Plusieurs chemins mènent à Rome
Monsieur Falardeau, lors de notre dernière rencontre j’ai tenté de vous expliquer le bien-fondé du mouvement que Paul Cliche à amorcé dans Mercier à la dernière élection. Cependant, à constater les commentaires négatifs que je reçois de certains péquistes et votre acharnement à ridiculiser Paul Cliche et la gauche politique, je me dois de clarifier de nouveau ma position.
Premièrement, bien que social-démocrate, je suis avant tout indépendantiste, particulièrement du simple fait que jamais nous pourrons vraiment choisir une orientation politique quelconque tant que nous serons subordonnés politiquement à la volonté de la nation canadienne. Or, mon plus grand engagement politique est donc la promotion de la souveraineté du Québec. Toutefois, vous conviendrez que le PQ ces dernières années est plutôt timide, je dirais même anémique, en ce qui à trait à la promotion de « l’article 1 » de son programme politique. De plus, en se laissant aller allègrement dans le courant néo-libéral, et de surcroit en imposant cette direction à la base militante sans consensus, le PQ se déconnecte de la pensée populaire et n’est donc plus ce lien entre les dirigeants et la population. Rien d’étonnant que les cartes de membres du PQ soient en chute libre. Ainsi, moi et d’autres péquistes dissidents avons décidé de rejoindre Paul Cliche lors de la dernière élection dans Mercier. Cette partielle était le moment idéal pour rafraîchir l’engagement du PQ et de mettre en lumière nos revendications sociales; un peu de pression sur le « grand » parti ne lui fera pas de tort, croyez-moi.
À l’heure de la ZLÉA où le politique est subordonné au monde des finances, il est temps de revaloriser au plus vite l’engagement du citoyen, et de combattre le sentiment d’impuissance politique. Nous avons donc décidés de nous donner le rapport de force nécessaire sur le Parti Québécois pour le forcer à réagir. Alors à la place de fustiger la gauche qui s’organise de faire le jeu des libéraux, vous devriez plutôt préconiser comme nous le scrutin proportionnel pour élargir le vote souverainiste et permettre à toutes les tendances politique de pouvoir librement s’exprimer. Je le rappelle, bien qu’indépendantiste, nous les sociaux-démocrates n’allons pas vitam eternam se laisser dominer par la faction néo-libérale du PQ simplement parce qu’elle nous entretient avec le rêve de faire la souveraineté du Québec.
Cela dit, je comprends qu’être « représenté » par la libérale de « gauche » Nathalie Rochefort disgracie l’engagement politique si réputé de notre quartier; cette situation est autant désagréable qu’aberrante, j’en conviens. Peut-être que les souverainistes de toutes idéologies devront mettre leurs différends de côté pour expulser ce déshonneur, mais pour ce faire, je pense que le PQ doit se résigner à écouter les conditions des péquistes dissidents. Or ce n’est pas en braquant ce réanimateur d’espoir qu’est l’honnête Paul Cliche, que vous réussirez à nous convaincre de revenir dans les rangs du PQ, mais plutôt en prêtant écoute à nos revendications, et surtout, en faisant le nécessaire pour remettre d’actualité le projet d’indépendance du Québec.
Au plaisir de vous revoir
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