Labyrinthite à Châtelet
Je ne vous ai pas encore parlé de ma mère ; il est vrai, elle m’a demandé ici de respecter son intimité. Mais bon, sachez quand même que j’ai une excellente relation avec elle. En effet, normalement à Montréal, je passe souper chez elle à chaque dimanche. C’est une habitude que nous entretenons depuis qu’elle est revenue habiter dans le Plateau Mont-Royal en 2000.
Peu importe, en octobre dernier, ma maman est venue me voir une semaine à Paris. Or, durant cette semaine magique, à chaque midi, Lili venait me chercher à l’Hôtel de Ville, puis, nous allions manger ensemble au Bistro Beaubourg.
Si loin de notre réalité habituelle, nous étions comme dans une dimension parallèle ; assurément, cette escapade nous aura encore rapprochés. C’est ainsi que nous nous étions réservé un dernier vendredi ensemble, une journée entière à Paris.
Au début de ce fameux vendredi, tout allait pour le mieux. En effet, nous sommes partis à pied de mon domicile (10e) jusqu’au canal Saint-Martin (je tenais absolument à lui montrer mon endroit fétiche de Paris). Puis, après avoir pris un excellent couscous au restaurant Chez Omar, nous sommes allés en direction de la grande mosquée de Paris sur l’autre rive de la Seine pour y prendre un thé à la menthe.
C’est alors qu’à mi-chemin sur l’Ile Saint-Louis, je suis foudroyé par des étourdissements… je dois mettre ma main sur un mur pour ne pas tomber; je crains reconnaître les symptômes d’une labyrinthite. Effectivement, à l’automne 1998, atteint justement d’un épisode de labyrinthite, j’étais devenu dysfonctionnel pendant un mois.
Dans mon cas, la labyrinthite génère des vertiges (sensation que les objets de l’environnement sont en mouvement) lorsque je bouge la tête, puis, des pertes d’équilibre. Mais le plus inquiétant, c’est que la labyrinthite n’est pas une maladie à proprement dit, mais plutôt un malaise de l’oreille interne provoquant une série de symptômes spécifiques. Or, plusieurs causes distinctes peuvent mener au développement d’une labyrinthite. Donc, quand vous avez ce truc, vous jouez en quelque sorte à un genre de roue chanceuse, et vous espérez tomber sur une labyrinthite bénigne. Dans ce sens, vous n’avez aucun contrôle sur la durée du malaise; c’est cette dynamique de la maladie qui est la plus angoissante.
Vous comprendrez donc, cela ne me tentait vraiment pas de revivre cette histoire ; surtout pas à Paris durant cet inhabituel vendredi en compagnie de ma mère. Ainsi, lors de cette première crise sur l’île Saint-Louis, je me suis contenté de dire calmement à celle-ci que j’étais simplement « un peu étourdi », surtout, sans évoquer le nom de la chose en question. Il est vrai que ma mère peut vite s’énerver quand il est question de la santé de ses enfants. Mais bon, cette première crise disparut tout aussi vite qu’elle arriva. Je me suis convaincu alors moi-même que ce n’était rien de vraiment inquiétant… je ne savais pas que c’était simplement le prélude d’une prochaine crise.
Comme si de rien n’était, nous reprenons donc notre itinéraire. Ainsi, après un thé à la grande mosquée de Paris, puis une plaisante promenade dans le Jardin des Plantes, une deuxième crise de labyrinthite se pointe au rendez-vous. Cette fois-ci, je perds pied, et je dois m’accrocher sur ma mère pour ne pas tomber… elle en sera évidemment effrayée. Je dois vite m’asseoir sur un banc, ne plus bouger la tête et attendre que la crise passe d’elle-même. Ma mère est sur le bord de la panique et me projette pèle-mêle toutes les questions lui venant à l’esprit : « Veux-tu de l’eau ? », « Veux-tu du manger? », « as-tu besoin de sucre ? », « As-tu trop manger ? », « fais-tu une crisse d’angoisse ? », « fais-tu une indigestion », « as-tu mal au cœur ? », « as-tu mal à la tête ? », « vas-tu t’évanouir ? ». À vrai dire, étant concentré à calmer mes étourdissements par une forme de méditation, je ne l’écoute qu’à moitié. Puis, une fois la crise terminée, je dis à ma mère qu’elle n’a pas à s’inquiéter, qu’il m’arrive quelquefois d’avoir des étourdissements (ce qui est faux). De mon côté, je crains définitivement d’être pris à gérer un nouvel épisode de labyrinthite. Puis, ayant entièrement retrouvé possession de mes moyens, je tente moi-même d’oublier l’idée possible que je sois malade (j’appelle ce comportement faire de l’auto-placebo). Le Batobus arrive, nous sommes excités de nous rendre à la tour Eiffel par la Seine, tout va pour le mieux.
