La Quête
à Mandy
Je me souviens déjà, dans un passé pas si lointain, d’avoir fait un rêve inhabituel et singulier. Je me voyais traverser un infini désert, évidemment dépourvu d’eau et desséché, que ses dunes trompeuses essayaient de briser sa monotonie. Le voyageur solitaire que j’étais, était sans contredit épuisé d’avoir à supporter cet éprouvant fardeau; mais il sentait que la fin de ce long voyage arrivait à son terme.
Le Crocodile sur le fleuve du désir était l’objectif à atteindre, et toute sa vie avait été une recherche vers cet idéal ; un chemin parsemé d’obstacles, des obstacles qu’il avait franchis grâce à la force de vouloir sans cesse se dépasser. Le désert était l’ultime épreuve, un parcours dans un état d’esprit tourmenté et dangereux au grand potentiel. Le souffle du vent chaud et brûlant desséchait le voyageur, qui malgré tout, continuait péniblement d’avancer dans les amas de sable. Mais le désert, sa grande misère, c’est qu’il donne soif.
C’est à ce moment, dans les bourrasques de sables et les rafales de vent, que l’idéal de toute une vie lui apparut entre deux dunes. Une jolie femme était assise là, le dos tourné vers lui, cheveux dans le vent, observant une mer à perte de vue. Dans le ton neutre et mélodieux du vent, le voyageur s’approcha de l’apparition; pour enfin lui transmettre l’expression de toute une existence… un simple message se résumant à trois mots. C’est à ce moment que l’illusion disparut et que le voyageur comprit qu’il allait la chercher éternellement. Le mirage n’était que le fruit d’une obsession vue par son imagination.
Désillusionné et nostalgique d’un temps qu’il aurait voulu être ce qu’il deviendra, il pensa à ce que cette vision lui avait apporté. Elle n’était qu’une suite d’images qui se présentait à son âme pendant le sommeil, mais c’est ce rêve qui l’avait réveillé pour de bon. Ainsi, il s’était rendu aux limites du désert, face à la mer… elle lui avait fait naître dans son esprit le souffle créateur.
Sa quête était une quête éternelle qu’il allait continuer jusqu’à la limite de son temps. Mais par conséquent, elle lui avait permis de développer sa conscience. Il était dans la tornade de l’esprit pour ne plus en sortir, et une fois qu’on s’est mis à penser, on ne plus s’arrêter.
Le voyageur s’éleva dans le vent, et quitta ce monde désertique pour explorer la mer de ses nouveaux horizons, et la seule trace de son passage dans cette zone aride, fut ce message de trois mots, laissé dans le sable de ce monde pour l’éternité… comme une épitaphe.
Et l’aventure commença…