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Posté par le 21 février 2011 dans Politique municipale

Un conseil municipal déterminant contre l’invasion des punaises de lit

déclaration obligatoire des cas de punaise à Montréal

pour une déclaration obligatoire des cas de punaise à Montréal

Forte de la pression médiatique sollicitant les autorités municipales de réagir face à l’infestation des punaises de lit a Montréal, forte des motions des deux partis d’opposition réclamant un registre recensant les cas sur notre territoire, Union Montréal (le parti majoritaire du maire Tremblay) reconnait finalement le problème et présentera donc sa propre motion au conseil municipal de ce soir. Cependant, si la déclaration d’Union Montréal est pertinente dans son préambule, la conclusion esquive l’idée d’un règlement pour obligatoirement déclarer le parasite. Or, s’il n’y a pas de déclaration obligatoire, si les exterminateurs ne sont pas tenus d’envoyer leur rapport au département d’inspection, rien ne changera.

Mais bon, avant de vous expliquer mon argumentaire en profondeur et faire état de la situation, voici donc la motion d’Union Montréal qui sera logiquement adoptée ce soir :

 

Déclaration sur la lutte contre l’infestation de punaises de lit sur le territoire de la Ville de Montréal

  • ATTENDU QUE la Ville a adopté le Règlement sur la salubrité, l’entretien et la sécurité des logements;
  • ATTENDU QUE les punaises de lit causent des problèmes dermatologiques, que la présence de punaises de lit peut causer des troubles de sommeil, de stress et d’anxiété et que les personnes aux prises avec une infestation par les punaises de lit peuvent développer un sentiment de honte et avoir tendance à s’isoler socialement;
  • ATTENDU QUE lorsqu’identifié, le problème d’infestation nécessite une intervention rapide et la collaboration du propriétaire, du locataire et du gestionnaire de parasites qui doit avoir recours à des méthodes et produits reconnus;
  • CONSIDÉRANT QUE malgré les efforts déployés à ce jour, l’infestation est toujours en croissance;
  • CONSIDÉRANT QU’à l’échelle de la Ville, une bonne connaissance de la répartition et de l’intensité de l’infestation est utile pour orienter la stratégie et les efforts d’éradication;
  • CONSIDÉRANT QUE la concertation des acteurs impliqués dans la lutte à l’infestation (Ville, Direction de santé publique, arrondissements, CSSS, associations représentant les propriétaires, les locataires, les gestionnaires de parasites) est importante;

IL EST PROPOSÉ PAR MICHAEL APPLEBAUM ET APPUYÉ PAR ALAIN TASSÉ

  • Que la Ville mette sur pied un observatoire centralisé assurant la cueillette de données sur l’intensité, la répartition géographique et l’évolution des infestations de punaises de lit regroupant diverses sources d’informations, notamment les requêtes de citoyens au service 311, les requêtes de citoyens en arrondissement, les interventions des inspecteurs sur les cas d’infestation de punaises, les déclarations de gestionnaires de parasites (ou exterminateurs), et les données des grands propriétaires résidentiels (ex. : Office municipal d’habitation de Montréal).
  • Que les données ainsi recueillies demeurent confidentielles et servent à mettre en place et assurer le monitoring d’un programme de contrôle efficace.
  • Que la Ville complète rapidement, en collaboration avec la Direction de la santé publique, un plan d’action régional concerté de lutte aux punaises de lit établissant les responsabilités respectives de la Ville et des arrondissements, de la Direction de santé publique, des ministères concernés et des partenaires régionaux telle que les associations de locataires, de propriétaires et de gestionnaires de parasites.

Pour ma part, je trouve que l’idée générale de cette motion est plutôt bonne. D’ailleurs, en parallèle à cette motion, je sais que la Ville a mis en place un «grand comité» de travail en partenariat avec la DSP (car la Ville considère le problème des punaises dans un angle de santé publique). Mieux encore, le Service de l’habitation (qui est le porteur de ce dossier) est en communication avec la direction de la DAUSE pour modifier la réglementation sur l’entretien aux immeubles et inclure davantage de pouvoir aux inspecteurs municipaux. En ce sens, le gouvernement provincial est aussi appelé à prendre des mesures… comme de nous fournir un fonds d’intervention tout comme l’Ontario l’a dernièrement fait pour Toronto. Voilà donc pour les aspects positifs.

Malheureusement, il faut comprendre que sans la participation active de tous les intervenants (locataires, propriétaires et exterminateurs) et sans l’orchestration d’une campagne d’information grand public et en continu sur le problème des punaises (établissant clairement l’importance d’agir rapidement, les responsabilités de chacun, les habitudes à modifier, etc.), nos prochaines mesures risquent d’être inefficaces. Par ailleurs, en considérant aussi que les données recueillies sur les cas de punaises demeureront confidentielles (il n’est plus question ici d’un registre, mais d’un «observatoire centralisé»), je crains donc que l’administration Tremblay compte davantage éteindre un feu médiatique que de vraiment résoudre le problème des punaises à Montréal. En effet, si les données sont recueillies partiellement, voire dissimulées derrière un mur administratif, les autorités pourront ainsi supposer que l’invasion est sous contrôle… alors que dans les faits, personne ne pourra vraiment quantifier l’évolution des cas de punaises. Concrètement, c’est donc dire que l’administration Tremblay se garde la flexibilité d’intervenir en fonction des ressources qu’elle souhaite investir.

En ce sens, je me prépare donc ce soir à poser une question au conseil municipal afin d’encourager mon parti et Vision Montréal d’appuyer cette motion, conditionnellement à l’ajout d’une notion de déclaration « obligatoire ». J’y expliquerai, entre autres, l’importance de recevoir et de surveiller les rapports des compagnies en gestion parasitaire sur les cas de punaises.

Bref, je vous raconterai la suite de mon argumentaire mercredi, car je manque de temps.

Les millionnaires font la chasse aux éléphants, les pauvres la chasse aux punaises
-Aminado

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