La blogosphère québécoise malmenée… pour en finir avec Élodie
« Élodie Gagnon-Martin » persiste et signe… elle existe. Du moins, virtuellement, car elle ne se trouve pas sur la liste électorale du DGEQ. Bien que j’admette qu’il soit frustrant qu’un malhonnête prête-nom puisse vomir son fiel politique en toute impunité (pour l’instant), le réel débat ne porte pas ici sur l’identité d’EGM, mais bien sur un minimum de règles que la blogosphère doit se doter pour évoluer (en tant qu’outil démocratique). Formellement, cette situation est exemplaire du glissement que peut prendre une société dans un environnement anarchique (certains fillionistes appellent cela la liberté… de mentir délibérément). Si bien que dans l’existence du blogue EGM, nous devons discerner un avertissement ; c’est-à-dire un aperçu de la société de demain si nous n’arrivons pas à encadrer le développement de notre blogosphère. Mais finalement, qui se soucie ici du développement de la blogosphère ? En tout cas, surtout pas la droite politique.
Je ne sais pas ce qu’il y a dans l’air, mais je suis vraiment déprimé par notre contexte sociétal… toute dynamique confondue. Il est vrai, je suis déçu. En premier lieu déçu parce que peu de mes camarades souverainistes saisissent le réel enjeu. L’élimination d’Élodie n’était qu’une victoire temporaire ; si nous voulons vraiment faire de la blogosphère un vital espace de démocratie et d’échange citoyen, un contrepoids face aux consortiums médiatiques, il est élémentaire d’apprendre à protéger les fondations de son développement. Or, Élodie est un modèle : une manière de faire et un précédent qui teste et repousse les limites de l’acceptable. En effet, considérant que la blogosphère est un environnement en pleine expansion, que seront les prochaines joutes électorales si les faux blogues développés par l’argent des partis politiques peuvent pulluler… si ce n’est un nouveau Far West qui concrétisera l’influence des lobbys économiques sur la voix démocratique des citoyens. Par ailleurs, puisque le cyberespace interagit de plus en plus sur la réalité, vous pouvez être sûr que le contexte politique de la blogosphère influencera les règles électorales dans les autres dynamiques de notre société. De là, donc, l’importance de publiquement punir le/les auteurs adéquistes derrière la supercherie Élodie Gagnon-Martin, de là donc, la nécessité d’aller trouver l’origine de l’agent contaminant.
Ainsi, pour vacciner notre organisme démocratique, en attendant une loi formelle pour réglementer la blogosphère politique au Québec, il suffirait d’une enquête du DGEQ pour trouver l’origine du virus EGM.
Virus
Le mot virus est issu du latin virus, qui signifie « poison »
Un virus est une entité biologique qui nécessite une cellule hôte, dont il utilise les constituants pour se multiplier. Les virus sont des objets particulaires, infectieux, constitués au minimum d’un acide nucléique et de protéines. Un virus se caractérise par son incapacité à se multiplier par division. Il a besoin pour cela d’utiliser une cellule hôte. Les virus possèdent différentes stratégies, différents mécanismes grâce auxquels ils peuvent produire des maladies. Le virus pénètre dans une cellule hôte spécifique et prend le contrôle de ses fonctions normales. Au niveau cellulaire, les effets cytopathogènes des virus peuvent entraîner divers effets néfastes dans l’organisme qu’il infecte.
Prévention et traitement
Étant donné que les virus utilisent la machinerie cellulaire de l’hôte pour se reproduire à l’intérieur même de la cellule, il est difficile de les éliminer sans tuer la cellule hôte. L’approche médicale la plus efficace est la vaccination qui permet de résister à l’infection. Divers médicaments permettent de traiter les symptômes liés à l’infection. Le patient demande souvent à leur médecin qu’il leur prescrive des antibiotiques, mais ils sont sans effet sur les virus. Les antibiotiques interfèrent en effet avec des constituants ou le métabolisme des bactéries et permettent donc de traiter seulement les maladies d’origine bactérienne. Si les virus sont considérés comme des particules non vivantes en dehors du contexte cellulaire, ils ne peuvent pas être « tués » mais sont inactivés. Afin de mieux connaître leur biologie, leur multiplication, leur cycle de reproduction et éventuellement afin de préparer des vaccins, il est nécessaire de cultiver les virus. Ceux-ci peuvent se multiplier uniquement au sein de cellules vivantes.