Après cette agréable descente de la Seine, nous arrivons donc à la tour Eiffel. C’est pour moi un accomplissement : finalement, je ferai l’ascension de la fameuse tour. Grâce à nos billets d’entrée, nous n’avons pas à faire la file ; une allée royale se dessine devant nous… nous arriverons donc au sommet avant la tombée de la nuit. Puis, un ascenseur nous élève jusqu’au deuxième étage ; mais cette fois, nous n’échapperons pas au goulot humain pour prendre un autre ascenseur menant au sommet. Entassés comme des sardines, enveloppés dans une aura de chaleur humaine, un enfant à mes côtés braille dans une langue d’Europe de l’est (ce qui me semble sonner encore plus fort). Et c’est là, en pleine élévation, qu’une autre crise d’étourdissement se déclare. Évidemment, je ferme les yeux, puis, me colle le nez comme je peux à la recherche d’un courant frais. Mais, une fois arrivé à destination au sommet, malgré un rafraîchissement de la température, rien ne s’arrange ; au contraire, c’est pire que jamais (probablement à cause du changement de pression). Ma vision est dorénavant rotative, tout semble se déplacer dans un incessant mouvement de va et vient ; j’ai aussi cette impression de toujours être sur un plancher d’ascenseur en marche. Je tente alors d’essayer de faire abstraction du malaise, de me considérer dans un état normal pour profiter du moment unique. Je regarde alors l’horizon… l’horreur, je n’arrive pas à faire le focus sur rien. Je suis comme dans une bulle flottant aléatoirement dans les airs. Le moindre mouvement de tête accélère le tournis, comme si un quelconque opérateur augmentait la vitesse du manège dans lequel je prends place ; mais le manège est dans ma tête… et il n’y a aucun interrupteur apparent pour l’arrêter.
Ma mère perçoit que ma situation est problématique et s’impatiente face à mon jeu de simuler la normalité. En effet, elle m’a mis au monde et ressent très rapidement la moindre de mes émotions… je ne peux pas la tromper longtemps sur mon état de santé. Basta ! Se dit-elle. Direction retour ! L’opération pour redescendre sera laborieuse : il y a des files interminables à tous les paliers de la tour et il faut littéralement se battre pour s’engouffrer dans l’un des ascenseurs. Nous nous offrirons même le luxe au deuxième étage de refaire la file pour remonter au sommet ; c’est tout dire de notre état de confusion. Puis, histoire de vraiment m’achever, la tour se met à s’illuminer sporadiquement, à la façon d’un inconcevable stroboscope géant (crise assurée ici pour les épileptiques). Une nausée émerge, pour ne pas vomir, je n’ai d’autre choix que d’encore fermer les yeux. Je saisis alors toute l’inconvenance d’une pareille pollution lumineuse et porte une pensée aux oiseaux désorientés par cet éblouissant monstre de métal. En tout et partout, il nous prendra une éternité pour remettre les pieds à terre. Je comprends maintenant les réticences que Florence m’avait exprimé à revisiter la tour Eiffel, de sa propre expression, qualifiée de « désagréable gobe touriste ».
Il est alors 19h01… je le sais, car nous ratons de quelques pas le passage du dernier Batobus. Je profite de ce moment de répit pour me reposer sur une table isolée. Cependant, cette fois, mes étourdissements ne semblent pas vouloir s’arrêter. La situation devient pénible, je me dois de gérer l’émergence d’une réelle angoisse… je crains effectivement d’avoir à replonger dans le trafic humain. Après une demi-heure confinés ainsi autour de cette table isolée, ma mère et moi devons nous rendre à l’évidence : notre soirée ensemble est terminée. Sa nouvelle priorité est de me reconduire chez moi à l’autre bout de la ville dans le 10e arrondissement. Nous sommes un peu pris au dépourvu par le chemin à prendre ; en effet, normalement, peu importe la situation, je suis toujours le navigateur par excellence. Mais là, ma confusion est telle que je n’arrive même plus à interpréter le sens d’une carte… j’ai vraisemblablement perdu mon sens inné de l’orientation. Je dois donc m’en remettre à l’orientation de ma mère. Bien qu’une ligne de RER (Réseau express régional d’Île-de-France) longe la rive gauche jusqu’à la station Saint-Michel, ce moyen de transport est perçu par ma mère comme un train, or, trop compliqué à prendre, vu le contexte. (Pourtant, dans Paris intra-muros, prendre le RER est pratiquement le même prix que prendre le métro, qui plus est, pour un maximum de confort et d’efficacité). Son itinéraire sera alors de prendre un taxi, puis de transiter vers la gare du Nord à partir de la station… Châtelet!
