Brazil : Un théâtre grotesque de l’existence mécanisée
« Brazil » de Terry Gilliam est une œuvre magistrale qui se déploie dans un futur indéfini, marqué par une bureaucratie omniprésente et une absurdité rappelant Kafka. Cet « ovni » cinématographique dystopique brille par sa satire sociale incisive, habilement enveloppée dans un univers visuellement somptueux et décadent. Jonathan Pryce, dans le rôle de Sam Lowry, nous emmène à travers un labyrinthe de rêves évanescents et de réalités étouffantes, illustrant la lutte de l’individu contre une société mécanique qui le réduit à un simple rouage.
L’univers visuel de « Brazil », mélange d’influences rétro-futuristes et baroques, crée un sentiment d’oppression, tandis que la musique, notamment la chanson « Brazil » de Ary Barroso, offre un contrepoint ironique à l’ensemble. Ce choix de titre, énigmatique, pourrait symboliser une échappatoire face à l’environnement étouffant du film.
La virtuosité narrative de Gilliam explore avec profondeur les thèmes de l’autonomie, de la répression et du désir ardent de s’échapper d’un monde aliénant. L’esthétique de « Brazil », véritable personnage à part entière, mêle influences rétro-futuristes et éléments baroques, créant un décalage temporel qui intensifie le sentiment d’oppression et de déréalisation. La direction artistique et la photographie, jouant sur les contrastes et les ombres, donnent vie à chaque scène avec une précision qui renforce le caractère surréaliste et cauchemardesque de cet univers.
La participation notable de Robert De Niro, dans un rôle secondaire mais marquant, enrichit « Brazil » d’une réflexion sur la fuite du temps et l’évolution du métier d’acteur. Le ton volontairement exagéré, flirtant avec la caricature, transforme les performances en une sorte de théâtre grotesque, conférant au film des airs de satire animée pour un public averti. Cette esthétique particulière, loin de nuire à l’œuvre, en fait une curiosité cinématographique qui requiert une immersion totale pour en saisir toute la subtilité. « Brazil » se révèle ainsi comme une ode à l’ingéniosité de Gilliam, une invitation à naviguer dans les profondeurs de l’esprit humain, confronté à l’absurdité d’une existence mécanisée.
Brazil
- -Low-level bureaucrat Sam Lowry escapes the monotony of his day-to-day life through a recurring daydream of himself as a virtuous hero saving a beautiful damsel. Investigating a case that led to the wrongful arrest and eventual death of an innocent man instead of wanted terrorist Harry Tuttle, he meets the woman from his daydream, and in trying to help her gets caught in a web of mistaken identities, mindless bureaucracy and lies.