Mais voilà ma deuxième déception ici, soit le silence du Parti Québecois dans cette histoire. Formellement, il suffirait de la volonté d’un seul député du PQ pour faire avancer ce dossier à l’Assemblée nationale (et demander une enquête au DGEQ). Or, en ne saisissant pas les enjeux autour du précédent Élodie, force est d’admettre que le PQ manque toujours d’initiative et de vision; assurément, si rien ne change, nous pouvons donc déduire qu’à la prochaine élection ce parti se fera encore dépasser sur le terrain de la blogosphère. (Toutefois, j’ai remarqué cette semaine dans la blogosphère l’apparition de « la blogueuse du PQ »… est-ce ici une réponse immunitaire résultant de l’affaire Élodie?).
La Vaccination
La vaccination est un procédé consistant à introduire un agent extérieur (le vaccin) dans un organisme vivant afin de créer une réaction immunitaire positive contre une maladie infectieuse. Le principe actif d’un vaccin est un antigène destiné à stimuler les défenses naturelles de l’organisme (le système immunitaire). Il existe quatre types de vaccins selon leur préparation : agents infectieux inactivés, agents vivants atténués, sous-unités d’agents infectieux ou toxines inactivées.
La responsabilité des médias
Maintenant, j’aborderai ma troisième déception. En effet, la créature Élodie n’aurait jamais atteint le top du palmarès des blogues politiques au Québec si certains médias professionnels n’avaient pas donné d’importance à ses propos. Concrètement, en relayant (voire amplifiant) les spins politiques émanant du faux blogue EGM, ces médias auront contribué à propager des messages viciés d’intérêt partisan. Voyez-vous, sur certains aspects, l’information peut-être considérée comme un virus; en effet, elle a beau être fausse et mensongère, son existence sera quand même intégrée par le cerveau du récepteur. De la sorte, en tant que professionnels du transport de l’information au « cerveau collectif », les médias devraient toujours avoir la responsabilité sociale de vérifier l’origine des informations qu’ils diffusent. Or, en citant allègrement les grotesques propos d’EGM, les journalistes en question auront joué le jeu du/des créateurs de ce faux blogue… soit de transmuter les spins partisans d’une créature politique en des opinions purement citoyennes. Bref, dans cette histoire, non seulement les médias concernés auront concrétisé une identité propre à Élodie Gagnon-Martin, mais ils auront justifié l’immorale raison d’être de cette fabrication politique.
Si les médias accordent de l’importance à des individus qui peuvent écrire n’importe quoi, ils transformeront la rumeur en information et les opinions tranchées et caricaturales d’un masque en opinion éclairée d’un citoyen comme un autre.
– Antoine Houde
Comme Antoine Houde, je ne voudrais pas ici lancer la pierre au journaliste Philippe Shnobb. En effet, couvrant remarquablement le monde du Web (et donc de la blogosphère), Philippe Shnobb est un avant-gardiste, si bien que le travail de ce dernier contribue certainement à définir le journalisme de demain. De la sorte, c’est dans une perspective d’avenir et de construction de la blogosphère que je me permettrai de critiquer l’implication de ce journaliste (que j’apprécie normalement) dans l’affaire Élodie.
Or, si Philippe Schnobb admettra tacitement avoir été piégé par EGM en référant l’hyperlien de la réflexion de Tétoine (Au delà d’Élodie Gagnon-Martin: Une leçon pour la blogosphère), il aura tout de même continué à nourrir le monstre en nous révélant l’adresse URL du « nouveau » blogue EGM. Ensuite, en lui donnant un rendez-vous pour valider son identité, il sous-entendra ainsi toujours croire en son existence. Puis, jouant encore le jeu de cette dernière, il diffusera ce farfelu courriel d’EGM à l’effet que des blogueurs souverainistes auraient hacké son blogue (Pierre Morin doit être mort de rire). Pour terminer, la cerise sur le sunday, le journaliste clôturera le sujet que l’ensemble des blogues aura beaucoup perdu de crédibilité dans cette histoire !?! Franchement, si cette conclusion est tout à l’avantage des entités souhaitant ratatiner l’influence politique des blogues indépendants, c’est un constat très frustrant pour ceux qui désirent faire de la blogosphère un sein espace de délibération citoyenne (en passant, une dynamique essentielle en démocratie).
Pour moi, c’est la partisanerie qui fait l’intérêt d’un blogue. Plus l’auteur est ancré dans un parti ou un mouvement, plus son opinion sera intéressante à suivre parce qu’elle représentera soit la ligne de parti et éventuellement une déviation de la ligne de parti quand ça tourne mal.