Tous les chemins mènent à Rome Châtelet.
La station Châtelet – Les Halles, le nœud central du réseau de transport en commun de l’Île-de-France, Châtelet ! Une station connectant 3 lignes de RER et 5 lignes de métro distinctes. Châtelet ! Un immense réseau souterrain qui configure la plus grande gare souterraine du monde. Châtelet ! Un enchevêtrement de dédales décousus où le mot «sortie» y est affiché partout et nulle part. Châtelet ! Un chaotique labyrinthe de couloirs vomissant des flots continus de parisiens précipités. Châtelet ! Assurément le lieu de Paris où la densité humaine y est au maximum. Châtelet… l’endroit sur terre à éviter quand vous faites une crise aiguë de labyrinthite!
Visionnez ici un fragment d’ambiance dans la station Châtelet
Ainsi, comme pour un embarquement sur le Styx, nous prenons un taxi en direction de ladite station. Puis, longeant les quais bordant la Seine, nous y expérimenterons, selon le chauffeur, une invention brevetée par M. Delanoë : soit les embouteillages de nuit. Le tournis dans ma tête additionnée au déplacement sporadique de l’automobile dans l’artère congestionnée me génère cette fois une réelle nausée. Instinctivement, j’ouvre la fenêtre pour y prendre de «l’air», ou plutôt, une bonne bouffée de monoxyde de carbone. Plus que jamais, j’ai ici le sentiment d’étouffer ; d’autant plus que partout où mon regard porte, je suis entouré par un décor composé d’une foule grouillante. Je constate alors que le parisien moyen ne voit peut-être jamais les confins de l’horizon.
Puis, l’ultime épreuve s’impose à nous. Évidemment, je m’assois quelques minutes pour me préparer psychologiquement. Ma mère s’impatiente : «Carl, nous n’avons pas le choix de passer par Châtelet». Elle me serrera donc fermement la main droite, de l’autre, moi je tiens un sac de papier. Nous sommes en quelque sorte près, et nous nous résignons ainsi à nous engouffrer dans la gueule de l’informe monstre. Le flot de la circulation nous happe dès l’entré, je tente alors de me laisser transporter par le courant humain. Les couloirs sont sombres, mais la lumière blême des néons attribue un jaune terne au carrelage moisi. Des effluves d’urines fromagées, transportées à mon nez par l’humidité ambiante, m’amènent à penser d’utiliser mon sac de papier ; mais je demeure concentré. Je pense alors être une crevette dans l’océan : « je suis une crevette dans l’océan, je suis une crevette dans l’océan, je suis une crevette dans l’océan », me répéterais-je ad vitam æternam.
Ensuite, tel un machinal sentier pour l’abattoir, voire, l’œsophage de Châtelet, l’interminable tapis roulant apparaît sous nos pieds. Aucun horizon, aucune sortie sur un demi-kilomètre… aucune fuite possible ; mon sentiment d’insécurité est à son paroxysme.
Voir ici mon petit vidéo du tapis roulant en question
Encore une fois, je ferme les yeux, et sans trop m’en rendre compte, je me retrouverai assis dans un wagon. C’est les entrailles du monstre : il fait extrêmement chaud, tous les passagers suent à grosses gouttes ; mais je n’irai pas en enfer, mon ange gardien veille sur moi.
Visionnez ici une expérience de la station Châtelet en compagnie de Phil
Finalement, la Gare du Nord. Nous sortons et je reprends un peu de mes couleurs. Mais je ne suis pas au bout de mes peines, il me prendra effectivement quinze bonnes minutes avant d’arriver à ouvrir la porte de mon logement. Normalement, la technique consiste à tourner dans un sens inversé les deux clefs, puis, de l’épaule, simultanément pousser/tirer la porte jusqu’à ce que la combinaison se révèle. Rajoutez à la situation le tournis dans ma tête doublée d’une envie d’uriner, et vous comprendrez toute la difficulté de la chose.
