Discours tenu comme coordonnateur du forum des souverainistes de Mercier (18-10-03)
Chère concitoyenne, cher concitoyen, bonsoir !
Je pense en fonction d’atteindre l’indépendance du Québec et non en fonction des intérêts d’un quelconque parti politique. Voilà qui explique mes mouvements sur l’échiquier politique. Bien que mon objectif indépendantiste soit particulièrement motivé par l’élaboration d’une société plus solidaire, en rapprochant le pouvoir des citoyens, je partage aussi la perspective que l’identité québécoise disparaîtra dans le temps sans notre affranchissement du Canada.
Le Parti Québécois a été créé pour être l’outil démocratique de notre peuple afin d’accomplir sa souveraineté. Ce parti est donc en théorie une coalition de plusieurs idéologies politiques voulant se réaliser dans un pays indépendant. Dans ce contexte, au nom de notre objectif à réaliser, il faut respecter les diverses factions souverainistes œuvrant dans le Parti québécois. Tout en restant intègre à nos propres valeurs, nous devons tous et chacun mettre de l’eau dans notre vin, et promouvoir ensemble l’indépendance du Québec.
Toutefois, plusieurs facteurs ont considérablement changé le mouvement indépendantiste et son outil politique que devrait être le Parti Québécois. Premièrement, il faut dire que la défaite du dernier référendum a entraîné la déception politique dans la population et a créé un effet démobilisateur chez les souverainistes en réduisant l’intensité de leur engagement. En second lieu, l’arrivée sans concertation populaire de Lucien Bouchard comme chef du Parti en 1995, ne fut pas un choix adéquat pour les intérêts de notre mouvement (nous pouvons d’ailleurs maintenant le constater avec sa défection des plus nuisibles et maladroites). Aussi, l’exercice du Parti Québécois au « pouvoir » a restreint les militants à l’inaction en les mettant dans une situation d’attente. Pire, il y a même certains de nos ministres pour dire qu’il faudrait renier notre programme politique et s’orienter vers le programme de L’ADQ pour être plus populaire dans les intentions de vote. Tenir pareils propos me semble totalement inopportun, si le programme de l’ADQ est si souhaitable pour le monsieur concerné, il n’a qu’à aller rejoindre ce Parti. Petite analogie à ce sujet, Charles Darwin disait que la survie était un équilibre entre l’adaptation à son environnement et la résistance pour son identité. Si j’applique cette théorie à la politique, nos politiciens actuels en général ne font plus que s’adapter à l’environnement politique, c’est-à-dire aux intentions de votes ; et les sondages vous le savez, sont inspirés par les agents fédéralistes contrôlants notre environnement médiatique. Comment dire que vouloir à tout prix refléter les intérêts de la supposée majorité de la population, c’est en arriver à vouloir représenter indirectement les intérêts fédéralistes qui conditionnent l’opinion publique.
D’ailleurs, cet état de fait est le plus grand reproche que je peux faire à mon Parti : pourquoi n’avons-nous pas organisé comme nos adversaires, des médias pouvant transmettre nos idées. Sun tzu disait dans son livre l’art de la Guerre, qu’avant de partir en guerre, il fallait préparer le terrain sur lequel allait se dérouler la bataille. En délaissant le champ de bataille médiatique, nous nous laissons à la merci des fabricants d’images fédéralistes.
Et parlant d’image fabriquée, nous vivons présentement au Québec une formidable campagne coordonnée par les élites d’un système socio-économique complet, transformant notre politique en un simple concours de popularité. Une sournoise campagne de publicité pour faire mousser l’image de l’ADQ et sa marque de commerce ambulante pré dénommé Mario DuNON. D’ailleurs, vous savez, le vrai non de l’ADQ c’est maintenant Action démocratique du Québec/Équipe Mario Dumont … (un nom vide de sens, totalement individualiste et d’une insipidité déconcertante). D’ailleurs, le logo de ce Parti reflète à merveille l’insignifiance de ce Parti. Gauche-bleu… droite-rouge ; style feuille d’érable/fleur de lys écrasé. Peu importe.