-Philippe Schnobb
De l’intrinsèque influence néolibérale sur l’optique des médias
Dans cette histoire, en admettant que la partisanerie fasse l’intérêt d’un blogue, pouvons-nous déduire que pour M. Shnobb, un blogue indépendant serait moins intéressant. Pourtant, la vérité d’opinion (le réel intérêt collectif) se trouve dans les propos des agents libres… et non pas dans ceux voulant nous vendre des produits cachés (politiques ou matériels). Or, ce que je décode ici, c’est que la logique marchande du système peut transcender le choix de couverture des journalistes professionnels. En effet, bien que l’apparition du modèle « Elodien » en tant que blogue soit un phénomène « blogosphérique » à mentionner, il est indéniable que le choix de prioriser la manchette à ce sensationnaliste feuilleton aura fait mousser beaucoup le trafic. Ainsi, les acteurs concernés seront arrivés à leurs fins : EGM aura percé le mur médiatique, et les médias auront eu un affût de lecteurs, voire carrément un scoop. Or, le néolibéralisme, justement, c’est l’absence de règles morales au nom du profit… si ce n’est celle que la fin justifie les moyens.
La suite des choses
Mais le pire dans cette histoire, c’est que ce « succès » bilatéral risque fort bien de devenir une formule… un modèle avantageux que divers groupes d’intérêts reproduiront. Formellement, dans notre cas donc, le statu quo équivaut à la mise en application de la philosophie néolibérale dans notre blogosphère politique. Alors, si nous voulons éviter que cet espace devienne un chaotique bouillon d’opinions fallacieuses confondant nos communications, il nous faudra réagir. Une société intelligente doit savoir protéger sa réflexion collective, une société responsable doit développer des mécanismes qui encadrent l’évolution de son ensemble vers l’amélioration. De là, l’imposition de certaines règles pour entretenir des débats sains; de là, l’élaboration d’un cadre régissant le développement (démocratique) de la blogosphère. Cependant, je ne me fais pas trop d’illusions : à voir le CRTC ramer contre les forces néolibérales, il faut admettre que l’air du temps est à la déréglementation.
Entre-temps, en attendant un retour en force de l’étatisme au pays, il nous faudra demeurer vigilants face à l’apparition des faux blogues politiques dans notre blogosphère (c’est-à-dire les fausses réelles identités). Et rappelez-vous, dans cette histoire, ce ne sont pas les autorités du système qui ont révélé la nature du blogue « Élodie Gagnon-Martin », mais bien l’intelligence collective des blogueurs souverainistes ; tels les anticorps d’un organisme précédemment contaminé, nous avons reconnu en Élodie l’essence du modèle MisterP (Pierre Morin). Ainsi, nous avons donc réagi face à l’agent contaminant, puis alerté l’organisme que nous défendons… notre société. Si bien maintenant que rien ne nous empêche d’en faire autant pour dénoncer les vicieux mécanismes de liaison entre les blogues des fausses réelles identités et les médias professionnels.
Voir ici un vidéo illustrant le fonctionnement de la réponse immunitaire
La relation de la droite avec la blogosphère
En terminant, cette histoire m’aura aussi révélé un autre dynamique politique. Effectivement, loin d’être moralement outrés par le fait qu’Élodie Gagnon-Martin soit un prête-nom, les blogueurs de la droite québécoise auront plutôt déploré sa disparition de la blogosphère (durant la période où elle a tiré la plogue). Par déduction, nous pouvons donc comprendre ici que tromper et mentir est intrinsèquement acceptable pour les droitistes. Voilà donc qui expose ici une différence fondamentale entre la gauche et la droite, soit un profond clivage de valeurs sur l’utilisation du mensonge. Or, pour ma part (comme pour la majorité de mes pairs), si le PQ en arrivait à développer des faux blogues, je déchirerais illico ma carte de membre du parti (oups, c’est vrai, j’oubliais, j’ai déchiré ma carte le jour où Boisclair a été élu chef). Cependant, à lire les commentaires des Pee-Wee de l’ADQ, cette pratique de générer des blogues de fausse réelle identité serait de bonne guerre.
Ainsi, pour mieux comprendre ce comportement des droitistes, j’analyserai les propos de David Gagnon (Antagoniste.net) sur le sujet. (Vous noterez d’ailleurs que ce dernier adhère aussi à l’hypothèse qu’Élodie est le prête-nom de Pierre Morin).
La gauche a toujours eu une relation conflictuelle avec la liberté d’expression. La perte d’une opinion dissidente c’est une perte pour la liberté d’expression, car cette dernière ne saurait s’accommoder d’une homogénéisation des points de vue.
