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Posté par le 16 juillet 2023 dans Botanique

Les mûres de ronce, les mûres du mûrier et les framboises sauvages : Un petit guide pour les différencier

Les mûres de ronce, les mûres du mûrier et les framboises sauvages : Un petit guide pour les différencier

Bienvenue dans ce petit guide dédié à la distinction des mûres de ronce, des mûres du mûrier et des framboises sauvages. Ces petits fruits délicieux, pouvant tous se retrouver dans la nature québécoise, offrent chacun une expérience gustative unique. En tant que botaniste amateur et passionné de cueillette sauvage, il m’apparaissait opportun de savoir les différencier afin de mieux apprécier leur diversité gustative.

Les mûres de ronce (Rubus fruticosus)

Mûres de ronce (Rubus fruticosus)

Les mûres de ronce (blackberry en anglais)

Les mûres de ronce (Rubus fruticosus), appartenant au même genre que les framboise dans la famille des Rosacées, poussent aussi comme ses cousines sur des buissons. Ces fruits juteux se présentent sous la forme d’agrégats de petites drupes regroupées, ce qui leur confère une apparence granuleuse distinctive. Dans leur habitat naturel, les mûres sauvages poussent sur des buissons dressés, munis de tiges épineuses et arquées.


En fin d’été, on se régale avec les mûres sauvages, mais ce n’est pas la seule chose que l’on peut manger dans la ronce ! En plus, elle a plein de bienfaits sur l’organisme…

Les mûres de ronce atteignent leur maturité entre la fin août et la mi-septembre. Elles sont prêtes à être cueillies lorsqu’elles sont complètement noires, sans présence de drupes rouges. De plus, elles doivent se détacher facilement du plant. En examinant le cœur de la mûre fraîchement cueillie, vous constaterez qu’il est blanc ou vert pâle. Si le cœur présente une teinte brunâtre ou décolorée, cela signifie que le fruit a dépassé son stade de maturité optimal.


Tout se mange dans la ronce, surtout les mûres !

Les mûres de ronce ont un goût caractéristique, à la fois légèrement acidulé et légèrement sucré. Elles sont appréciées pour leur jutosité, leur robe sombre et leur richesse en antioxydants, vitamines et minéraux. En général, les mûres sauvages offrent une palette de saveurs plus complexe et intense que les mûres cultivées. De plus, la saveur peut légèrement varier d’une variété à l’autre, ainsi qu’en fonction des conditions de croissance. Ces fruits sont souvent utilisés pour la cuisson ou pour les conserves… à condition de ne pas succomber à la tentation d’en déguster un grand nombre lors de leur préparation!

Mûres du mûrier (Morus)

Branche de mûrier (Morus) montrant des fruits immatures (rouges) et matures (noirs)

Les mûres du mûrier (mulberry en anglais)

Contrairement aux mûres sauvages, les mûres du mûrier ne poussent pas sur des buissons épineux, mais sur de grands arbres de la famille des Moracées, tels que les mûrier noir (Morus nigra) et blanc (Morus alba). Originaires d’Asie, les mûriers sont maintenant cultivés dans différentes régions du monde pour leurs feuilles, qui servent de nourriture aux vers à soie (Bombyx du mûrier), ainsi que pour leurs fruits récoltés à la fin de l’été. Dans nos pépinières au Québec, on trouve généralement des Morus greffés sur tige, adoptant une forme dite « pleureuse », facilitant ainsi la récolte des fruits.