La dernière tendance à la mode martelée en cœur par les médias « serait » cette volonté de changement des Québécois, ce rafraîchissement « nécessaire » vers le tout « nouveau » Parti de la jeunesse. Or, le choix du monde des finances de présentement appuyer l’ADQ est stratégiquement judicieux pour plusieurs raisons que voici : premièrement, peu importe le résultat électoral de cette propagande, l’idée principale est d’influencer les partis politiques à s’orienter dans la direction du programme de L’ADQ. Si tout fonctionne bien pour les premiers intéressés du programme de l’ADQ, les conséquences seront qu’au nom de la popularité électorale, les autres partis politiques remettront en question leur propre programme pour s’ajuster à la mode provoquée. Pour ce faire bien sûr, tout cela se fera à l’aide de quelques agents, conscients ou non, qui s’activeront un peu partout au Québec.
Deuxièmement, les forces derrière l’ADQ sont en train d’associer les valeurs néo-libérales à la base du programme de l’ADQ, à ceux de la jeunesse tout en entier. Et puisque la jeunesse c’est l’avenir, on veut orienter les valeurs de la nouvelle génération par processus d’identification vers un mode de vie à l’américaine… C’est-à-dire une société qui priorise en tous lieux la poursuite (irresponsable) du profit. Malheureusement, le conditionnement est un rapport de cause à effet, or la ministre Marsellais-Dionne n’avait pas particulièrement tort lorsqu’elle a qualifié ma génération d’être individualiste. En effet, à coup de marketing publicitaire, de logo commercial, de sports télévisuels, de Pokémon, de Musique Plus, et autres divertissements capitalistes liés au nivellement culturel, ma génération en arrive à perdre tranquillement le sens de l’appartenance à la collectivité québécoise. McDonald et Coke axent leur campagne de publicité sur la jeunesse, car c’est une clientèle influençable qui représente un investissement à long terme… dans le même sens politiquement, L’ADQ est aussi pour les apôtres du néo-libéralisme un investissement à long terme face à la jeunesse. Alors donc je suis désolé de le penser, mais pour moi l’idée péquiste que les jeunes deviennent par magie souverainiste le jour de leur majorité n’est qu’un mythe. Le Québec moderne ressemble de plus en plus à une version francophone des États-Unis. Il est triste de constater que non seulement le PQ ne le réalise pas, mais qu’il n’a rien fait d’efficace après le dernier référendum pour promouvoir notre distinction culturelle auprès de la jeunesse.
Forts de leur nombre démographique, les baby-boomers pouvaient se permettre de rêver à changer le monde, ils auront d’ailleurs révolutionné la société Québécoise. Toutefois, ils ont oublié d’assurer la succession des valeurs issues de la Révolution tranquille. Les baby-boomers ont laissé ma génération à la merci des publicitaires. Le résultat est concret, dorénavant les jeunes en général ne rêvent plus à un monde meilleur comme dans les années 70, ils sont hédonistes et matérialistes. Ils rêvent à un meilleur avenir professionnel, individuel, pour acquérir par le pouvoir monétaire une notion du bonheur préfabriqué par l’environnement médiatique. Plus personne ne pense à changer les règles du jeu, nous avons comme génération accepté les lois du marché libre. Le célèbre slogan Québec libre qu’on partageait à voix haute, aura été changé progressivement par une devise que nous gardons tous pour nous-mêmes : « chacun pour soi ».
En définitive, ce fameux changement… he bien, c’est la fin de la Révolution tranquille! Son programme d’ailleurs devrait s’appeler la démission tranquille. Jamais depuis l’amorce de ce magnifique mouvement d’émancipation collective, il y a 40 ans, notre société n’aura été si menacée dans ses valeurs et sa cohésion. L’ADQ était ce stationnement informe pour insatisfaits, il est rendu le Parti des forces voulant démanteler l’État québécois en le vendant morceau par morceau. En passant, pour ceux méconnaissant le concept, le néolibéralisme est une théorie qui prône notamment la croissance économique comme moteur du développement, le libre-échange et le retrait des interventions de l’État pour faire une place grandissante au secteur privé.
En attaquant donc les acquis sociaux durement gagnés au fil des décennies par des conflits de travail violents et des revendications légitimes, Dumont tente de vendre la société québécoise aux intérêts particuliers et au grand capital:
Voilà son programme :
éliminer les syndicats, amender à la baisse les normes du travail protégeant les travailleurs et leurs emplois, généraliser la sous-traitance dans le domaine public et conséquemment dans le privé, détruire le tissu social et précariser l’emploi.
De plus, dans le domaine fiscal, ce projet d’imposition à taux unique, appelé aussi le flat tax , diminuerait grandement la contribution des classes aisées aux coffres de l’État et ferait reposer la grande majorité de la taxation sur la classe moyenne. Imaginer en plus ce que représentera 20% de taux d’imposition pour quelqu’un au salaire minimum.