Mais plus fondamentalement, toute cette affaire nous rappelle que la langue de bois est la seule chose qui paye en politique. Alors qu’on aurait dû se réjouir de voir une personnalité politique délaisser « la cassette » pour enfin livrer le fond de sa pensée, on a plutôt décidé de la censurer en l’accusant faussement (sic) de diffamation.Probablement que Pierre Morin avait décidé de bloguer sous le pseudonyme d’Élodie Gagnon-Martin parce que l’ADQ lui avait demandé de cesser ses activités sur la blogosphère. Il est là le vrai problème: le fait qu’au Québec il soit plus payant pour une personnalité politique de taire ses opinions plutôt que de les livrer sur la place publique.
– David Gagnon
Ainsi, pour le leader des blogues droitistes au Québec, le concept de liberté d’expression primerait sur celui d’authenticité. Mais franchement, le mensonge délibéré (à des fins politiques) doit-il être vraiment considéré comme étant une opinion ? D’autre part, quand nous discernons que les « opinions » justifiant l’actuel système (néolibéralisme) circulent évidement dans le courant favorable des intérêts de l’establishment, la réalité est plutôt que les opinions dissidentes se retrouvent à gauche (croyez-moi, j’en sais quelque chose). Alors, pourquoi est-ce la droite qui martèle incessamment le droit à la liberté d’expression ? La réponse réside probablement dans la soif de pouvoir individuel des tenants de ce discours… ces mêmes petites personnes pour qui la liberté de tromper est acceptable.
En définitive, il est intéressant d’observer la relation paradoxale qu’entretient la droite avec la blogosphère. Pour y voir de plus près, je vous laisse ici cet autre commentaire équivoque de David Gagnon (trouvé ici sur le blogue de Tetoine).
Wow… Moi je ne blogue pas pour “faire avancer la démocratie” mais pour donner MON opinion. J’ai toujours trouvé ridicule les blogues qui s’imaginent “avoir du pouvoir” ou faire partie d’un mouvement qui “transforme la société”. Encore plus ridicule ceux qui parlent de “notre blogosphère”. Désolé, moi j’ai mon blogue et ça s’arrête là. Je n’ai pas de blogosphère.
– David Gagnon
Ainsi, en transposant logiquement les valeurs individualistes de la droite moderne dans ses propos, il s’avère indéniable que David « Ego » Gagnon ne s’identifie pas à la blogosphère, c’est-à-dire l’effet collectif des blogues dans leur ensemble. Or, comme tout bon néolibéral niant sa relation avec l’environnement (société, nation, humanité, biosphère, planète), nous pouvons comprendre ici la rupture identitaire de la droite pour l’intérêt collectif… et donc celui de la blogosphère et son concept. Subséquemment, il n’est pas étonnant que la droite n’à que faire du potentiel démocratique de la blogosphère ; pour ces gens, cette dernière ne serait finalement qu’un vulgaire espace de plus à conquérir (tels des commerçants modernes recherchant à occuper l’ensemble des panneaux publicitaires). Ainsi, quand il est question de prioriser la recherche du profit économique (ou par extension de vendre librement un fallacieux produit politique), il faut déduire que la transparence, la vérité, la justice, le partage de l’information et la démocratie deviennent des valeurs bien secondaires.
En conclusion, je crois sincèrement que le néolibéralisme est actuellement un cancer rongeant les tissus de l’humanité : un système amenant à détourner le fonctionnement des cellules contre les intérêts de l’organisme auquel elle appartenait. Ainsi, cet appétit désordonné (individualiste) de cellules contaminées menace sérieusement d’abattre l’ensemble de ce que nous sommes. Or, la question maintenant se pose : l’organisme sera-t-il assez fort pour survivre à cette maladie sociétale. La réponse réside dans l’efficacité de notre système immunitaire à réagir… et puisqu’à la base de toute orchestration défensive se trouve l’identification de l’ennemie, il n’est pas étonnant que l’adversaire se masque afin de confondre notre réaction. Pour l’instant, la virulence d’EGM a été neutralisée; cependant, soyez persuadés que l’absence de réaction des autorités, le statu quo, est assurément une expression manifeste de notre lente agonie. En conséquence, à tout prix, nous devons défendre les moyens collectifs de notre société. Si bien que notre intérêt devrait être de promouvoir le développement de la blogosphère en tant qu’outil démocratique; une zone qui finalement ici, se retrouve possiblement à être le cerveau moderne de notre société.
Voir une vidéo ici illustrant le fonctionnement du système immunitaire
Le Cancer
Le cancer est une maladie caractérisée par une prolifération cellulaire anormale et anarchique au sein d’un tissu normal de l’organisme. Ces cellules dérivent toutes d’un même clone, cellule initiatrice du cancer qui a acquis certaines caractéristiques lui permettant de se diviser indéfiniment. Au cours de l’évolution de la maladie, certaines cellules peuvent migrer de leur lieu de production et former des métastases.
