Car Paris… c’est aussi «ça» monsieur Balkany!
Ah que j’aime YouTube… nous pouvons entre autres y découvrir des extraits vidéos que la télévision corporatiste omet de couvrir. Ainsi, lors de la rédaction de mon dernier article sur les Yes Men, je me suis littéralement mis à suivre les dernières péripéties de ces derniers par YouTube. Or, un extrait particulier m’a interpellé : celui ou un certain Patrick Balkany, un autre aristo-député-maire de l’UMP (Hauts-de-Seine, France), diserte arrogamment sur les pauvres.
Patrick Balkany à propos des pauvres : « il n’y a pas de misère en France ! »
En effet, ne croyant s’adresser qu’à des téléspectateurs états-uniens, Balkany répondra indûment à la question des Yes Men «Comment avez-vous incité les pauvres à quitter les centres-villes pour aller vivre en banlieue ?». De la sorte, via la noble bouche de Balkany, il est instructif d’apprendre que dans son pays, les pauvres ne seraient que des gens «qui gagnent un peu moins d’argent» et «vivant très bien». Puis, finalement, il n’y aurait simplement pas de misère en France… les SDF (sans domicile fixe) n’étant que des marginaux ayant fait un choix de vie. Wow !!! Force est d’admettre que ce grand «représentant démocratique» se déresponsabilise politiquement en refusant d’accepter l’existence de la pauvreté.
Or, je me pose donc des questions. En effet, comment voulez-vous que la France puisse concrètement résoudre ses problèmes sociaux quand ses dirigeants refusent l’évidente réalité ? Comment les dirigeants UMP peuvent réellement sympathiser avec les intérêts du peuple lorsque ceux-ci nient les conditions de vie des moins nantis ?
- Pas de pauvreté = pas de problèmes sociaux.
- Pas de problèmes sociaux = pas de remise en question politique.
- Pas de remise en question politique = pas de réelles solutions sociales.
- Pas de réelles solutions sociales = dégénérescence de la société dans son ensemble.
De la sorte, par déduction, nous pouvons discerner ici la logique d’exploitation de l’UMP : la pauvreté n’existant plus (sur le plan théorique), les pauvres sont naturellement exclus de toute considération politique. Ainsi, «la société» n’étant plus formée que par les riches (toujours sur le plan théorique), il devient donc normal pour les politiciens de gouverner en fonction des intérêts de la classe établie plutôt que dans l’optique évolutionniste de la société française dans son ensemble. Alors, puisque l’UMP priorise la croissance économique (pour les possédants) aux dépens des investissements sociaux, il ne faut plus s’étonner du désengagement social de l’État français. Bref, en concentrant les richesses, et accélérant ainsi les inégalités sociales… le gouvernement Sarkozy inscrit définitivement la France dans la doctrine néolibérale (au grand plaisir des États-Unis). Or, voyez-vous, lorsqu’une société n’est plus dans une logique de partage, d’entraide, de solidarité, de vision environnementale et de développement durable, elle est forcement dans une logique inverse. C’est-à-dire, une logique de compétitions individuelles, d’exploitation, de mensonge (propagande), de violence, d’insécurité… et surtout, de gestion à court terme. C’est ça le néolibéralisme.
Les SDF de Paris
Bref, puisque pour les dirigeants de l’UMP la pauvreté n’existe pas, je me fais un plaisir aujourd’hui de vous présenter ma galerie photographique « Les SDF à Paris ».