Et que dire de cette « solution » épouvantable face à la crise du logement actuelle qui est de permettre au propriétaire d’exiger le prix du loyer qu’ils veulent bien donner aux locataires. Que dire aussi de la privatisation progressive de l’éducation par ces histoires débiles de bons d’études. Que dire de cette absence totale d’allusion à la culture et à l’écologie dans son programme. Que dire du renoncement total des revendications constitutionnelles du Québec
Et surtout, en matière de santé publique, l’ADQ suggère une privatisation accrue des services pour ainsi faire diminuer les coûts, améliorer la qualité des soins et augmenter l’accessibilité au système de santé. Mais la création d’un système à deux vitesses créerait irrémédiablement une concentration des meilleurs médecins dans la pratique privée et un dépérissement de la qualité des soins dans le secteur public. Il faut comprendre qu’avec L’ADQ, comme aux États-Unis, la valeur de la vie des riches vaudrait plus que celles moins nanties. Dire que le vrai problème en santé c’est l’argent que nous vole Ottawa en déséquilibre fiscal soit 52 millions évalués par semaine.
Bref, l’ADQ veut agrandir le fossé entre les riches et les pauvres pour permettre à une bourgeoisie bien québécoise de mieux exploiter la population. La guerre des classes, voilà le vrai programme de l’ADQ.
Nous sommes à l’heure de la résistance. La société civile doit se réveiller et réinvestir le seul Parti qui lui est accessible.
Vous comprendrez donc que je ne considère pas L’UFP comme une solution. L’émergence d’une formation souverainiste rivalisant à gauche du PQ ne fait que favoriser dans les règles électorales actuelles, l’élection les adversaires du Québec, tel le Parti Libéral, le comble du renoncement collectif, un Parti pour qui la gestion du déclin du Québec dans un régime unitaire suffit comme horizon. En tant qu’indépendantiste convaincu, je n’ai pas le choix de croire en mon option. Ainsi, je crois être plus utile à l’indépendance des Québécois en opérant à l’intérieur d’un Parti déjà constitué, une organisation je le rappelle nous ayant presque amené à la porte de l’indépendance. L’UFP manque de maturité, voire de discipline pour convaincre les Québécois de voter pour lui. Ce n’est pas tout de rêver ensemble dans un petit groupe à une vision idéale de la société, il faut prendre les moyens pour amener ce rêve au pouvoir. D’ailleurs le pouvoir étant loin pour l’UFP, il est bien facile pour eux d’avoir des positions tranchées et faciles à adopter sans ce soucier des plans d’action pour faire avancer ses positions. Se retrancher dans la gauche, c’est un peu aussi renoncer à l’indépendance comme priorité numéro un. À cet effet, bien qu’ils se disent majoritairement souverainistes, leur volonté d’évoluer dans une perspective d’unir toutes les forces de gauche confondues, les pousse aussi à diluer l’option souverainiste. Les anglophones progressistes sont, disons, pour l’instant plus qu’hésitants à appuyer l’option souverainiste du Québec. Par ailleurs, l’acharnement de certains membre de l’UFP à se définir qu’en réaction par rapport au Parti Québécois m’a plus que fatigué. À les écouter des fois, le PQ serait responsable de tous nos problèmes, et le gouvernement fédéral n’y serait pour rien dans l’application du néo-libéralisme auquel ils s’opposent.
Vous savez, j’avais invité ici Paul Cliche en tant que panéliste ; Paul Cliche, un homme authentique que je respecte énormément. Monsieur Cliche avait accepté notre invitation, mais son Parti l’en a dissuadé. Il est l’un des responsables du débat sur la réforme du scrutin, et il a été incontournable à la dernière élection. Il aurait été le meilleur pour donner la réplique demain à monsieur Charbonneau sur la réforme du mode de scrutin. Je suis donc allé rencontrer avec Louis, l’exécutif local de ce Parti, pour inviter les membres à être co-organisateurs de l’événement. Il aurait eu de la visibilité et nous du dynamisme pour relancer l’option qui nous unit tous. C’était aussi, je l’avoue, une façon de les commettre officiellement pour la souveraineté. Ils ont décliné l’invitation sous prétexte qu’ils risqueraient d’être récupérés. Je le rappelle, nous sommes en politique pour appliquer des idées. Si un rival politique en arrive à prendre l’une de nos idées, c’est une victoire politique. Ce forum est une mesure des plus progressistes, s’il était vraiment sincère dans leur idéologie. Ils auraient dû y participer. Le paradoxe de cette histoire c’est qu’ils craignent que le PQ revienne plus à gauche concurrencer leur raison d’être.
