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Posté par le 19 juillet 2013 dans Psychologie

La théorie du chapeau vert

photo de Dennis Flood

Une mise en situation expliquant psychologiquement le phénomène du coup de foudre en amour.

En allant travailler en matinée, un jeune ouvrier attend passivement que le métro arrive à sa station. Sur le côté d’une rame, il est assis et sans aucune lecture à sa disposition. L’homme a déjà inconsciemment considéré les publicités visuellement offertes à son point de vue; mais rien n’interpelle sa curiosité de ce côté. Or, son cerveau est en quelque sorte mis en mode «attente»… et complètement disposé à observer les personnes évoluant dans son champ de vision. De l’autre côté de la rame, son attention se focalisera sur la plus belle femme de l’endroit.

Éclatante de beauté à travers la foule anonyme, l’homme est captivé par la splendeur de cette ravissante inconnue. Durant ces quelques secondes «magiques», il observera ses moindres faits et gestes. Sachant très bien qu’il ne pourra jamais l’aborder, il contemple donc une image inaccessible… jusqu’à ce que son métro arrivant lui obstrue sa vision. Ainsi résigné, il quittera le lieu vers son destin. Il oubliera rapidement cette brève expérience.

metropousseur

Des années plus tard durant un fête, il est frappé par l’apparition d’une femme surgissant dans son champ de vision. Cette femme le fascine; il ne sait pas pourquoi, mais il est irrésistiblement attiré vers elle. Puis, du fin fond de la fête, cette femme croise le regard de cet homme et réalise d’emblée être la source de son attention. Elle est presque hypnotisée par son regard; serait-ce celui de l’amour tant attendu? Il lui sourit, elle lui rend la pareille. Leurs visages s’illuminent, c’est une révélation.

chapeau_vert

Sans l’ombre d’un doute, l’homme se dirige irrépressiblement vers «sa promise». Elle oublie une partie de sa timidité. Leurs cœurs battent à tout rompre; ils ont un sentiment mutuel de déjà-vu. C’est un coup de foudre.

Mais ce que l’homme ne réalisera jamais, c’est que durant cette rencontre à la fête, celle qui devint son amoureuse portait un chapeau particulier. C’est-à-dire le même chapeau vert que cette autre femme brièvement croisée dans le métro des années auparavant. Il ne l’avait pas consciemment saisi, mais il était encore à la recherche de cette femme inaccessible. Or dans un angle psychologique, le chapeau vert était un marqueur pour pouvoir un jour la reconnaître… et finalement arriver à la rencontrer.

théorie du chapeau vert

Alors en résumé, voici le postulat de l’histoire : et si finalement le coup de foudre ne consistait qu’en une accumulation de «chapeau vert» ? Effectivement, certains objets, attributs, caractères et situations nous rappellent vaguement des entités que nous aimerions avoir connues. Ainsi, ce que nous apprécions chez certaines personnes peut nous paraître subitement familier, concrètement ici un agréable mélange d’attentes et de reconnaissance.

Comme l’explique Catherine Marchi dans le site Web Psychologie.com : «Même si toute rencontre semble découler d’une suite de coïncidences imprévisibles, chacun l’aborde bardé, à son insu, d’un tas de déterminismes conscients et, surtout, inconscients». Pour une conception encore plus biologique du coup de foudre, je vous invite aussi à lire l’excellent texte : «La biologie à la conquête de l’amour».

L’amour n’est en fait qu’une illusion conjointement partagée
– Pierre Boileau

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1 Commentaire
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Emmanuel Esliard
10 années il y a

Première moralité : les modes sont au moins décennales au Québec !
Deuxième moralité : prenez le métro avec un chapeau vert, vous marquerez à jamais les hommes présents (les femmes aussi d’ailleurs) !
Troisième moralité : si vous êtes une femme à chapeau vert, il suffit qu’un homme s’intéresse à vous pour tomber amoureuse !

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