Lorsque ce processus de croissance ne suit plus les » consignes » du programme de la cellule, la division se fait de façon anarchique, non freinée, et aboutit à une tumeur. Cette tumeur peut-être soit » bénigne » et sans grand danger pour la santé, soit » maligne » et il s’agit alors d’un cancer. La tumeur maligne a le potentiel de détruire d’autres cellules et de se développer à distance, dans d’autres parties de l’organisme. C’est ce qu’on appelle les métastases. Elle peut par ailleurs récidiver après traitement.
En terminant, je ne crois pas les explications de l’entité Élodie quand il/elle déclare que son blogue a été hacké. En effet, non seulement, il était déjà improbable qu’EGM perdît le mot de passe de son blogue le jour même ou il/elle faisait la Une du Devoir, la coïncidence devient grotesque quand après coup, elle affirme avoir été en plus piraté. De mon côté, je persiste donc à penser que l’ancienne et la « nouvelle » EGM sont l’œuvre de la même personne. En effet, devant les proportions que prenait l’affaire, le créateur d’Élodie a dû faire une retraite stratégique, le temps d’effacer quelques traces compromettantes. Puis, il y serait ensuite allé de ce subterfuge pour faire diversion et publiciser la venue de son « nouveau » blogue… d’autant plus qu’EGM se place ainsi dans la position d’une prétendue victime censurée. Bien sûr, le ton cru de la nouvelle version diffère de la précédente, mais à quoi bon continuer de faire attention à la façon convenable quant la couverture de la réelle identité ne tient plus ? Formellement, les idées d’EGM2 sont toujours les mêmes (malhonnêtes et réactionnaires), simplement qu’elles sont dorénavant émises à l’état brut… le virus EGM aurait donc muté sous une autre forme.
Spin doctor
Dans cette histoire, contrairement à ce que prétend David Gagnon, il n’aura jamais été question de liberté d’expression… mais bien de l’utilisation de fausse réelle identité à des fins politiques. Que bien fasse aux partisans de l’ADQ à délirer dans leur blogue… simplement que tout propos politique devrait être assumé pour passer au niveau de la crédibilité. Or ici, puisque nos ti-namis de l’ADQ ne semblent pas encore avoir compris ce principe, puisqu’ils ne se sont jamais dissociés de l’immoral principe élaboré par EGM, je vous propose ici de leur donner matière à réflexion. Par association, forçons-les à dénoncer l’existence d’un anonyme blogue diffamatoire. Le Québec gagne à connaître la caricature adéquiste… or EGM2 s’avère l’un de ses plus beaux représentants. EGM veut de la publicité… hé bien donnons-lui-en. Je ne suis pas sûr que le ton naturel de la créature plaira à l’intelligence de l’électeur moyen.
Lorsque tu regardes au fond de l’abysse, l’abysse aussi regarde au fond de toi
– Friedrich Nietzsche
• Elodie Gagnon, le succès d’un vrai-faux blogue politique – Pointblog
• Totalitarisme Blogosphérique – Kuebek
• Blogues et cyberdémocratie – La Plume souverainiste
Le clou dans le cercueil à la démarche de Pierre Morin, ici, par le journaliste Antoine Robitaille.
http://carnetsdudevoir.com/index.php/motsetmaux/commentaires/blogosphere_mode_passagere/
«Blogosphère», mode passagère?
image «Après l’engouement des dernières années, les blogues mais aussi les sites de partage de photos et de vidéos perdent de leur popularité au Québec», écrivait hier matin mon collègue Fabien Deglise. J’ai hâte de voir comment la blogosphère politique réagira à cet essoufflement. Le PQ, que certains disent toujours en retard d’une mode, mène une offensive blogosphèrique. Et l’ADQ, qui compte quelques blogueurs compulsifs, que fera-t-elle? Parmi eux, MisterP, c’est-à-dire Pierre Morin, ex-chef de cabinet de Marc Picard, l’homme aux identités successives (alias Élodie Gagnon-Martin, convertie maintenant en Blogue bleu Québec après d’autres incarnations) incapable sur le web de s’exprimer à visière levée, puisque certains ont déjà considéré qu’il s’adonnait à la diffamation. Après mars 2007, il plastronnait : «nous avons gagné la guerre des blogues». À le lire, l’ADQ lui devait presque son statut d’opposition officielle. Les blogues étaient le «126 candidat adéquiste». À ses yeux, les blogueurs comme David Chrétien, Vincent Geloso et lui, durant les semaines de campagne, avaient été des «précurseurs», des «missionnaires» : «Tel Christophe Colomb débarquant au Nouveau monde, les blogueurs ont fait en sorte que plus aucune campagne électorale ne pourra se faire sans que le web ne soit un maillon d’une stratégie électorale», écrivait-il non sans lyrisme dans son site le Surfeur autonome. Après le 8 décembre et la déconfiture adéquiste, Morin se fait un peu moins lyrique sur la puissance de la blogosphère. Christophe Colomb, où es-tu?