La solution n’est pas de se diviser entre souverainistes et faire élire le Parti Libéral ou l’ADQ. Et à ce sujet, il ne faut pas minimiser l’influence d’un représentant politique sur son environnement. Faute d’être une intellectuelle, Nathalie Rochefort se veut sympathique et populaire ; elle comprend bien l’esprit culturel du quartier auquel elle essaye de s’adapter ; il est impératif de se débarrasser d’elle, car elle entretient par son jeune âge et son discours « de gauche » cette illusion que le progrès social peut passer par le fédéralisme canadien. Je pense qu’elle se ment à elle-même. Il est aberrant de penser pouvoir changer quoi que ce soit d’important dans notre société en acceptant notre dépendance politique à une autre nation. Le Parti Libéral n’est qu’une organisation vouée à la défense des intérêts de la classe établie.
Donc, pour ce qui de l’UFP, les 8 dernières élections partielles auront démontré que non seulement l’idéologie progressiste de Mercier n’avait pas vraiment franchi les limites de Montréal, mais que le vote de protestation a plutôt été du côté de L’ADQ !?! Le plus triste dans cette histoire c’est que les médias génèrent l’idée à qui mieux mieux que ces victoires sont dûes à l’option « impopulaire » souverainiste du Parti québécois. Paradoxalement, à ce que je constate dans mon entourage, le Parti Québécois perd ses appuis dans la population, justement à cause de son incurie à promouvoir l’indépendance du Québec. Regardez les chiffres, l’option est plus populaire que le Parti.
D’un autre côté, je comprends que le PQ se sert beaucoup de l’argument souverainiste pour faire le plein du vote et je comprends aussi que l’UFP répond à un besoin, car il n’y a pas de Parti de gauche au Québec pour exprimer des idées divergentes de l’ordre néo-libéral. Mais nous sommes pris dans notre système électoral à voter pour le moins pire des deux Partis les plus susceptibles de l’emporter. Et dire que l’indépendance du Québec est la réponse à notre castration politique.
L’option souverainiste stagne, et nous aussi, pourtant en théorie au pouvoir. De la sorte, je pense que nous sommes présentement dans le même creux de vague qu’en 1985 ; à nous donc de reprendre notre élan pour mieux reconstruire l’option indépendantiste. De là, il est important que le Parti québécois laisse de la place aux divers courants progressistes, même si les diverses visions du Québec souverain de demain sont divergentes. Il est évident que dans les règles démocratiques actuelles, les sociaux-démocrates tels que moi ne pourront arriver à l’indépendance uniquement par la gauche. Il en va de même pour toutes les autres tendances souverainistes.
Or, il nous faudra les éléments les plus dynamiques pour reconstruire la crédibilité du Parti québécois et relancer l’option indépendantiste. Le courant progressiste est dans la mouvance de la lutte mondiale à la globalisation américaine, il serait intelligent de pouvoir représenter adéquatement ce courant en plein essor, particulièrement dans ma génération. En effet, pour les jeunes, les préoccupations concernant les enjeux sociopolitiques par rapport à la ZLÉA supplantent définitivement l’intérêt au projet indépendantiste conventionnel. D’ailleurs, ces deux enjeux sont le même enjeu et nous parlons ici de l’indépendance du peuple québécois?
La ZLÉA telle quelle est définie présentement, est un genre de constitution assujettissant l’État, la culture, le social et l’écologie au dogme de l’économie de marché… cette recherche, passant par la langue anglaise, du profit à tout prix. Or, en castrant la souveraineté du Canada, la ZLÉA repousse aussi la souveraineté du Québec à un échelon supérieur.
La ZLÉA se pointe donc à l’horizon pour 2005. Ce traité est à prendre plus qu’au sérieux, il est d’après moi le point tournant qui provoquera définitivement l’assimilation des Québécois à l’ordre socio-économique américain. Éloignant les citoyens des gouvernements, éloignant les gouvernements du pouvoir, socialisant les dettes et privatisant les profits, nous pouvons assurément considérer la ZLÉA comme un nouveau cadre constitutionnel.