Il faut dire aussi que j’étais dans un état de confusion. Et c’est ici qu’il est intéressant de comprendre un peu mieux le fonctionnement du cerveau humain. En effet, la labyrinthite est une des affections possibles de l’oreille interne qui affectent l’équilibre. Il fait référence au labyrinthe, ensemble d’éléments osseux et membraneux qui forme l’oreille interne. À l’intérieur du labyrinthe logent trois canaux semi-circulaires qui ont trois fonctions : la sensation de position du corps, le maintien de la position debout et le mouvement des muscles des yeux. C’est grâce à de minuscules cils sensoriels qui tapissent la paroi des canaux que ces fonctions sont remplies. Les cils bougent suivant les mouvements de la tête et envoient des signaux de position au cerveau. Les yeux envoient aussi des informations de position au cerveau, tout comme d’autres centres d’équilibre du corps. Durant une labyrinthite, il y a incohérence entre les signaux du labyrinthe et les autres signaux (les yeux). Par conséquent, le cerveau a du mal à interpréter ce qui se passe ; d’où les vertiges et la sensation que l’environnement extérieur tourne autour de lui. De la sorte, un seul petit corps étranger dérivant dans le liquide des canaux semi-circulaires d’une oreille, et la machine humaine se désoriente totalement. Si dans un premier temps, les symptômes peuvent sembler fort inquiétants, dans la très grande majorité des cas, la labyrinthite n’est pas une maladie grave. D’habitude, la maladie disparaît d’elle-même… quand elle décide de partir cependant. (Je n’ose pas imaginer l’enfer que serait de vivre une vie entière dans cette situation).
Ainsi, je peux témoigner, durant une crise de labyrinthite, le cerveau est tellement surchargé à décoder la réelle position du corps que toute autre action intellectuelle y est complètement affectée. Ici, c’est un peu comme si vous essayez de démarrer un nouveau programme de votre ordinateur pendant que la mémoire vive de celui-ci est surchargée par une application s’emballant. Dans ce cas, il faut redémarrer le système d’exploitation. Ce que je fis alors illico presto en allant me coucher.
Le lendemain, je me réveillai dans la même situation. Or, durant ce dimanche solitaire, je fus alors confiné à garder la tête dans une position figée. Ainsi, je me suis tapé quatre films en ligne. Paradoxalement, je visionnai les excellents films Mémento et Pi, deux films scénarisés autour du dysfonctionnement du cerveau des protagonistes principaux. Comme quoi, nos fragiles existences sont tributaires de la façon que nos cerveaux perçoivent le monde extérieur.
De mon côté, ma tête tourna encore un peu le lundi, après quoi, la guérison arriva comme par magie. Vraiment, nous sommes des fois portés à l’oublier, mais la santé est un luxe qui n’est pas donné à tous… et surtout, elle est éphémère. Tôt ou tard, un simple grain de sable peut faire dérailler notre incroyable « ordinateur » biologique.
La route des enfers est facile à suivre; on y va les yeux fermés
– Bion de Borysthène
moi ca fait 1 ans je fait une labyrintite aigu j ai ca 24sur24 je suis juste correct kan je bouge pas la tete et si je vais dehors ou au centre d achat la sa tourne et je vois tout flou je suis tanner je vis plu, en plus je reste seul j aurais aimer mieux avoir une autre maladie ki peut se soigner ke ce fichu vertige ki as rien a faire avec ca je suis pri a mon appartement pas capable de sortir il doit y avoir kelke chose pour l amour de dieu cs l enfer je vis je serai prete a me faire ouvrir le cerveau pour plu j ai ca aidez moi svp j en pleure j aimerais mieux etre morte ouiiiiiiiiiii je vs le dits j ai plu de vie …………… merci j espere kil vas avoir ds recherche plus appronfondie …………..
🙁 allo je suis une mere de 3 enfants,malheureusement je vie sette maudite chose,depuis déja 1ans et demi jai lesser mon travaille car je narrivai plus a men sortir de sette chose et encore aujourdhui ,déja 1semaine que sa dure sans lacher,il a par bout je me demande koi qui marrive.je vous souhaite bonne chance.
Je cherchais des infos sur la labirinthite car je suis completement étourdi depuis 2 jours et j’ai très peur. Pas trop d’autres effets. Juste le désiquilibre et quand je m’allonge ça me soulage assez rapidement. Un médecin dans ma famille est presque sur que je fais une labirinthite, et j’ai bien ri en lisant ce témoignage. Là j’arrête car ça tourne encore.