Certes, parfois, par exemple lorsqu’un de ses comparses commet le courageux geste de violer une ordonnance de non-publication, MisterElodie osera un «Blogues 1 – Médias traditionnels 0 … encore une fois!». Malgré sa prolixité, on ne trouve toutefois sur son site aucune explication sur un fait indéniable : malgré ses efforts bloguistiques, près de 700 000 électeurs n’ont pas réédité en décembre 2008 le geste de voter pour l’ADQ. Ah, c’est sans doute la faute aux médias… traditionnels. Il est vrai que même un petit journal comme Le Devoir tire à presque 30 000 exemplaires la semaine, près de 50 000 la fin de semaine et compte presque trois lecteurs par exemplaire. Soit infiniment plus qu’un blogue qui, dans ses bonnes journées, subit 400 clics. Difficile de joindre 700 000 électeurs avec des journées de 400 visiteurs. Autre hypothèse : lui même, par sa hargne, sa partisanerie nourrie essentiellement de ressentiment, a peut-être nuit à la cause, notamment avec cette affaire des petits vidéos sarcastiques. Voilà peut-être pourquoi Mario Dumont se méfiait des blogues. Et fait maintenant carrière dans les médias traditionnels.
merci pour ce billet, c’est toujojrs intéressant de vous lrie. Je me demandais cependant pourquoi cete parenthèse : « ce texte fait suite a l’excellente reflexion de antoine houde, alias tetoine » ? 🙂
Salut Philippe David,
Normalement, je porte peu d’intérêts aux opinions partisanes de mes adversaires politiques : trop souvent simplettes, répétitives et biaisées par la mauvaise foi. Cependant, puisque tu t’es donné la peine d’écrire ci-haut un commentaire construit, je te renverrai la pareille… d’autant plus que selon moi, la communication est finalement la principale raison d’être des blogues.
En premier lieu, l’être humain étant facilement corruptible lorsqu’impliqué dans des dynamiques de pouvoir, j’admets volontiers, Philippe, qu’aucune idéologie spécifique n’a le monopole de la supercherie. Cependant, ce que j’ai relevé précédemment, est le malheureux constat que la formule EGM fut moralement acceptée (voire valorisé) par les tenants de la droite dans notre blogosphère. Est-ce que cela fait pour autant de tous les droitistes des gens « mauvais », est-ce que cela exempt systématiquement tout gauchiste de répréhension… bien sûr que non.
Toutefois, par le spectre de l’affaire Élodie, mon constat est finalement que la droite accepte volontier l’injustice… voire planifie cet état de par son intrinsèque logique individualiste. Or, n’est-il pas là la source fondamentale de notre clivage idéologique.
Mais puisque nous parlons d’idéologie, il faudrait aussi bien discerner les définitions de la gauche et la droite. Car effectivement, j’ai la nette impression que dans notre blogosphère québécoise, il est plutôt question d’une lutte de clan politique qu’une lutte idéologique. Or, puisque de par ses dogmes intrinsèques, la partisannerie entrave la libre réflexion, je ne considère pas les blogueurs adéquistes comme étant réellement des idéologues de droite.
Si bien que finalement Philippe, fort de l’honnête réflexion amorcé par le bloggeur du Petit Émerillon, existe-t-il à tes yeux une réelle droite idéologique au Québec ? Et toi, sur quelle base définirais-tu ton appartenance à cette orientation idéologique ? De mon côté, je devrais moi-même me prêter au jeu en y allant d’un article sur la dualité gauche/droite.
En terminant Philippe, il est légitime de te poser des questions sur mes motivations, voire, mon acharnement. Or, je te répondrai simplement que je suis fondamentalement un militant. Et voilà toute notre différence Philippe, car étant militant, je crois que nous pouvons faire la différence, ici, tous ensemble, dans ce nouveau média qui est la blogosphère. Si bien qu’à mes yeux, il est un devoir d’investir la sphère publique afin de faire sa part sociale (si petite soit-elle). Mais bon, cette notion socialiste doit complètement t’être étrangère, conditionné que tu dois être par les (petits) intérêts de ta propre personne.
