D’un univers à l’autre : South Park décortique le wokisme dans Joining the Panderverse
En tant que fan inconditionnel de South Park, ayant visionné chaque épisode de la série, j’attendais avec une grande anticipation le dernier opus, Joining the Panderverse. Ce dernier s’est révélé être un véritable chef-d’œuvre, illustrant avec brio la maîtrise de la satire par Trey Parker et Matt Stone. L’épisode, d’une pertinence sociale aiguë, explore des thèmes actuels et originaux, reflétant la capacité de la série à innover tout en restant ancrée au cœur des débats culturels et sociaux contemporains.
Joining the Panderverse est essentiel pour quiconque cherche à comprendre la guerre culturelle qui divise actuellement les États-Unis, exposant les tensions entre les activistes wokes intégrés au sein de certaines entreprises capitalistes et les conservateurs réactionnaires. La satire mordante de la culture d’entreprise « woke », incarnée par des figures telles que Bob Iger et Kathleen Kennedy chez Disney, critique l’impact des agendas politiques sur la production culturelle, mettant en lumière la manière dont le pandering devient une forme de narration paresseuse.
South Park : Joining the Panderverse | Première bande-annonce | Paramount+
L’épisode détaille ainsi le pire cauchemar d’Eric Cartman : être remplacé par une femme noire. À son réveil, Cartman exprime son mécontentement : « Ils remplacent toutes mes personnages préférées par des femmes racisées qui se plaignent du patriarcat ! » et ajoute : « Et l’action de Disney continue de chuter ! ». Ces propos reflètent la perception d’une manipulation excessive des castings par Disney pour satisfaire à des directives exigeant une plus grande diversité, souvent au détriment de l’authenticité des personnages.
À un moment donné de l’épisode, on voit une version fictive du PDG de Disney, Bob Iger, qui dit à ses collègues cadres de « flatter davantage » un public frustré via le « panderstone » que le studio utilise pour refaire les mêmes histoires encore et encore. C’est là que la présidente de Lucasfilm, Kathleen Kennedy, entre en scène pour répéter le même refrain : « Put a chick in it and make her lame and gay! »
Parallèlement, l’épisode utilise astucieusement le concept de multivers, une technique narrative fréquemment exploitée par Disney, permettant ici à South Park de commenter des sujets sensibles avec une habile originalité. La trame culmine lorsque la véritable Kathleen Kennedy, qui a abusé du pouvoir du Panderstone pour créer des reboots incessants remplaçant les personnages masculins blancs par des femmes noires, se retrouve coincée dans l’Univers Woke avec Cartman. Tel le t-800 dans le Terminator original, elle le poursuit dans ce monde alternatif pour le convaincre de s’allier et rééquilibrer les forces de l’univers afin de retrouver leurs mondes respectifs. Ainsi, cette approche mêle satire sociale et absurdité narrative tout en restant fidèle à l’esprit subversif emblématique de la série.
En sommes, Joining the Panderverse ne se contente pas de critiquer ou de moquer : il sert de miroir, bien que caricatural, aux débats enflammés qui divisent fans, créateurs et critiques. En exposant les réactions polarisées de chaque camp, l’épisode démontre de manière éloquente comment les dynamiques du wokisme et des réactions conservatrices se manifestent dans le paysage médiatique actuel, offrant une perspective essentielle sur les enjeux culturels et idéologiques de notre époque.
Pour un aficionado comme moi, chaque nouvel épisode de South Park est un événement, et Joining the Panderverse confirme que la série reste une référence incontournable de la satire contemporaine.
South Park: Joining the Panderverse
- -Cartman's deeply disturbing dreams portend the end of the life he knows and loves. Meanwhile, the adults in South Park are wrestling with their own life decisions, as the advent of AI is turning their world upside down.
