L’élimination des guêpiers n’est pas fonctionnelle à Montréal
En gestion d’animaux nuisibles en milieu urbain, il faut savoir que les nids des guêpes sociales prennent de l’expansion au cours de l’été, atteignant ses dimensions maximales à la fin de cette saison. Durant cette période, chaque nid peut ainsi être peuplé de plusieurs centaines d’individus, voire de milliers selon les espèces. Logiquement, c’est alors que le contact entre les guêpes et les humains s’accroit et que proportionnellement leurs piqures à nos dépends surviennent.
Or, l’année dernière à Montréal, durant l’apogée du cycle des guêpes, un des deux employés municipaux chargés de l’extermination parasitaire était en congé de maladie. Concrètement, il n’y avait donc qu’un seul employé pour répondre aux nombreuses requêtes afin d’enlever les guêpiers sur le territoire de la métropole. Il va sans dire, cet employé étant aussi responsable de toutes les autres opérations municipales en gestion parasitaire, la majorité des guêpiers n’ont pu être traités ,suscitant ainsi la frustration de plusieurs citoyens (et leur lot d’appels en ce sens).
Cette année maintenant, c’est justement le cas d’un citoyen qui ramène mon intérêt pour ce dossier. En effet, à la fin de juillet, ce dernier a formulé une demande au bureau d’Accès Montréal (3-1-1) pour faire enlever un nid de guêpes dans l’arbre en face de son domicile. (Quand il est question de l’espace public, la responsabilité d’enlever le guêpier est du ressort de la ville). Selon la procédure, c’est ainsi que le 4 août dernier, l’un de nos employés à la division des parcs est allé en repérage pour valider la nature de la demande. Effectivement, plus souvent qu’autrement, les citoyens appellent nos services à tort au sujet des « nids d’insectes ». Or, cette étape de filtration est importante avant de transmettre officiellement la requête à l’Unité d’extermination. Car, puisque nos employés de la division des parcs ne sont pas autorisés/formés pour traiter les guêpiers sur place, ces requêtes sont soumises à l’interminable file d’attente du département de l’Unité d’extermination en question.
Pour la petite histoire, avant la fusion, cette responsabilité était administrée par un département indépendant comportant cinq techniciens. Depuis, le service d’extermination est géré par une unité spéciale de la direction des Travaux publics de l’arrondissement Hochelaga-Maisonneuve. Manifestement, la ville de Montréal ne fait plus de la gestion des animaux nuisibles à Montréal une priorité. Dans ces circonstances, il n’est pas étonnant que la requête d’un simple citoyen externe à l’arrondissement responsable ne soit pas prise en compte. Le problème dans le cas de mon citoyen, c’est que ce dernier est fortement allergique aux piqures d’hyménoptère… au point de pouvoir mourir s’il est piqué. Mais heureusement pour lui, j’ai réussi à transmettre cette information à bon escient et son cas spécifique sera prochainement réglé. Cependant, entendons-nous que le canal politique n’est pas la voie normale pour régler ce genre de requête administrative. Or, la problématique demeure quant à l’efficacité de notre système actuel pour le service de gestion des animaux nuisibles.
En guise de solution, au-delà mon constat d’inefficacité, je ne sais trop quoi proposer pour améliorer ce service. Toutefois, je soumets cette problématique à notre attention afin d’alimenter notre réflexion quant à une restructuration nécessaire de ce service à Montréal. En attendant, pourquoi ne pas former un employé par arrondissement pour apprendre à traiter les guêpiers? En effet, cette mesure nous permettrait d’accélérer considérablement le processus quant à l’élimination spécifique des nids de guêpes.
En terminant, étant un fervent promoteur de notre projet-pilote pour instaurer des ruches (nid d’abeille) dans mon arrondissement l’année prochaine, j’appréhende une certaine réception négative de la part du public si nous n’arrivons pas à gérer préalablement notre problème actuel de guêpes. En effet, y a encore beaucoup de confusion populaire entre ces deux insectes et donc, nous avons beaucoup d’éducation à faire pour expliquer les nombreux apports bénéfiques amenés par les abeilles en ville.
Pour votre information entomologique:
Bien que les guêpes sociales puissent devenir agressives quand leur nid est dérangé, d’un point de vu écologique ces insectes sont bénéfiques. En effet, elles contribuent au contrôle naturel des populations d’insectes (entre autres des insectes défoliateurs des forêts) et participent à la pollinisation. L’objectif des méthodes de contrôle n’est donc pas d’éliminer les guêpes, mais de réduire nos interactions avec elles et d’éviter les situations potentiellement dangereuses, surtout vers la fin de l’été, où elles se font plus abondantes.
Dieu a créé l’abeille mais le diable a créé la guêpe
– vieux proverbe allemand
Sa devrait être au apiculteurs de faire se service.
Avec la photo d’un hélicoptère le fourbe en plus. (Je le connais sous ce nom pour sa capacité unique à faire du vol stationnaire/à reculons).
« je ne sais trop quoi proposer pour améliorer ce service. »
–> Mettre en place des métriques de suivi de la qualité ? (Noter le nombre d’appels, de demandes validées, de demandes traitées, etc…).
A terme rendre ces données publiques et exploitables par tous.