Salut Renart,
Il est positif que tu entretiennes une bonne relation avec cet hyperactif journaliste de la nouvelle génération; mais à ta place toutefois, je ne me ferais pas trop d’illusion à son sujet.
Bien que de mon côté j’admette que ma relation avec Lagacé à directement débuté en cul-de-sac je me méfie aussi de lui pour des raisons politiques. En effet, dans sa feuille de route, ce dernier n’a pas hésité à discréditer quelques souverainistes notoires : Jean Lapierre, Richard Bergeron, Pierre Falardeau … puis, tu peux être certain qu’en travaillant pour Power Corporation, il n’est pas en mesure d’en faire autant pour des fédéralistes. En tout cas, même si j’ai une directive politique de le laisser tranquille, je le watch quand même… ce type prend un certain plaisir à brasser de la marde.
Par ailleurs, je comprends aussi que les journalistes se tiennent loin du dossier Élodie… un sujet très éclaboussant par son intrinsèque relation politico-médiatique.
C’est drôle, vous accusez les blogues droitistes comme si la droite avait le monopole de la supercherie et des opinions répréhensibles, alors qu’il y a longtemps que j’ai constaté des dérapages de part et d’autre du spectre idéologique. La blogosphère est unique dans le sens qu’elle peut offrir une tribune à n’importe qui ayant un ordinateur connecté sur l’internet. Que Pierre Morin ait été EGM ou non, le site annoncait clairement son orientation et arborait le logo de l’ADQ (que le nouveau site arbore également). Personnellement, j’aimerais bien savoir qui sont certains blogueurs souverainistes ou gauchistes qui se cachent derrière un sobriquet. N’est-il pas possible qu’il y en ait à l’emploi de d’autres partis politiques? Mais si les affiliations politiques sont affichées clairement sur le blogue, il est où le problème? On peut facilement ne pas être d’accord avec les écrits d’Élodie Gagnon-Martin, mais personnellement, je ne serai pas celui qui lui lancerait la première pierre. Ce qu’elle a écrit, je l’ai toujours pris avec un certain grain de sel que j’applique aussi au reste de la blogosphère en général. En parcourant la blogosphère je suis toujours demeuré conscient que tout sur l’internet ne doit pas être cru. L’internet pullule depuis déjà très longtemps de sites trompeurs. Peut-être ne l’aviez-vous pas réalisé?
Je vous dirais que ma raison de bloguer n’est pas de faire une quelconque différence. Je ne me fais pas d’illusions, et vous ne devriez pas non-plus. Je le fais tout simplement par pur plaisir d’émettre et débattre des idées. Si mes idées vous déplaisent, libre à vous de me le laisser savoir ou de passer au blogue suivant, en réalité ça m’est égal. Votre problème à vous c’est que vous vivez dans cette illusion que parce que vous tenez un blogue, que vous pouvez faire une quelconque différence. Arrêtez de prendre ça si au sérieux! À vous entendre, il fautrait que tous les blogueur obtiennent une license pour bloguer! Allons donc!
Peut-être est-ce mon optique de droite qui parle, mais toute cette histoire du blogue d’Élodie Gagnon-Martin n’est pour moi qu’une tempête dans un verre d’eau. Et votre acharnement dans cette histoire me porte plus à questionner vos motifs que les siens.
Ça m’a vraiment déçu que toute cette histoire ne trouve pas plus d’écho que ça. J’ai même envoyé un message à Patrick Lagacé pour mousser l’affaire et il ne m’a même pas répondu, ce qu’il fait toujours habituellement…
Il faut dire que la blogosphère n’est pas encore vraiment dans les moeurs… ça devrait venir avec le temps!
Vision très pertinente Fannie… merci pour cette mise au point constructive. Tu viens de me convaincre de la logique que le nouveau blogue d’Élodie est probablement un canular. N’empêche, il est bien beau de s’apercevoir que « la blogosphère » résout par elle-même le malaise provoqué par EGM… mais pour la suite des choses, je serais plus en sécurité s’il y avait une loi concrète pour empêcher l’élaboration de réelle fausse identité.
Maintenant, j’aimerais savoir si l’ADQ approuve toujours cette pratique… si ce n’est plus le cas, ils devraient dabbord nous aider à pourchasser les auteurs des faux blogues « Elodiens ». Un gros bravo à MisterP… Mario Dumont doit être fier de lui.
Je comprends ton inquiétude. Quant aux lois, quoique le web ne soit pas légiféré en tant que tel, certaines lois peuvent s’appliquer dans différentes circonstances et selon les pays.
Au sujet des blogues, si un blogueur utilise les services de Blogger ou de Worpress, il est régit par un contrat.
