Le prisme déformant des médias canadiens sur notre identité collective

Le contexte canadien sur la démocratie québécoise génère un prisme médiatique déformant. En effet, Influence Communication à révélé aujourd’hui que seulement 11% du poids médiatique au Québec était accordé au Bloc québécois. Pourtant, depuis son baptême électoral en 1992, le Bloc détient la majorité des sièges au Québec et demeure la principale formation politique au Québec sur la scène fédérale avec près de 40% .

Trouvez-vous ce contexte démocratique ? N’êtes-vous pas révolté que le Bloc soit constamment présenté en 4e position dans l’ordre des nouvelles au Québec (selon l’ordre canadien) ? N’êtes-vous pas exaspéré que l’option majoritaire au Québec soit dépeinte comme marginale et moribonde. N’êtes-vous pas écœuré d’entendre que la spécificité québécoise n’aurait plus sa pertinence d’être ( la souveraineté du Québec ne sera jamais pertinente pour le Canada et les fédéralistes) ?

Pire, certains médias font comme si le Bloc n’existait simplement pas? D’autre part, remarquez ici que ce sondage reprit par Canoë (Quebecor) est celui instigué par La Presse (Power Corporation)

À cause de la menace d’un gouvernement conservateur majoritaire, parce que nous ne voulons pas que le Canada donne un troisième mandat à l’idéologie de George Bush, l’existence du Bloc québécois est plus pertinente que jamais! Et vous savez quoi, moi je pense que le Bloc résistera le 14 octobre.

À ce moment, j’espère que vous vous rappellerez qu’à coup de sondage, La Presse avait martelé la disparition du Bloc québécois (comprendre par association de l’option souverainiste).

Les sondages me font penser aux cours d’eau : ils sont le reflet de notre société
– Olivier Blanchette

Le Bloc est à la fois le lieu et l’instrument de la résistance au régime qui nous minorise
– Robert Laplante

Je vous laisse ici avec l’excellent billet du blogue Voix de Faits

J’ai failli m’étouffer en lisant Le Soleil ce matin. En effet, selon un sondage commandé par CHOI Radio X, le Bloc et les conservateurs sont virtuellement à égalité dans les quatre circonscriptions de Québec (Rive-Nord). L’avance des seconds sur les premiers se trouve dans la marge d’erreur. (Source)

Comment est-ce possible? Tous les commentateurs parlent d’un Bloc qui n’a que la peau et les os! Un petit tableau, trouvé sur le blogue de la journaliste Chantal Hébert, explique la méprise:

Ce n’est que dans les médias que le Bloc est en voie de disparition! Cela pose des questions sur l’idéologie médiatique officielle. En effet, où est la proverbiale objectivité des médias quand la couverture du chef politique du premier parti de la province arrive au quatrième rang? Comment se surprendre que les conservateurs montent dans les sondages?

Si les patrons de presse désiraient un gouvernement conservateur majoritaire, ça s’expliquerait. Mais là, franchement, pourquoi voudraient-ils un gouvernement de droite qui sabre dans les programmes sociaux, privatise tout ce qui bouge et baisse les impôts des compagnies? Hein, pourquoi…

Ce n’est pas comme si les médias appartenaient tous –enfin presque– à de grandes entreprises capitalistes. Tout le monde sait que les médias sont des OSBL qui n’ont comme perspective que de servir le droit du public à l’information.