Voici un article de RDS à propos du joueur du hockey Alex Kovalev… qui relate son expérience à propos du malaise en question. J’y ai entre autre appris que finalement, cje ne souffrais pas de labyrinthite puisque qu’il y avait absance d’infection. En définitive, la nature de mon malaise était probablement dû à des minuscules cristaux qui flottait dans les liquides des canaux semi-circulaire.
http://www.rds.ca/canadien/chroniques/225325.html
http://www.radio-canada.ca/sports/hockey/2007/03/14/002-canadien-mercredi.shtml
MONTREAL – Alex Kovalev disait se sentir beaucoup mieux et il a patiné légèrement, mercredi, mais le talentueux Russe du Canadien était encore ébranlé par la situation traumatisante qu’il a vécue au cours des derniers jours.
« C’est très désagréable, je ne souhaite pas à personne de vivre une expérience semblable, a-t-il déclaré, en parlant de la forme de vertige qui l’a affecté, qui s’apparente à un labyrinthite. On m’a dit que des joueurs ont dû prendre leur retraite en raison de ça. J’espère que ce ne sera pas mon cas. »
Kovalev avait le teint blafard quand il a rencontré la presse, mais au moins il n’était plus victime d’étourdissements. Il a fait l’aller-retour au Centre Bell au volant de son automobile.
« C’est la première journée que je peux me déplacer librement, a-t-il mentionné. Sur la glace, toutefois, je ne me sentais pas très à l’aise. J’avais la tête qui tournait un peu. »
Il espère néanmoins être en mesure de prendre part à la séance d’entraînement de l’équipe, jeudi, afin d’être prêt à jouer à Pittsburgh, vendredi.
Kovalev, qui s’est retrouvé au centre d’une controverse la semaine dernière, a ressenti les premiers étourdissements dans la nuit de dimanche à lundi.
« Ça m’a réveillé, c’était comme si j’avais eu la tête à l’envers. Ça tournait terriblement. J’ai réellement eu peur. Au début, je pensais que quelque chose n’allait pas avec mon cerveau. C’est pour le moins inquiétant quand on ne sait pas ce qui se passe. »
Lundi et mardi, il a été victime de d’autres épisodes sur une base irrégulière.
« Je ne pouvais pas manger, ni rien faire. Le problème, c’est qu’on ne sait pas quand ça survient. Ça dure habituellement une trentaine de secondes. On doit s’asseoir et fixer un objet dès que ça commence. »
Kovalev s’est rendu à l’hôpital afin de subir des examens. On lui a confirmé qu’il ne s’agit pas d’un labyrinthite parce qu’il n’y a pas d’infection et que tout finirait par rentrer dans l’ordre au cours des prochains jours.
Le préposé à l’équipement du Tricolore, Pierre Gervais, a déjà ressenti le même malaise, il y a quelques années.
« J’ai essayé d’en apprendre davantage en allant sur Internet, a confié Kovalev. Ça arrive soudainement et il n’y a rien qu’on puisse faire. Je ne suis pas un docteur, c’est difficile pour moi d’expliquer. On m’a donné des exercices à faire. Je les fais, après je dors. Quand je me réveille, je refais les exercices. »
Dans le moment, il s’efforce de ne pas trop penser parce qu’il craint, a-t-il dit, que ça provoque le retour des étourdissements.
« Je me sens beaucoup mieux, a-t-il résumé. Physiquement, je ne me sens pas faible. Je serai prêt à jouer vendredi si tout se passe bien d’ici là. C’est la raison pour laquelle je tenais à aller sur la glace aujourd’hui. Je voulais regagner de la confiance. »
Je suis encore étourdie de ce que nous avons vécu ensemble ce soir-là. Un bon thriller, pas loin du film d’horreur.
Je suis en paix. J’ai fait ce que je devais faire et tu vois Carl c’est finalement un bon souvenir. Si je n’avais pas été avec toi ce jour-là qui sais? Cette histoire nous a encore plus rapprochés. Maintenant tu sais que je suis ton ange gardien pour la vie et tu le raconteras à tes enfants.
Tu écris très bien. Je suis entrée dans l’histoire avec beaucoup de frénésie. Que va-t-til arriver à Carl ? Et l’histoire continue de plus belle avec Châtelet comme paroxisme. J’avoue que cela n’était pas drôle. On a tout de même réussi notre traversée de l’enfer.