Furiosa : Une quête de vengeance au cœur de la barbarie humaine
Avec Furiosa, George Miller nous offre une nouvelle incursion épique dans l’univers post-apocalyptique de Mad Max. Préquelle de Mad Max: Fury Road, ce film explore les origines du personnage emblématique de Furiosa, cette fois incarnée par Anya Taylor-Joy. Le film dévoile un monde brutal et désolé, fidèle à l’esthétique propre à la saga. D’emblée, on reconnaît la patte de Miller : des scènes d’action spectaculaires, une esthétique visuelle frappante, et une réflexion profonde sur la survie dans un univers en déclin.
Sur une note plus personnelle, j’ai découvert cet univers par hasard dans les années 80 en louant la VHS de l’obscur Mad Max 2. Ce film a non seulement marqué mon imagination avec son ambiance unique, mais m’a aussi fait découvrir Mel Gibson. Il est fascinant de voir comment cet univers, né en Australie, a évolué au fil des années. Les deux premiers films étaient des productions modestes, mais la saga s’est enrichie, aussi bien sur le plan narratif que budgétaire, au fil des années.
Dans Furiosa, l’intrigue nous plonge dans une époque où la jeune Furiosa, arrachée à son havre paradisiaque, est projetée dans un désert infernal gouverné par le seigneur de guerre Dementus, interprété de manière brillante par Chris Hemsworth. Ce dernier offre une performance nuancée, alternant entre charme et violence psychotique. Bien que son personnage soit moins présent à l’écran que d’autres, il impose une menace palpable qui complète parfaitement l’ambiance oppressante du film.
Ce qui m’a particulièrement interpellé, c’est la résonance thématique avec Il était une fois dans l’Ouest. À l’instar de l’homme à l’harmonica dans le film de Sergio Leone, Furiosa est animée par une quête de vengeance, hantée par l’exécution publique de sa mère. Cette soif de justice confère une profondeur émotionnelle à Furiosa, soulignant à quel point la barbarie peut éroder les valeurs morales dans un tel environnement. En cela, Furiosa dépasse la simple brutalité pour devenir une héroïne à la fois redoutable et profondément humaine, portée par une force émotionnelle intense.
Un des aspects les plus appréciables de Furiosa est l’absence d’une dichotomie claire entre bons et méchants. Dans cet univers impitoyable, la survie prime sur toute autre considération, rendant chaque personnage, qu’il s’agisse de Furiosa ou de Dementus, moralement ambigu et complexe. Cette nuance renforce la richesse narrative du film.
Le film se distingue également de Fury Road par son approche plus introspective. Alors que Fury Road misait sur l’adrénaline pure, Furiosa choisit d’aborder des thèmes plus profonds liés à l’environnement, à la guerre et à l’identité. Ce virage thématique pourrait dérouter certains spectateurs, mais il enrichit l’univers de Mad Max d’une dimension nouvelle, étoffant encore davantage la saga.
Cependant, un des bémols réside dans la longueur du film, notamment lors de la scène finale où Furiosa rattrape Dementus. Cette séquence, qui s’étire sur une dizaine de minutes, aurait gagné à être plus resserrée, car elle ralentit le rythme d’un film habilement divisé en plusieurs chapitres.
Visuellement, Furiosa est époustouflant. Les paysages désertiques, magnifiés par la photographie de Simon Duggan, plongent le spectateur dans un monde de violence et de désolation. Chaque plan est une véritable œuvre d’art, et l’immersion dans cet univers brutal est totale. George Miller parvient une fois de plus à allier la violence des combats à une grâce chorégraphique, rappelant par moments l’intensité des westerns de Sam Peckinpah.
Malgré son spectacle visuel, le film ne néglige pas son cœur émotionnel. Anya Taylor-Joy incarne Furiosa avec une humanité palpable, même avec peu de dialogues. Ses expressions, capturées en gros plan, traduisent un subtil mélange de rage, de désespoir et de détermination, ajoutant une profondeur bienvenue à ce personnage d’action.
En somme, Furiosa dépasse mes attentes malgré quelques longueurs, et reste fidèle à l’univers dystopique tout en apportant une nouvelle dimension à ses personnages. Si ce film marque peut-être la fin de cette saga épique, George Miller continue de repousser les limites du genre, offrant à la fois un spectacle grandiose et une réflexion sur l’humanité dans un monde en ruine. C’est un film qui saura ravir les fans de longue date tout en offrant une conclusion digne à l’une des sagas post-apocalyptiques les plus marquantes du cinéma moderne.
Furiosa : Une saga Mad Max
- -Alors que le monde s'écroule, la jeune Furiosa tombe entre les mains d'une horde de motards dirigée par le seigneur de la guerre Dementus. En traversant le Wasteland, ils tombent sur la Citadelle présidée par l'Immortan Joe. Alors que les deux tyrans se battent pour la domination, Furiosa doit survivre à de nombreuses épreuves pour trouver le moyen de rentrer chez elle.