Par exemple, dans le règlement relatif au contenu Blogger, on peut y lire ceci : «USURPATION D’IDENTITÉ : Il est interdit d’utiliser nos services pour usurper l’identité d’autrui de manière intentionnelle ou qui pourrait entraîner la confusion chez des tiers.»
Autre exemple, sous WordPress, dans les «Terms of Service», on peut y lire ceci : «the Content is not obscene, libelous or defamatory».
Alors, d’un point de vue strictement légal, s’il y a diffamation sur un blogue ou usurpation d’identité, on peut simplement signaler ce blogue à Blogger ou à WordPress. Les blogues hébergés par ce type de service sont donc tenus de respecter ces termes.
De toute façon, quiconque peut poursuivre un blogueur pour diffamation ou violation de droits d’auteurs.
Pour en revenir au blogue d’EGM 2, la première Élodie pourrait, par exemple, contacter WordPress pour signaler qu’il s’agit d’une usurpation d’identité. Certainement, le blogue serait fermé. Si ça m’arrivait, c’est ce que je ferais. Pour ce qui est de l’ADQ, je crois sincèrement qu’il y a eu pression sur l’auteur du blogue d’Élodie. Mais le phénomène n’attire pas les masses, alors je crois qu’ils s’en foutent. Toutefois, si les blogues prennent ultérieurement plus d’importance, ils changeront d’idée…
Un blogueur anglophone a déjà publié des propos haineux, anti-francophones, et menaçait de s’acheter un gun et de l’utiliser… Un blogueur l’a dénoncé, les policiers ont été alertés et le blogueur a été arrêté. Tout ça pour dire que les lois sont à mon avis suffisamment solides pour contrer la diffamation sur le web. Suffit que les personnes concernées portent plainte, signale les blogues en question aux hébergeurs, etc.
Il n’y a donc pas lieu, à mon avis, de «créer» des lois pour régir les blogues puisqu’il en existe déjà en plus des contrats d’hébergeurs. Il faut déterminer ce qui mérite d’être signalé ou pas et agir en conséquence.
Pour référence :
http://wordpress.com/tos/
http://www.blogger.com/terms.g
Si Schnobb conclut que «l’ensemble des blogues aura beaucoup perdu de crédibilité dans cette histoire» c’est qu’il y aura contribué. Je regrette, mais il s’est fait prendre dans un piège à con. Cette affaire ne devrait pas seulement faire réfléchir les blogueurs mais aussi les journalistes qui nous citent. Évidemment, depuis mars dernier, on a pris des citations ici et là dans la blogosphère, de manière un peu légère. Mais le ton s’alourdit lorsque nous réalisons que peut-être un employé de l’ASSNAT ou d’un parti politique se sert de cette tribune personnelle pour en faire un outil de propagande orchestrée. Citer un blogue n’est pas toujours sans conséquence…
Alors leçon pour tous. Ce n’est pas bien compliqué : pour le journaliste qui veut citer «x», il n’a qu’à s’assurer de son identité (nom) réelle + avoir son numéro de téléphone pour contacter cette personne. Tristan Péloquin communiquait quelques fois avec Pierre Morin (alias MisterP); Robitaille a vérifié ses sources par téléphone aussi.
Éthique de blogueurs, je veux bien, mais éthique journalistique aussi !
Quant au silence du Parti Québécois, je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi. Comme il s’agit d’une affaire concernant d’abord la blogosphère, je considère que le fait que la blogueuse du PQ en ait parlé sur le blogue du Parti démontre qu’il y a un réel intérêt et suivi de leur part. Est-ce que le Parti devrait demander une enquête du DGE ? Je ne crois pas. Si la plogue du blogue d’EGM a été tirée, c’est bon signe. C’est que le filon n’était pas faux. Si un employé de l’ASSNAT était mêlé à cela, il a dû se faire parler, le chef s’en est peut-être même mêlé, qui sait. D’ailleurs, la réaction de Dumont aux questions de Robitaille à ce sujet est assez concluante. Mais je ne suis pas d’accord avec l’idée de voir des têtes rouler pour cela.
Enfin, le nouveau blogue d’EGM est un canular, rien à voir avec le blogue initial, c’est évident. Ça sent tellement les ordures que ça n’en vaut même pas la peine de le consulter ou d’en parler. C’est comme si un rigolo anti-adéquistes avait voulu étirer la sauce du spectacle et ainsi mêler davantage les cartes. Je m’explique encore bien mal comment Schnobb a embarqué dans les niaiseries de courriels de l’auteur de ce nouveau blogue…
Qu’on en tire donc les leçons qui s’imposent…