Les quatre saisons de La Louve et du Renard (Du Parc Jean-Drapeau)
Acte 1 – Le Réveil du Printemps
Sur les terres du Parc Jean-Drapeau, sous le ciel grand ouvert,
Une jeune Louve arriva, portée par l’élan du printemps.
À l’appel du plein air, son cœur s’est offert,
La nature lui chantait la vie, de ses arômes l’enveloppant.
Maitre Renard, fins observateur de ces jardins fleuris,
Aperçut la Louve, agile et svelte, se mouvoir sans un bruit.
Ses yeux, qui ont vu des cycles de saisons s’entrelacer,
Accueillirent cet éclat frais, avec un intérêt à peine voilé.
Sous l’œil attentif du Renard, les talents de la Louve se déploient.
Son labeur coule doux, comme un ruisseau en sa voie.
Sans fanfare elle œuvre, une efficacité sans bruit.
Elle est le calme du delta, mais avec la puissance qui suit.
Toujours sereine en surface, elle avait une force cachée,
Un feu sous la glace, à l’intérieur, intensément embrasé.
Et si peu de mots échappaient de ses lèvres réservées,
Dans ses silences, un monde entier était dissimulé.
Son regard pétillait d’une curiosité infinie,
Loin de l’ennui, elle s’élance vers la vie.
Dans ses yeux, la flamme de connaître et d’oser,
Pour embrasser le monde, son esprit ne peut se lasser.
Incapable de stagner, elle était un esprit en mouvement,
Comme guidée par un besoin incessants de changements.
Ses congés la voyaient partir, tel un oiseau avec le vent,
Cherchant peut-être en la course, un répit pour son cœur battant.
En toute discrétion, elle traversait les ponts à vélo,
Les vallées et les monts étaient ses plus beaux châteaux,
Fouillant le monde comme un livre ouvert.
Dans l’exploration, elle trouvait son univers.
La joie pour elle était simple, pure, essentielle,
La nature, les sentiers, les défis physiques à surmonter.
Le Renard, ému, souhaitait lui offrir une étincelle,
Un ancrage, une affection qui pourrait la supporter.
Car en travaillant la terre, chaque geste est une graine pour demain,
Une promesse d’abondance, dans nos mains un destin.
Mais le désir d’ailleurs, en elle, ne cesse d’osciller,
Entre le confort des jardins et les appels du monde à sillonner.
Acte 2 – L’Été des Découvertes
Dans l’éclat de l’été, au cœur des jardins verdoyants,
La Louve et le Renard, travail la terre en s’amusant.
Une équipe s’est formée, un esprit de meute s’est noué,
Chaque jour un défi et des nouvelles expériences à savourer.
Dans les allées où fleurissent mille couleurs,
Ils découvrent ensemble la faune et la flore avec ferveur.
Le Renard, dans ses regards, saisit chaque instant,
Admirant la Louve, un sujet fascinant.
Dans la danse des jours, ils partagèrent rires et fleurs,
Le Renard à sa collègue, livrait ses pensées sans heurts.
Le cœur plein de douceur, et parfois d’une touche de peur,
Car devant eux, l’hiver se tenait, dissimulé par l’heure.
Alors que l’été s’estompe, la Louve contemple son chemin,
Vers la Rose des Vents, où son destin se dessine incertain.
L’automne se profile, un temps de transformation,
Un cœur face à un choix, à l’orée d’une nouvelle saison.
Acte 3 – L’Automne des Réflexions
À la croisée des chemins, sous la voute doré,
Au bout de l’île Ste-Hélène, la Louve vient méditer.
Là où les feuilles d’automne dansent sur la berge abandonnée,
Se dresse la Rose des Vents, par l’histoire consacrée.
Les pointes du destin, des voies qui s’élancent sans fin,
Invitent la Louve à voir au-delà des jardins.
Son regard porte sur l’horizon à sonder,
Un champ des possibles à considérer.
Alors que la terre retient ses pieds et lui offre une stabilité,
Le vent du fleuve lui souffle à l’oreille de voyager.
En elle, la bataille fait rage, entre rester ou partir,
Entre l’ancrage des racines et le désir de s’épanouir.
Dans l’étreinte du crépuscule, où doutes et ombres se fondent,
La Louve, assombrie, en écho aux saisons qui abondent.
Devant l’eau, ses pensées voguent en un flot incessant,
Sur un départ inopiné, des rêves évanouis, un futur vacillant.
