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Posté par le 14 mai 2007 dans Parti Québécois

Et maintenant, Pauline Marois, revenons à l’objectif!

Pauline Marois

Mardi dernier, j’étais de bonne humeur… un peu comme si un abcès venait de crever. En effet, l’un de mes vœux avait été exaucé : André Boisclair démissionnait finalement de son poste de chef au Parti Québécois. Par le fait même, plutôt que de pourrir sur le sujet stérile de son leadership, André Boisclair redonnait ainsi aux Québécois l’occasion de reprendre la réflexion entamée (et délaissée) à la dernière course du PQ en 2005. Il faut dire que depuis l’arrivée de Boisclair à la tête du PQ, l’horizon souverainiste était bloqué ; l’absence de vision et de stratégie menait pratiquement le mouvement nulle part, si ce n’était vers le fond du baril.

Puis, avec les annonces de Gilles Duceppe et de Pauline Marois pour succéder au jeune chef, une course se dessinait entre ces deux poids lourds historiques du mouvement souverainiste québécois. Or, un réel débat se pointait sur la structure du mouvement souverainiste, le projet lui-même et le rafraîchissement de notre stratégie indépendantiste… c’était évidemment une dynamique positive. Cependant, tout cela était avant le retrait de Gilles Duceppe samedi. Donc, vraisemblablement, Pauline Marois sera couronnée en tant que 7e chef du Parti Québécois.

Projections

Pour ma part, s’il est évident que Pauline Marois améliore le potentiel du Parti Québécois par rapport à André Boiclair (qui n’était simplement pas qualifié pour tenir l’emploi), j’aurais quand même préféré voir Gilles Duceppe comme nouveau chef. En effet, ce dernier, occupant déjà le rôle de chef au Bloc québécois depuis prêt d’une décennie, était expérimenté en termes de leadership. Persévérant et discipliné, il aurait pu être ce leader stable pour prendre en main les rênes du Parti Québécois et ressaisir la formation souverainiste (coordonnant toujours le Bloc Québécois en sous-marin). En tant que nouveau venu sur la scène provinciale, il aurait oxygéné la répartie face à Charest et Dumont. Puis, dans l’objectif que le PQ regagnera l’opposition officielle à la prochaine élection (objectif vital), M. Duceppe me semblait pouvoir assurer la longue traversée dans le désert de l’opposition. De plus, étant parfaitement bilingue et connu au Canada anglais, Gilles Duceppe aurait détenu, en processus de référendum, une prestance face aux politiciens fédéraux. Son parcours politique était une lente ascension qui aurait pu culminer avec l’arrivée au pays… il aurait pu ainsi relancer le mouvement souverainiste vers la victoire ultime (nous devons retrouver le genre d’élan que nous avions en 1994, un élan devant se préparer dans l’opposition). Bref, depuis 10 ans qu’il est chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe n’avait jamais été que dans l’opposition, il était spécialiste dans cette dynamique… or justement, le prochain chef du PQ sera logiquement un chef de l’opposition.

Mais bon, Pauline Marois a aussi ses avantages. Péquiste de la première heure, elle connait tous les épisodes de son Parti et peut donc évaluer le cheminement du PQ dans le temps. Par ailleurs, détenant une expérience gouvernementale hors pair (elle est la seule personne dans l’histoire du Québec à avoir occupé les quatre grands ministères : Finances, Santé, Éducation et Conseil du trésor) elle connaît mieux que quiconque la machine gouvernementale. Puis, le Québec étant en résonance avec l’«effet Ségolène Royal» en France, conjugué à celui naissant d’Hilary Clinton aux États-Unis, on peut penser qu’une candidature féminine (finalement) pourrait être bénéfique. De plus, considérant au Québec que l’électorat féminin à toujours été plus frileux à appuyer le projet souverainiste, une femme à la tête du PQ contribuera certainement à inverser cette tendance. Cela dit, à mes yeux, le plus grand avantage de Pauline Marois, c’est son ouverture au dialogue et sa souplesse avec les militants souverainistes. En ce sens, elle m’apparaît finalement mieux placée que Gilles Duceppe pour réformer le Parti Québécois et y rassembler toutes les tendances souverainistes (droite et gauche).

Cependant, ma plus grande difficulté avec Madame Marois réside dans sa façon de communiquer publiquement. En effet, comme André Boisclair, elle à trop souvent recourt à langue de bois et n’est pas réputée non plus pour tenir des discours enflammant.

(En passant, je pense que l’une des raisons du succès de Mario Dumont et des politiciens de droite dans le monde, c’est qu’ils semblent «parler des vrais choses» au peuple. Si bien que ces derniers ne s’enfargent donc pas dans un langage « Politically Correct » comme trop de politiciens de la gauche présentement. Le paradoxe, c’est que par définition, en priorisant l’ordre économique (des riches) par rapport à l’investissement social, la droite s’oppose aux réels intérêts de la population).