En effet, lors de mon dernier séjour parisien, j’ai été frappé par l’omniprésence des itinérants dans la Ville lumière; autant de misère extrême se concentrant dans la richissime Paris, c’est vraiment déconcertant. D’ailleurs, c’est en pleine heure de pointe dans le métro parisien que j’ai éprouvé un premier «flash de conscience» à leur sujet. Effectivement, bousculé que j’étais par cette cohue frénétique en direction du travail, j’ai subitement remarqué à travers le flot humain des individus se démarquant par leur statisme. Ainsi, à Paris, il y a ceux qui courent tout le temps… et ceux qui ne courent plus. N’allant vraisemblablement nulle part, telle une armée de morts-vivants errant aux frontières de notre civilisation, plus personne ne prête la moindre attention aux SDF… et les Parisiens se sont finalement habitués à cet élément du décor public. Ainsi, la déchéance humaine se traîne à nos pieds… et c’est à peine si nous avons le temps de la regarder tellement nous devons tous rattraper notre propre horaire économique pour survivre. Décidément, quoiqu’en dit l’UMP, l’omniprésence des SDF à Paris est un problème de société.
C’est pourquoi, j’ai photographiquement tenté de capter quelques SDF dans l’intimité de leur misère. Il va sans dire que ces photos s’inscrivent dans un exercice de voyeurisme total. Toutefois, puisque l’objectif vous permettra de considérer la détresse humaine (dans le confort de votre foyer, n’ayez crainte), l’entreprise me semble louable. Arrêtez-vous donc quelques secondes, et pensez à ce que vous feriez si le SDF de la photo était l’une de vos connaissances. Mais surtout, comment est-il acceptable en 2007, avec tous nos moyens technologiques, de tolérer pareille décadence sociale? Bien sûr, me direz-vous, individuellement, nous n’y pouvons presque rien. Bien sûr, ces gens sont majoritairement irrécupérables pour la société. Cependant, politiquement, les pays industrialisés ont les moyens de résoudre l’extrême pauvreté (résultant globalement de la mauvaise répartition des richesses collectives). Or, si en 2007, les Français ont électoralement choisi l’exclusion sociale plutôt que le développement collectif, nous ne sommes pas obligés, par le monde, d’en faire autant.
Maintenant, appréhendez cette misère crasse qu’est l’anonyme existence des SDF parisiens; et dites-vous que pour le député-maire Balkany… tout cela n’est finalement qu’un choix de vie. Franchement, le gouvernement français est-il ici, vraiment innocent ?
Et vous, simple passants de la classe moyenne, serez-vous innocent lorsqu’un SDF désespéré s’en prendra à votre bourse? Peux-être qu’à ce moment, alors… vous regreterrai l’élection de Nicolas Sarkozy en mai 2007.
À toute injustice politique, il se retrouve quelque part, un coût social à payer
-moi-même
Lis ton blog (et non ton billet) parmi les blogs d’expatriés par exemple.
A.
Salut Carl,
Bienvenu dans l’envers du decors parisien et en gros Francais.
Decorellation de plus en plus severe entre les possedants et les depossedes.
Pas mal ta photographie de ce pauvre gars pres au dessus de GdN.
Parles pas de voyeurisme, tu montres simplement une vision (dont beaucoup aimeraient detourner le regard) sur la derangeante verite que nous (ouvriers et classes moyennes) devenons de plus en plus pauvre dans ce soi disant beau pays qu’est la France.
Si tout etait tellement merveilleux, pourquoi y’a t’il autant d’exclus sociaux ? Pourquoi les ghettos autour de Paname sont ils omni presents ? Pourquoi tant d’expatries ? Et pourquoi des actes de rebellion ont ils eu lieu dans toute la France en novembre 2005 ?
Mon pere m’avait raconte que plus jeune, il mettait ses chaussettes en dessous de son lit pour eviter de faire le menage.
Au dela de l’anecdote amusante et odorante (arf !), mon pere m’a montre les 2 approches qui pouvaient en decouler, soit on ignorait la salete en la laissant s’accumuler, soit on prenait son courage a deux mains et on faisait le menage.
Devines quel approche la classe politique francaise (dans son ensemble) a choisit …
Sur ce, je salue ton billet qui semble etre jusqu’a present (peut etre je me trompe…) l’un des rares qui traitent de ce sujet qu’est le quart monde a Paname et plus generalemen en France.
A.
PS : Quite unsettling your centered text format…