2012!!! Ésotériquement vôtre
2012… nous y voilà! Supposément selon des prophéties antiques, la fin du calendrier maya, Merlin, l’apocalypse biblique et tutti quanti, la fin du monde est pour cette année. Il suffit d’écrire les mots «fin du monde 2012» ou «21 décembre 2012» dans Google pour constater l’étendue des auteurs catastrophistes et du nombre élevé de prédictions. Maintenant de mon point de vue, puis-je enfin espérer qu’il ne resterait plus qu’une année pour que les adeptes de mysticisme bon marché arrêtent de nous casser les oreilles avec leur prophétie apocalyptique?
Malheureusement, force est de constater que le phénomène est cyclique; on entend régulièrement des histoires de fin du monde ressurgissent. Nostradamus évoquait 1992 en tant qu’année du jugement dernier, après c’était la fin du millénaire (chrétien), maintenant c’est les histoires de calendrier maya. Sociologiquement, c’est comme si les gens semblent avoir besoin de croire à fin du monde (il faudrait m’expliquer pourquoi). Subséquemment, parions que ce délire mystique entourant l’année 2012 se reformule autrement avec des nouveaux chiffres et des nouvelles histoires adaptées (en référence, lire sur le Web les nombreuses chicanes entre les gourous de l’astrologie à propos de l’interprétation des dates célestes).
Car, malgré le vocabulaire emprunté aux mathématiques et des références s’ancrant dans l’histoire, le point commun de toutes ces prophéties c’est qu’il n’est pas une question de fait historique ou de logique scientifique, mais bien de mysticisme… et du besoin inhérent de leurs adeptes à combler le vide spirituel propre à notre époque matérialiste. Cette époque où les dieux antiques se font remplacer par l’argent et où la religion catholique s’efface au profit de la religion cathodique. Et ne pensez pas que cette idée d’une fin du monde programmé afflige seulement des religieux fondamentalistes, mais paradoxalement aussi des pseudo «athée» bien de chez nous en Occident.
Cela me sidère; nous nous serions socialement débarrassés de la religion pour la remplacer par des fables prêt-à-porter et du parfum New Age. Or, il y a quelque chose qui m’échappe ici. Quand bien même le commun des mortels ne croirait pas réellement à ces sempiternelles prophéties, pourquoi donc y donner autant d’importance et en parler? N’y a-t-il pas des questions d’autant plus spirituelles que de converser sur l’horoscope et le calendrier maya? Vraisemblablement, ce phénomène doit répondre à un besoin de croire à une destinée quelconque (et nous éviter de trop réfléchir à nos propres choix individuel et collectif) tout en s’épargnant les obligations inhérentes à la pratique d’une religion et sa hiérarchie intrinsèque. Bref, peut-être ici est-ce l’évocation d’une spiritualité « fastfood » adaptée à notre société libéralisée et multiculturaliste. Car maintenant que tout est relativisé, toutes les opinions se valent les unes aux autres; or comble de tolérance et de mysticité, toutes les croyances sont dorénavant admises… aussi aberrante soit-elle.
La fin du monde ? Enquête sur le business de l’apocalypse
2012, une arnaque?
Comme l’exprime ici Pierre Cloutier, le porte-parole des Sceptiques du Québec, je pense la même chose au sujet du phénomène 2012. En effet, à l’heure de l’astroturf et des publicités virales sur Youtube, se pourrait-il que toute cette histoire concernant 2012 prenne origine dans une campagne marketing de la superproduction américaine du film catastrophe «2012». Puis, les produits dérivés sont en définitive bien nombreux sur le 21 décembre 2012: livres, films, documentaires, kit de survie, etc. «Il y a des gens qui font de l’argent avec ça; c’est une belle occasion de voir des tremblements de terre et des voitures qui sautent!» affirme Pierre Cloutier.
Bref, comme ce dernier, je suis aussi d’avis que plusieurs personnes véhiculent ces messages de fin du monde à des fins profitables. Après tout, la recherche du profit (plutôt que de la vérité) n’est-elle pas l’essence même de l’actuel système économique? Malheureusement pour notre intelligence collective, réalisons que nous sommes dans une société capitaliste plutôt que scientifique. À quand un changement de paradigme?
Je vous laisse ici avec un réel article scientifique sur les cycles du calendrier maya puis un autre d’un blogueur spécialisé dans l’actualité des sujets paranormaux.
La fin du monde est pour demain ! Je vous le confirmerai la semaine prochaine
– Frédéric Deville