Bref, Madame Marois doit compenser cette lacune et réexaminant la formule de ses communications, puis, en s’entourant de leaders pouvant tenir des discours inspirants. En ce sens, vous le comprendrez, je réactualise mon projet de réforme du Parti Québécois.

Le Plan de la course

D’ailleurs, je tiens ici à souligner que madame Marois connait mon idée. Effectivement, lors d’un dîner en tête à tête succédant une conférence à l’UQÀM (septembre 2005), j’ai eu la chance de lui exposer en personne mon plan. Or, bien que durant la course à la direction du Parti Québécois, j’appuyais officiellement Richard Legendre, madame Marois se révéla le candidat le plus réceptif à mon projet. D’ailleurs, durant un débat, je fus vraiment fier lorsqu’elle utilisa l’une de mes phrases : « l’idée au PQ n’est pas de choisir ENTRE la gauche et la droite… mais de choisir la gauche ET la droite ». Bref, Pauline Marois, qui compte déjà comme appui l’aile droite du Parti (Joseph Facal), est prête, elle, à négocier une entente avec Québec solidaire. De la sorte, mon projet de structurer le PQ en Parti de coalition à l’aide de clubs politiques pourrait s’avérer la formule appropriée.

Duceppe et Marois

Tout est possible groupe, un nouveau Parti Québécois peut toujours voir le jour… nous ne devons pas lâcher.

À l’image du roi l’univers se façonne
-Proverbe médiéval

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Carl Boileau
16 années il y a

Bonjour Louis!

Premièrement, je suis très honoré de ton passage sur mon blogue ; en effet, parlant de blogue justement, je suis littéralement admiratif du travail que tu accomplis sur « Un homme en Colère ». Franchement Louis, non seulement je suis presque toujours en accord avec les propos dans tes articles, mais en plus, je persiste à penser qu’Uhec.net est présentement en pôle dans la blogosphère québécoise en terme de leadership sociopolitique.

D’ailleurs, depuis l’émergence des blogues politiques au Québec, je me sens beaucoup moins seul dans mes réflexions; comme quoi, finalement, nous ne sommes pas si marginaux à regarder les choses dans une logique de gauche… du moment que nous arrivons à nous exprimer cependant. De la sorte, il est définitif que les médias indépendants dans la mouvance du Web 2.0 (tel qu’Uhec.net) contribuent à rétablir un équilibre dans le traitement de la réflexion publique. La preuve, Louis, de ton impact dans notre société : les journalistes de la nouvelle génération telle que Philippe Schnobb n’hésite pas référer à tes propos. Or, tout cela c’est de bon augure pour l’évolution de la pensée québécoise.

Cela dit, nonobstant l’excellente qualité de tes réflexions, est vrai aussi que ta rigueur sur Uhec.net dégage un certain cachet professionnel. Sincèrement, je n’arrive pas à saisir comment tu réussis à combiner autant de substances à une vitesse de production aussi constante. En effet, ton infernale cadence de rédaction à de quoi me complexer… puis-je te demander ta recette secrète (Red Bull expérimental concentré par intraveineuse?!?). Or, pour une personne qui a « abdiqué le journalisme faute de temps et incapable de survivre au stress des dates de tombée », tu te débrouilles aussi bien qu’un journaliste professionnel. D’ailleurs, je dirais même que tu te débrouilles mieux que les pros, dans la mesure que tu n’es même pas rémunéré pour ton excellent travail. Mais, voilà, n’est-il pas là, justement, le paradoxe de l’intérêt public entre l’information indépendante et celles issus des médias de masse (corporatistes). En ce sens, si je peux me permettre, si nous comparons la pertinence de tes contributions quotidiennes sur Uhec.net à celles grassement payées et inutiles de Richard Martineau… il y a quelque part une certaine injustice sociale.

Mais bon, peu importe l’actuel fonctionnement du système, à mon avis, ton talent t’appelle vraisemblablement à devenir un pro du journalisme d’opinions au Québec. Et d’ailleurs, les meilleurs politiciens québécois n’ont-ils pas été préalablement journaliste (René Levesque, Gérald Godin, Josée Legault).

Alors, Louis, je t’encourage à poursuivre cette formidable débauche d’énergie dont tu nous fais part par l’entremise de tes contributions sur Uhec.net. Ton blogue est une source d’inspiration…, sache qu’il me fera toujours plaisir de lire tes réflexions publiques.

NB. Ton article sur la direction potentielle du PQ avec Madame Marois est lucide ; d’ailleurs, j’irai bientôt d’un nouvel article sur le sujet.

Louis
16 années il y a

Marois a commis une erreur monumentale. En dissociant le PQ de la seule chose qui rassemble toutes ses factions, soit la souveraineté du Québec, elle condamne le parti au grenouillage, au conflit et possiblement à l’implosion.

La seule façon de rassembler l’aile-gauche, l’aile-droite et les purs et durs, c’est un référendum rapide, voire une élection référendaire à mon avis.

J’ai écrit un texte à ce sujet sur mon blogue si ça vous intéresse.

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