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Posté par le 12 mars 2025 dans Politique municipale, Projet Montréal

Luc Rabouin pour Montréal : Le choix d’une démocratie participative renouvelée

Luc Rabouin pour Montréal : Le choix d'une démocratie participative renouvelée

Devant une foule de 150 personnes, Luc Rabouin a appelé à la solidarité pour « faire face au vent de la droite radicale qui souffle sur nous en ce moment ».
Photo : Radio-Canada / Marie-Josée Paquette-Comeau

Bien sûr, on ne refait pas l’histoire. Et bien sûr, je suis parti en mauvais termes avec Projet Montréal, un parti auquel j’avais pourtant activement contribué à la fondation… au point même d’y être élu une première fois comme colistier du chef fondateur Richard Bergeron en 2005, puis finalement d’y siéger comme conseiller municipal en 2009.

Au départ, Projet Montréal portait une vision ambitieuse, ancrée dans la démocratie participative et le réaménagement durable de l’espace public. Le parti était né en réaction à une époque marquée par des administrations populistes ou affairistes, où des maires omnipotents géraient la ville sans réelle consultation citoyenne. À l’inverse, Projet Montréal se voulait une sorte de RCM 2.0, misant sur l’aménagement urbain dans une perspective sociale et écologique. Le fameux « Projet », c’était de développer un réseau de tramways, un projet phare et structurant au cœur même de la genèse du parti. D’ailleurs, ironie du sort, où en est aujourd’hui ce fameux tramway ?

Mais le parti s’est rapidement éloigné de certains de ses principes fondateurs, notamment en matière de démocratie participative. L’un des signes les plus marquants de cette dérive est le retour du comité exécutif qui siège encore à huis clos. On semble avoir oublié l’épisode qui a mené Michael Applebaum à diriger brièvement la mairie de Montréal via une coalition en 2013. À l’époque, lorsque j’étais rendu avec Vision Montréal, nous avions négocié notre appui à Applebaum en échange de l’ouverture historique du comité exécutif. Ce comité devait siéger en public, devant les journalistes, et accueillir des représentants de tous les partis. L’idée était simple, mais essentielle : faire de cette instance stratégique un espace de délibération ouvert et transpartisan, où la diversité des voix et des perspectives pouvait nourrir la prise de décision. Cette transparence était non seulement un rempart contre les dérives politiques du passé, mais aussi un geste fondamental de respect envers la population.

Car la démocratie participative ne se limite pas à des consultations ponctuelles ou à des assemblées citoyennes bien orchestrées. Elle exige une transparence constante et une ouverture réelle des espaces décisionnels, à tous les niveaux. Elle suppose que les débats majeurs aient lieu au grand jour, sous le regard critique des citoyens et des médias, et non dans des bureaux fermés où le pouvoir s’exerce sans contrepoids. Refuser cette ouverture, c’est alimenter la méfiance, renforcer le cynisme et, dans les pires cas, créer un terreau fertile pour des dérives que l’on croyait révolues.

Je ne comprends pas qu’un parti se réclamant de la gauche et du progrès soit revenu à cette formule archaïque, qui, faut-il le rappeler, a jadis permis à la corruption de gangréner l’appareil municipal. Quand un parti s’éloigne des principes de transparence et de participation, ce n’est pas seulement une question de processus administratif : c’est une rupture avec l’idéal même de démocratie active et inclusive.

Aujourd’hui, je suis ailleurs et, pour être honnête, relativement indifférent à la politique municipale à Montréal. Mais à défaut d’avoir mieux — l’opposition actuelle étant un ramassis hétéroclite d’individus unis seulement par leur opposition, sans vision claire ni propositions constructives — je dois reconnaître que Projet Montréal a su faire évoluer certaines choses, notamment en matière de verdissement et de mobilité. Depuis que je me suis remis au vélo pour aller au travail, je constate que le réseau cyclable a considérablement progressé sous leur gouverne.

