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Le Jour 1 du nouveau millénaire

Le 31 au soir, peu avant minuit, le moment est d’importance pour tous les adeptes du calendrier grégorien… mais plus encore pour notre identité nationale. En effet, c’est un grand moment de retrouvaille où réunis ensemble nous partageons le passage d’une nouvelle année, d’une nouvelle étape collective. Or, dans cette volonté de communion, la télévision est le médium par excellence pour rassembler les divers lieux de festivités a travers notre nation. Cependant, à la place d’agir comme le relais de transmission de notre culture propre, Radio-Canada nous à plutôt servi par La Fureur, un spectacle dépourvu d’intelligence sociale… à Le 31 au soir, peu avant minuit, le moment est d’importance pour tous les adeptes du calendrier grégorien… mais plus encore pour notre identité nationale. En effet, c’est un grand moment de retrouvailles où réunis ensemble nous partageons le passage d’une nouvelle année, d’une nouvelle étape collective. Or, dans cette volonté de communion, la télévision est le médium par excellence pour rassembler les divers lieux de festivités à travers notre nation. Cependant, à la place d’agir comme le relais de transmission de notre culture propre, Radio-Canada nous à plutôt servi par La Fureur, un spectacle dépourvu d’intelligence sociale… à l’image de ce que certains fédéralistes voudraient nous voir devenir.

Il n’y a pas si longtemps, quand il y avait encore des Bye-Bye, nous pouvions nous arrêter ensemble à regarder une rétrospective des faits saillants ayant marqué notre mémoire collective au fil de l’année. Une manière de se raconter en riant l’histoire de l’année terminée, une manière d’aborder les grands questionnements propres à notre culture. Pour savoir où aller, il faut savoir par où on est passé! Les téléspectateurs étaient donc considérés comme une opinion participante à sa société… et non pas comme un marché à abrutir.

Bien sûr, il va de soit que le jour de l’an est un grand moment pour célébrer la vie et s’amuser. Bien sûr La Fureur est un bon concept pour que tout le monde puisse participer à la fête en chantant et dansant. Mais pourquoi diable éliminer le concept des Bye-Bye? N’aurait-il pas été simplement plus approprié de passer La Fureur après le Bye-Bye pour démarrer la fête? Et pourquoi aussi nous faire chanter des chansons anglophones (50%) n’ayant aucun rapport avec l’événement et notre culture? Elvis Presley est-il si important à nos yeux pour lui rendre un hommage de 5 minutes au jour de l’an? Disons que c’est plutôt le producteur de l’émission, Guy Cloutier, qui a tout intérêt de faire vivre le culte de celui qui remplit son Capitole à Québec. Or voilà tout le problème, les producteurs de La Fureur font parti de ceux qui vendant notre identité au nom de l’argent et du pouvoir. Les gens comme Guy Cloutier et Cie savent qu’ils auront des privilèges personnels en participant, consciemment ou non, à notre assimilation.

Notre distinction culturelle est une menace pour le pouvoir politique canadien, car plus nous pourrons nous reconnaître dans notre différence, et plus nous aurons des prétentions autonomistes et nationales. Ce qui va sans dire est diamétralement à l’encontre des intérêts de ceux qui nous dominent. Que ce soit par l’attribution de subventions fédérales à nos artistes, par le budget astronomique attribué à la fête du Canada au Québec ou en nous imposant une image préfabriquée de nous-mêmes lors d’émission du jour de l’an, le pouvoir canadien ne cesse d’élaborer des stratégies pour affaiblir l’identité du Québec et assurer ainsi son pouvoir dans l’avenir. Par ailleurs, il se trouve aussi que les cultures nationales sont des freins à la consommation standardisée. Ainsi, pour les marchands du nouvel ordre mondial, nous devrions jouer le jeu des capitalistes en nous dispersant dans les futilités quotidiennes ne recherchant que le pouvoir et le plaisir. Nous devenons donc ainsi que des machines irresponsables poursuivant le profit et l’efficacité. Tranquillement, nous sommes relégués à n’être que les récepteurs d’une image qui n’est pas la nôtre. Bien sûr, nous sommes toujours officiellement des Québécois, mais officieusement, on tend à nous considérer comme de simples unités de consommation.

Alors Bye-Bye : la pédagogie de notre histoire, les grands questionnements sociétaux, le projet de société nationale, les référendums démocratiques et le Québec dans sa distinction. Rejoignons le troupeau du « american way of life » ou tout n’est qu’artifice contrôlé en fonction d’intérêts. Et comme à l’époque ou nous nous rassemblions à genoux devant un prêtre nous faisant répéter : « tous ensembles et un peu plus fort, oui nous l’aimons le sacré-cœur », adulons Véronique Cloutier et notre racaille artistique en répétant à l’unisson les insipides chansons de La Fureur. La nouvelle religion se nomme cathodique, et au pays de la rectitude politique et de la propagande fédéraliste, l’image en est son souverain.

Finalement, comme l’a si bien dit Guy A. Lepage à La Fureur du jour de l’an, je vous souhaite ce qu’il y a de mieux pour la nouvelle année : « qu’elle vous soit faite de paix, d’amour et de prostitution ».

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