Son cœur, déchiré entre deux amours, pèse ses options,
Hésitant entre le confort de la terre et la liberté des horizons.
Son âme, entre deux mondes, ne sait où se poser,
Tiraillé entre le sol ferme et le rythme de la mer agitée.
Autour d’elle, les bancs déserts, muets compagnons de ses pensées,
Témoins de la solitude choisie et de l’espace pour respirer.
La morsure du froid sous sa fourrure lui sert de rappel,
Que chaque fin de saison peut être un deuil cruel.
Ainsi se tenait-elle, entre l’eau et le ciel en fusion,
La jeune Louve et la Rose, dialoguant sans un mot.
Son reflet dans le fleuve ondulant, une vision,
De ce que pourrait être la vie, au gré de l’eau.
Acte 4 – L’Hiver du Renard
Dans la blanche immensité, le Renard trace son chemin,
Guidé par son instinct, il suit son destin.
Cherchant la piste de la Louve, dans le voile blanc tendu,
Espérant que la neige lui révèle ce qui semble perdu.
À travers les flocons, il retourne où l’automne a fané,
À l’endroit même où la Louve s’est depuis dissipée.
Vers la Rose des Vents, des rêves doucement émergent,
À l’extrémité du Parc, là où l’eau caresse la berge.
Devant l’hiver qui s’étend, le Renard scrute l’horizon,
Cherchant des signes de la Louve, sous le ciel en transition.
La Rose des Vents se dresse, immobile et éternelle,
Un phare dans le crépuscule, révélant sa quête perpétuelle.
Dans cet espace gelé où les ombres du passé semblent flotter,
Il ressent la perte et le vide, un manque à combler.
La solitude est dense, mais en lui brûle une flamme,
Le souvenir de la Louve, de son esprit et de son âme.
À chaque direction qu’il regarde, une image d’elle revit,
Des moments partagés, des sourires qui l’ont conquis.
Ici, son rire résonne encore, et là, elle lui confiait ses espoirs,
À cet endroit, il retrouve l’écho de leur histoire.
La Rose des Vents, témoin de leurs destins entrelacés,
Pointe vers l’horizon des chemins qui pourraient se croiser.
Dans le reflet du fleuve, il se voit à ses côtés,
Prêt à quitter son ombre pour dans sa lumière se baigner.
Mais la Louve est déjà loin, emportée par le vent, au-delà des marées,
D’emblée séparés par une centaine de saisons bien sonnées.
Le Renard, seul dans son hiver, ressent ainsi le poids du temps qui fuit,
Mais près de la Rose des Vents, le frisson de la peur s’évanouit.
Face à l’hiver qui s’installe dans sa vie, le Renard se tient droit,
Contemplatif, à l’écoute du silence et du froid.
Il accepte finalement l’hiver, comme il accepte la nuit,
Sachant que chaque saison a son rôle, voire sa magie.
Dans la quiétude de l’obscurité, il trouve la sérénité,
D’accepter ce qui est, d’être en paix avec le passé.
Le froid poli ses pensées, son cœur s’ouvre au vent,
Prêt à accueillir le futur, quel que soit le temps.
Mais la Rose des Vents, au Renard lui murmure,
« La vie est un cycle, une renaissance, une aventure ».
Les yeux fermés, l’espoir en lui s’allume et se rétablit,
Car même l’hiver le plus sombre peut voir naître un éclat de vie.
Songe ainsi le Renard aux nouveaux printemps à venir,
Des étés radieux qu’ils pourraient revivre, un avenir.
Espérant au prochain retour des fleurs, leurs chemins se retrouver,
Dans un défi lancé à l’univers, bravant le fil du temps et osant rêver.
À la Rose des Vents intemporelle, le Renard y dépose son cœur en gage,
Un serment de le garder ouvert, malgré le froid, malgré son âge.
Il se promet de maintenir la lumière de la Louve en lui,
Une lueur qui guide ses pas, même dans la nuit.
Sous la voute étoilée, la Rose des Vents se fige dans le temps,
Fixant la Louve et le Renard ensemble au même emplacement.
Dorénavant uni dans l’espace et en harmonie avec l’instant,
Leurs histoires parallèles se croisent maintenant à travers les temps,
Et quand la nuit cèdera finalement sa place à l’aurore,
Ils sauront que l’hiver n’est pas un adieu, mais un corridor.
Pour eux, peut-être, une nouvelle saison alors naîtra,
Là où l’espoir et l’amour, main dans la main, ira.