Mais si Projet Montréal a su faire avancer la mobilité et le verdissement, il reste encore beaucoup à faire pour renouer avec ses principes démocratiques. La démocratie participative doit aussi s’inscrire dans la lutte contre l’inflation et la crise du logement, en misant sur le développement de logements sociaux accessibles et en renforçant la résistance à la gentrification qui menace l’équilibre des quartiers. Favoriser la mixité sociale, c’est garantir que nos villes restent des lieux ouverts et inclusifs, où toutes les classes sociales peuvent cohabiter et s’épanouir.

C’est dans cet esprit que je me suis laissé convaincre de reprendre (momentanément) ma carte de membre, simplement pour pouvoir voter à la chefferie du parti.

Et pourquoi Luc Rabouin ? Parce que je l’ai connu dans la foulée de mes élections dans le district DeLorimier (l’est du Plateau), puis surtout dans le cadre de mes fonctions lorsque j’étais son conseiller municipal. Luc fut l’un des plus grands promoteurs et alliés du Plan de quartier vert — un plan qui, avec le recul, indisposait le maire du Plateau de l’époque, Luc Ferrandez, et mes collègues de l’ouest de l’arrondissement, qui étaient en meilleure position pour orienter nos ressources administratives vers leurs propres priorités.

Luc Rabouin, Luc Ferrandez et Carl Boileau

Inauguration du plan de quartier vert dans l’Est du Plateau, le 7 juin 2010

Mais surtout, Luc incarne parfaitement les valeurs collaboratives des projets qui l’animent, à commencer par l’évolution vers une démocratie participative. C’est un tournant que Projet Montréal devra assumer pleinement, en particulier face aux enjeux sociaux actuels. Car la démocratie participative doit aussi s’inscrire dans la lutte contre l’inflation, la résistance à la gentrification et le développement de logements sociaux pour assurer la mixité et la cohésion sociale de nos quartiers.

Luc Rabouin, que j’ai fréquenté dans ses fonctions comme directeur de la CDEC, représente cet équilibre juste entre les dimensions économiques et sociales. C’est un conciliateur naturel, capable d’harmoniser les intérêts et de faire émerger des solutions collectives. Et, ce qui est exceptionnel en politique, il n’a pas ce problème d’ego démesuré qui plombe tant d’autres figures publiques. Il est d’une agréable modestie et doté d’une douce rationalité, des qualités précieuses pour guider une administration vers des décisions plus inclusives et durables.

Pour toutes ces raisons, même si je suis ailleurs aujourd’hui, c’est pour Luc que j’ai décidé de voter. Parce que si Projet Montréal veut vraiment retrouver son âme, il devra d’abord retrouver ses principes. Et Luc, c’est le choix de la cohérence, du dialogue et de la constance en politique.

Luc Rabouin

En 2010, Luc Rabouin, alors simple citoyen engagé du district DeLorimier, participait à une discussion sur notre projet de ruelle verte. Ensemble, nous réfléchissions aux moyens de débétonner des accès stratégiques aux ruelles, dans l’espoir de bonifier notre milieu de vie, surtout pour les enfants. À l’époque, j’avais le privilège de le côtoyer en tant que conseiller municipal

Mais au-delà du parti, c’est aussi le moment de Montréal. Le moment de Luc Rabouin. Un moment où il faut avoir le courage de remettre la démocratie participative et la mixité sociale au cœur des décisions. Un moment où il faut donner à Luc les coudées franches pour nous faire évoluer vers ces principes qui l’ont animé depuis le début. Parce que l’histoire ne s’écrit pas en regardant en arrière, mais en osant avancer avec ceux qui portent une vision juste et lucide.

Nous proposerons une vision alternative, celle de la démocratie participative dont de multiples expériences concrètes sont en émergence dans les villes un peu partout dans le monde – Luc Rabouin, dans son texte « Démocratie participative et justice sociale -Le cas du budget participatif de Porto Alegre« 

 

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