coincée avec moi dans le cart.
Et c’est encore plus drôle quand on est deux à embarquer. Il suffit que mon collègue du jour tombe dans le même état d’esprit pour que la machine s’emballe. On lance une idée débile, on la pousse un peu plus loin, puis encore plus loin. L’après midi avance, le soleil cogne, les neurones fondent doucement, et soudain on est en plein épisode improvisé, avec des personnages inventés sur place, des situations de plus en plus ridicules et un fil narratif qui se construit tout seul. À la fin de la semaine, il arrive même que le délire contamine toute l’équipe, avec une blague récurrente dont personne ne se rappelle vraiment l’origine, mais qui nous fait rire comme si South Park soufflait les punchlines en direct.
Avec le temps, j’ai fini par assumer ce côté là jusque dans mon rôle d’enseignant. J’ai d’ailleurs appris, parfois à mes dépens, à offrir un petit trigger warning à mes étudiants pour les prévenir qu’à un moment ou à un autre, mon côté South Park risque de se manifester. Ceux qui comprennent l’allusion sourient déjà. Les autres… apprennent vite.
Conclusion
Longue vie à South Park. Tant que ces quatre enfants mal élevés continueront de se dresser contre toutes les censures, il restera au moins un miroir tordu mais honnête pour rappeler à nos sociétés ce qu’elles préfèrent éviter de voir. Et c’est sans doute là le plus grand paradoxe de cette série. Sous ses airs volontairement puérils, derrière les traits innocents d’un dessin animé qui semble fait pour des enfants, se cache l’une des œuvres les plus brillantes que la culture étasunienne ait produite depuis trente ans. Un monument de lucidité qui a toujours su voir venir les fractures avant tout le monde.

Et ce monument est toujours debout aujourd’hui. Mieux encore, il se retrouve en première ligne pour préserver un minimum d’équilibre démocratique face à un président qui flirte ouvertement avec l’autoritarisme et une administration qui n’hésite plus à jouer dangereusement avec les codes du fascisme. South Park continue de tenir le fort, à sa manière tordue mais essentielle, en rappelant qu’une société qui cesse de tolérer sa satire cesse, tôt ou tard, de tolérer sa liberté.
Quand quelqu’un dit “Vous n’avez pas le droit de plaisanter là dessus”, c’est précisément le moment où je sais qu’il faut absolument le faire
— Matt Stone, New York Times, 2005
























