Coupures chirurgicales à la SRC… le tissu social attaqué!
Les conservateurs ont beau ne pas être majoritaires au Canada, cela ne les empêchent pas d’appliquer leur agenda de déconstruction social… méthodiquement. Le gouvernement Harper sabrera donc, encore, dans les services publics; et cette fois, ce sera au tour du service d’information de Radio-Canada d’en faire les frais! Pour citer Steve Proulx, vous conviendrez qu’autant de journalistes envoyés au bureau du chômage… cela ne sent pas très bon pour l’avenir (de notre démocratie).
Ces coupures chez Radio-Canada/CBC laissent présager les solutions futures qu’utiliseront les conservateurs si, un jour, ils deviennent majoritaires à la Chambre des Communes. – Jimmy St-Gelais
Pour ma part, ayant depuis longtemps compris l’agenda idéologique du Parti conservateur, j’avais prédit l’application de cette mesure… justement des plus idéologiques. En effet, la réduction de la pensée critique au pays est une suite logique de la volonté de contrôle du gouvernement Harper (restreinte à la loi sur l’accès à l’information, loi C-10 sur la censure, tentative d’éliminer le financement public aux partis politiques). Ensuite, il faudra comprendre l’intérêt électoral des conservateurs à niveler l’intelligence vers le bas: un peuple de consommateurs formatés est tellement plus facile à gouverner/exploiter qu’une société démocratique. Parallèlement, en considérant les citoyens comme des unités de consommation, les conservateurs raffermissent aussi la course aux profits comme principale motivation existentielle; soit le moteur économique du modèle capitaliste (désuet).
Puis, à quoi faudrait-il s’attendre d’intelligent quand les membres de ce gouvernement confondent l’éducation avec la formation entrepreneuriale, ne comprennent pas l’importance de la culture, s’abreuvent majoritairement aux thèses créationnistes et nient le rôle de l’homme dans le réchauffement climatique? Bref, ce gouvernement ne dispose d’aucune conscience sociale et n’est pas en capacité de projection à long terme… en fait, il n’est responsable de rien. Mais qu’importe les souffrances humaines, la mort et la destruction du monde… de toute façon, Jésus attend les chrétiens au paradis. Finalement, ne nous posons pas de question, il faut laisser aller les choses… la volonté divine a déjà tout programmée.
De la sorte, les ressources à notre télévision d’État se voient donc ratatinées. Déjà que les minutes de pub à l’heure ne cessent d’augmenter, déjà que la SRC s’oriente dans un style de variété pour concurrencer Quebecon, voilà maintenant que le service d’information sera amputé. Puis, ne pensez pas vous rattraper avec les nouvelles de la SRC sur Internet… leur cadence a considérablement déjà ralentie depuis quelques mois. La preuve, je suis sûr que vous aussi, vous vous rabattez davantage sur les nouvelles de la Cyberpresse (propriété de Power Corporation en passant).
La prochaine génération
De mon côté, depuis que j’ai accès à l’Internet, je n’écoute qu’exceptionnellement la télévision. Cependant, étant de la génération «Passe-Partout», j’admettrai volontier que ce média fut déterminant dans mon éducation. Mais à cette époque, la télévision était relativement entre de bonnes mains… le gouvernement était fort. Maintenant, le gouvernement souhaite abandonner la culture au marché libre et travaille logiquement à démanteler le CRTC. D’ailleurs, il est fort à parier que les publicités de produits étasuniens destinés aux enfants seront bientôt légalisées sur les ondes canadiennes.
De la sorte, si le peuple est toujours enchainé devant la télévision, cette dernière est pratiquement rendue d’intérêt privée. Divertis, abrutis, programmés, aliénés; le concept même de société apparait maintenant étranger aux téléspectateurs. Dans ce contexte, imaginez… si c’est la télévision qui garde nos enfants (puisqu’il faut toujours travailler plus pour moins d’avantages sociaux), je me demande bien quel genre de « citoyens » la télé est en train de former.
Nous sommes acculés dans nos derniers retranchements… mais ne vous en faites pas, le peuple veille devant la télévision.
Vivement, la crise économique pour nous débrancher de la télé!
En complément, lire ici :
- Un éléphant dans un magasin de porcelaine de Marc Cassivi
- Le Hic de Patrick Lagacé
- Radio-Canada et la mort de la culture de Louis Préfontaine
- Compressions à Radio-Canada : Québec solidaire dénonce la stratégie d’étouffement du gouvernement Harper
L’ignorance est le fondement sur lequel s’appuie l’oppression; et la désinformation en est son ciment
– moi-même
Je ne vois pas le rapport entre les coupures à la SRC-CBC et la démocratie.
Les conservateurs sont tout de même au pouvoir et si le PLC avait voulu, ils auraient pu faire tomber le gouvernement sur ce thème et nous repropulser en élection en moins de 6 mois.
Ils ne l’ont pas fait, ils appuient donc les coupures et les deux autres…réalistiquement, ils n’on rien à perdre à appuyer toutes sortes de dépenses farfelues, ce sont des socialistes après tout.
Tym Machine| lire ici le dernier article de son blogue: Dans le dossier des boissons énergisantes, les matantes et les peurologues tévéatisés à l’œuvre
J’ai appris à travers l’organisme AVAAZ que le gouvernement songerait à remplir les coffres de compagnies de communications privées, tels que CanWest, qui publient les principaux journaux unilingues anglais du pays, comme National Post, Global National, Ottawa Citizen, Montreal Gazette,Vancouver Sun, Edmonton Journal, Calgary Herald, et qui ont des émissions de télé anglophones diffusées dans plusieurs pays comme le Royaume-Uni, l’Australie et les États-Unis. Alors, que Radio-Canada soit privatisé ou non, on favorise de toute façon les compagnies privées qui sont déjà dans le domaine de la communication au détriment des sociétés d’État.
Comme je le mentionnais également sur le blogue de Jimmy, j’ai bien peur qu’un gouvernement conservateur majoritaire songerait sérieusement à privatiser Radio-Canada. Pour deux raisons. La première est reliée à leur adhésion aux principes de l’OMC et des dernières négociations de la ronde de Doha qui demande aux gouvernements de privatiser les services gouvernementaux qui entrent en compétition avec l’entreprise privée. Les diffuseurs publics sont dans la mire des disciples de la mondialisation.
Le deuxième est associée aux influences qu’exerce un des groupes de pression qui appuie et finance le Parti Conservateur: la National Citizen Coalition. La NCC exige la privatisation de Radio-Canada depuis plusieurs années. Cette organisation, autrefois dirigée par Stephen Harper, représente le courant réformiste qui est encore très présent au sein du PC.
Extrait de l’agenda proposé par le NCC: « Canadians need to push for a democratically elected senate, a strong military, a privatized CBC and more direct democracy… »
lutopium| lire ici le dernier article de son blogue: Y’a pas que l’économie qui est malade