Mais quelle est donc la position sur ce sujet de nos partis politiques ici? Elle est à vrai dire plus ou moins similaire. Pour Mario Dumont de l’ADQ il est simplement « contre nature » d’être contre la ZLÉA puisque toutes les créations de l’humanité auraient été inventées dans le but de favoriser le commerce?!? Pour les Libéraux, c’est le bon gouvernement fédéral qui décidera pour nous puisque le Québec n’a pas à s’exprimer en ce qui concerne son propre avenir. À vrai dire, les fédéralistes québécois ont accepté que le Canada n’ait aucun autre destin à proposer au Québec que celui de son enfermement dans un ordre constitutionnel qui le nie. Les fédéralistes québécois ne s’inquiètent donc plus de la présence du Québec dans le monde parce qu’ils ne s’inquiètent plus de sa place dans le Canada. Ils ont accepté d’exister sans être. C’est pourquoi ils peuvent vivre avec le mensonge d’un État qui dit représenter le Québec malgré le fait que sa propre constitution refuse de le reconnaître. Maintenant, pour ce qui est de la position du Parti québécois, c’est plus nuancé. En effet, le Parti québécois prend jovialement pour acquit qu’il pourra négocier la ZLÉA en fonction de nos intérêts. Cette possibilité implique non seulement qu’il faudra être indépendant pour être à la table des négociations à Buenos Aires en 2005, mais que le Parti québécois sera reporté au pouvoir pour le prochain mandat. Disons que cette perspective est des plus optimistes… pour ma part, vaut mieux se préparer au pire, car la menace est sérieuse.
Que d’énergie dépensée pour faire en sorte que rien ne bouge. Que d’énergie pour nous empêcher de détenir les pouvoirs indispensables pour assurer notre culture dans le contexte de mondialisation. Mais, survie culturelle oblige, on ne pourra pas nier longtemps la volonté de changement que l’évolution requiert. Dans ce contexte référendaire permanent, du fait de notre simple existence, le vote est polarisé entre indépendantistes et fédéralistes. Cette situation ne nous donne pas l’éventail diversifié de Partis qu’offre un pays normalement constitué. Cela fait en sorte que nous nous retrouvons dans une situation stérile où l’avenir ne nous appartient plus. Vous comprendrez donc que le projet d’indépendance nationale au Québec est le ciment unissant les diverses tendances au PQ, et qu’il est hors de question de remettre en considération ce concept, bien qu’il se doit être réactualisé par de nouveaux débats. Nous ne pouvons donc sauver le Parti québécois de la division qu’en reparlant de nouveau de ce qui est la seule voie pour sortir de l’impasse politique au Canada. C’est ainsi que nos actions pourront atteindre de nouveau l’imaginaire collectif.
J’ai une logique de militant, je ne peux accepter la résignation. Critiquer dans son salon sans agir n’est pas non plus une solution. Mais il ne faut pas non plus attendre indéfiniment que nos politiciens se mettent en branle. C’est pourquoi je suis revenu au Parti québécois, avec ce projet de réaliser ce forum comme solution de départ pour relancer l’option souverainiste. Tout mouvement a besoin d’un espace pour se constituer… ou dans notre cas se reconstituer. Par ailleurs, il est primordial de se remettre à penser ensemble, à reconnecter les ponts de communications brisés par et nos luttes intestines et l’éloignement du PQ face à l’option souverainiste.
J’ai compris qu’un Parti politique c’était hétérogène et informe, c’est une masse d’individus aux multiples intérêts. Il est toujours possible d’y faire avancer des idées ; depuis le match référendaire de 95 presque nul, un mot d’ordre : la lutte continue. Notre projet de société, réalisable que par la souveraineté, est ce qui donne à notre peuple une cohésion sociale, un semblant de solidarité dans ce contexte néo-libéral. Notre efficacité à réaliser notre souveraineté, dépendra du degré d’engagement de ses militants et de leur influence dans leur milieu de vie. C’est pourquoi, nous devons redoubler d’intelligence, de passion et de clarté pour nous motiver et exposer à la population toutes les dimensions de la souveraineté.
Le dicton dit «l’union fait la force» , mais qui fera l’union?
Cher concitoyens et concitoyennes, je n’ai pas à le présenter, il est dans l’histoire du Québec, jusqu’à date, l’homme qui aura amené notre nation au plus proche d’avoir un pays. Il a été notre chef, et notre premier ministre de 1994 à 1995,
…monsieur Jacques Parizeau!!!