Le PQ doit perdre… mais pas dans Mercier
comme chroniqueuse engagée, transporte cette idéologie. À l’heure où les jeunes désertent le P.Q. pour le R.A.P. décidément plus mobilisateur, Josée Legault, de par son âge peut recoudre la coupure entre les jeunes et le Parti Québécois actuel. À l’heure où les sociaux-démocrates, parce qu’aussi souverainistes, servent d’otages au gouvernement Bouchard qui courtise les adversaires fondamentaux de la souveraineté, Josée Legault par son audace et sa passion réanime l’espoir. À l’heure où les politiciens se servent des partis plutôt que de les servir, Josée Legault reprend la parole des citoyens, n’ayant d’autres comptes à rendre qu’à ses électeurs. À l’heure du choix entre un technocrate et une femme d’esprit unique, pouvant riposter aux menaces colonialistes d’Ottawa, je choisis la souveraineté d’esprit.
Comment dire que je souhaiterais que ce Parti soit à l’image de ceux qui lui ont donné vie, tel mon père qui lui a donné 28 ans de sa vie, et que maintenant on tend à écarter parce qu’il n’est pas inféodé de par son engagement bénévole. Comment dire que la souveraineté est indissociable au développement social du Québec. Comment dire qu’il est temps de se réapproprier notre Parti, notre outil pour contrer le risque d’une hégémonie capitaliste anglophone qui tend à domestiquer nos esprits. Comment dire que le Parti Québécois doit perdre les prochaines élections s’il renonce à la défense du cœur de son programme, notre rêve… notre esprit.
Je souscris donc à l’idée que nous devons réajuster et regrouper notre tir sur l’objectif prioritaire qu’est la souveraineté, et cela des bancs de l’opposition. Si gérer une province est l’enjeu de la prochaine élection, vaut mieux alors laisser la place aux Libéraux que de se perdre dans un mandat confus qui ne nous conduira pas vers une défaite sans pour autant avoir avancé côté souveraineté. Imaginez le désastre : le P.Q. gagne les prochaines élections par une majorité de sièges alors qu’il est minoritaire dans les suffrages. Puis, la morosité s’installe davantage, les rats du P.Q. étirent leurs mandats avant de quitter le navire, et les libéraux provinciaux gagnent un ou deux mandats sans avoir rien à faire. Pendant cela, les francophones sont devenus minoritaires à Montréal et le fédéral a déployé toute une panoplie de moyens matériels et symboliques pour renforcer l’identité canadienne. Toutefois, en formant l’opposition dès le prochain mandat, nous pourrions dégraisser le Parti de ses carriéristes qui siphonnent notre crédibilité électorale et nous regrouper pour dénoncer la participation des libéraux à l’affaiblissement du Québec, rôle dans lequel Josée Legault excelle déjà. Il faut donc laisser la mauvaise herbe libérale prendre le sol en jachère pour qu’il se régénère, le temps de choisir les semences qui donneront vie à notre jardin futur. Évidemment, je me dissocie du discours de madame Legault lorsque je dis souhaiter la défaite du P.Q.
Depuis le match référendaire de 95 presque nul, un mot d’ordre : la lutte continue. Notre projet de société, réalisable que par la souveraineté, est ce qui donne à notre peuple une cohésion sociale, un semblant de solidarité dans ce contexte néo-libéral. Notre efficacité à réaliser notre souveraineté, dépendra du degré d’engagement de ses militants et de leur influence dans leur milieu de vie. C’est pourquoi, nous devons redoubler d’intelligence, de passion et de clarté pour nous motiver et exposer à la population toutes les dimensions de la souveraineté, et c’est là que Josée Legault supplante Robert Perreault.
Si Josée Legault perd l’investiture, je ne déchirerai pas ma carte de membre ; parce que je tiens à rappeler à monsieur Bouchard que c’est de Mercier, qu’un jour on remplaça un chef de passage opportuniste, par un leader dévoué corps et âme à sa nation. Dimanche le 27 septembre sera jour d’investiture dans Mercier, et de vérité pour le Parti Québécois.