Savoir faire la différence entre un Morus alba et un Morus nigra: avec les feuilles, l’époque de fructification, le fruit : sa forme son goût.
Mais aussi apprendre à le cultiver à le multiplier

Quant au fruit du mûrier maintenant, également appelées mûres blanches, on remarquera qu’il est beaucoup plus allongé que celui des mûres de ronce. D’autre part, les mûres de mûrier sont souvent décrites comme étant moins acidulées que les mûres de ronce; leur goût est doux et subtil, avec une texture moins juteuse que celle des mûres de ronce. En définitive, les mûres de ronce offrent une saveur plus intense et légèrement acidulée, tandis que les mûres du mûrier sont plus douces et délicates, avec une légère note sucrée. Bien sûr, les préférences gustatives peuvent varier d’une personne à l’autre, il est donc recommandé d’essayer les deux espèces de mûres afin de déterminer celle qui correspond le mieux à vos préférences personnelles.

framboises sauvages (Rubus)

framboises sauvages (Rubus)

Les framboises sauvages (wild raspberry en anglais)

Tout comme les mûres de ronce, les framboises sauvages appartiennent au genre Rubus et poussent également sur des buissons. Cependant, leurs tiges sont généralement plus souples et moins épineuses que celles des mûres sauvages. Ces plantes se propagent souvent par leurs racines souterraines pour former des colonies denses… ce qui peut parfois irriter l’avancée promeneurs en pleine nature.


Comment différencier le framboisier sauvage du roncier ?

Il est important de noter que les framboises sauvages peuvent présenter différentes couleurs selon l’espèce, allant du rouge au rose, en passant par le jaune, voire le noir… à l’instar des mûres sauvages. La principale distinction entre ces deux espèces se situe au niveau du centre du fruit : les framboises ont un centre creux, tandis que les mûres de ronce sont fixées à un cœur blanc verdâtre.

Une différence fondamentale distingue les deux fruits. La mûre conserve son réceptacle lors de la cueillette. Celui de la framboise reste accroché au plant laissant le centre du fruit creux. Les framboises aussi bien que les mûres peuvent être rouges, noires ou pourpres.

À gauche, le feuillage du framboisier sauvage est plus claire que celui de la ronce du murier à droite. Mieux encore, le dessous de la feuille du framboisier est carrément argenté

Les framboises sauvages ont un goût sucré et acidulé caractéristique qui est beaucoup plus connu que celui des mûres en général. Ainsi, elles offrent une saveur fraîche et vive, avec une légère acidité qui équilibre leur douceur.


Le roncier, les ronces, les mûres, Rubus fruticosus

Présence au Québec

Il est à noter qu’il existe plusieurs espèces de fruits de ronces que l’on peut trouver naturellement au Québec. Parmi les espèces de mûres sauvages courantes, citons la mûre commune (Rubus allegheniensis), la mûre baie (Rubus chamaemorus) et la mûre du Canada (Rubus canadensis). Quant aux framboises sauvages, elles comprennent des espèces telles que la framboise noire (Rubus occidentalis), la framboise rouge (Rubus idaeus) et la framboise à feuilles d’aulne (Rubus pubescens). La présence et la répartition de ces espèces dans la nature peuvent bien sûr varier en fonction des conditions environnementales spécifiques et de l’habitat.

chicoutai

La chicoutai (Rubus chamaemorus) est un petit fruit qu’on récolte dans les tourbières de la Côte-Nord, du Labrador et à Terre-Neuve. La Maison de la Chicoutai, à Rivière-au-Tonnerre, s’emploie à mettre en valeur ce fruit aux multiples qualités.

Conclusion

En distinguant les mûres sauvages, les mûres du mûrier et les framboises sauvages, nous sommes maintenant en mesure de mieux apprécier la diversité de nos petits fruits sauvages. Ainsi, que vous préfériez les mûres sauvages pour leur juteuse intensité, les mûres du mûrier pour leur douce subtilité, ou les framboises sauvages pour leur originale acidité, ces délices de la nature offrent une expérience gustative unique tout en étant également bénéfiques pour la santé. Maintenant, j’espère que vous serez reconnaitre ces fruits afin de profiter pleinement de ces petits trésors naturels lors de vos prochaines excursions en plein air.

La nature est une bibliothèque infinie de connaissances gustatives
– Jean-Anthelme Brillat-Savarin

 

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