Le réseau blanc de Montréal; un éléphant blanc sous la neige
Depuis le dernier article de Gabriel Béland sur le vélo en hiver, le sujet fait boule de neige… d’autant plus qu’il serait question que l’administration du Plateau Mont-Royal ne s’engage pas à déneiger sa part du réseau blanc. Bon, avant d’aller plus loin quant au développement du vélo en hiver, rétablissons les faits.
Primo: À l’exception de la piste longeant la rue Maisonneuve, l’actuel réseau blanc à Montréal est inadéquat. En effet, il consiste simplement en un ramassis de quelques bouts de bandes peintes dans les rues… mais déneigées en tant que partie intégrante du réseau routier.
Deuxio: Le déneigement du réseau cyclable dans le Plateau se fait de la même façon que dans les autres arrondissements de Montréal, c’est-à-dire que nous priorisons le déneigement des rues et des trottoirs avant celui des pistes de vélo. À titre d’exemple, la piste cyclable de la rue Rachel est pratiquement déneigée en même temps que la rue du même nom. Bref, le réseau blanc est aussi «bien» établi dans le Plateau que dans nos arrondissements voisins, à la différence du passage traversant le parc Lafontaine.
En effet, les parcs Laurier et Lafontaine ont cette fâcheuse caractéristique d’être serpentés par la piste cyclable #1. Déjà que nous trouvons cette situation aberrante pour les utilisateurs des parcs, il serait écologiquement irresponsable d’apposer des abrasifs dans nos espaces verts. Il reste donc l’option de déblayer la section du parc Lafontaine sans rajouter de sel; mais encore là, seul les plus aguerris des cyclistes emprunteront ce chemin. (D’ailleurs, si dans le parc Laurier nous considérons dangereuse la courbe inclinée en été, imaginez la même courbe bien glacée en hiver). Ainsi, une piste cyclable déneigée mais sans abrasif, peut vite devenir impraticable.
De toute façon, les utilisateurs actuels du vélo hivernal empruntent déjà le réseau routier… tout comme ils le privilégient aussi durant l’été. Or, au-delà les revendications historiques de la base politique de Projet Montréal, je me demande franchement à quel public s’adresse exactement le réseau blanc?
Pour un véritable réseau blanc
Qu’ont se le dise, le réseau blanc à Montréal est présentement un mythe, c’est est une carte PDF sur le site Web de la ville ou l’ont a dessiné un trait blanc… voire un plan de communication pour illustrer la perception que l’ont s’occupe de la question du vélo en hiver. Et encore une fois, parce que notre administration dans le Plateau-Mont-Royal dit les choses crument, parce que nous nous refusons de reconnaitre l’existence d’un véritable réseau blanc et nous complaire dans l’industrie du discours, eh bien, c’est nous qui portons l’odieux de saboter ledit réseau blanc. Et encore une fois, après-coup, aucun média ne trouvera la peine de corriger les faits.
La prochaine étape
Pour notre part, avant d’investir dans un véritable réseau blanc, il faudrait préalablement établir un axe nord-sud respectant le besoin réel. Car, dans l’actuel «réseau blanc», l’axe nord-sud est excentré à la 16e avenue entre Rachel et Saint-Zotique… autant dire que ça ne mène nulle part. Toutefois, il est vrai qu’en hiver, nous sommes obligés de fermer la piste cyclable #1 sur De Brébeuf. Effectivement, la voie de circulation automobile étant de 3.2 mètres entre les deux bandes de stationnements l’été, la rue De Brébeuf est ainsi trop étroite pour le déneigement si l’on maintient sa piste cyclable. De là, donc, l’exclusion d’une piste hivernale sur cette rue. D’autre part, considérant que nous souhaitons une alternative aux pistes cyclables de nos parcs, nous projetons l’ajout de plusieurs nouvelles pistes dans notre quartier. Mais en tant qu’arrondissement, nous ne pouvons construire de nouvelles pistes cyclables par nous-mêmes, car ce pouvoir est du ressort de la Ville-centre. Cependant, avec de l’imagination et de l’audace en politique, il est toujours possible d’influer le cours des choses.
Étant donné que la rue De La Roche, est excessivement large avec ses trois voies automobiles (malgré qu’elle soit statuée résidentielle), nous nous devons d’apaiser son flux de circulation (une promesse électorale). Pour ce faire, nous dégagerons donc un corridor… qui sera marqué à l’usage des vélos au printemps prochain. Dans un même ordre d’idée, cet éventuel réseau cyclable devrait se poursuivre au sud de Rachel en longeant l’avenue du Parc Lafontaine; quitte à se connecter au réseau blanc (et négocier la sortie des pistes cyclables des parcs).
Maintenant, à moins de prioriser le déneigement des pistes cyclables au détriment des trottoirs, ou de couper dans nos budgets pour former une équipe de cols bleus dédiés à de nouvelles fonctions, il faudra accepter la situation actuelle.
Bien sûr, le vélo hivernal gagne naturellement en popularité et son développement est une mesure progressiste. De la sorte, afin de peaufiner notre politique sur le vélo, je pense qu’il est approprié de lancer un comité aviseur sur la question. Ainsi, nous pourrions étudier les coûts inhérents au développement d’un vrai réseau blanc en fonction de son achalandage projeté. Puis, nous pourrions aussi profiter du moment pour réfléchir au problème de la signalisation en place qui limite l’utilisation des pistes entre le 1er et le 15 novembre à Montréal.
Pour une centralisation du déneigement à Montréal
Indéniablement, en considérant que l’élaboration d’un réseau implique un plan central, cette histoire de réseau blanc m’amène à penser au fonctionnement des arrondissements par rapport à la Ville-centre. Or, j’ai beau être un farouche autonomiste valorisant la décentralisation en général, je suis de plus en plus persuadé que le déneigement devrait être géré à 100 % par la Ville-centre. En effet, l’image est toujours forte lorsque nous tombons sur une rue enneigée alors que la même rue est déblayée dans un autre arrondissement. Et que dire de l’agencement entre le déneigement des artères assuré par la Ville centre et celui du réseau local opéré par l’arrondissement? Comment ne pas être interloqué par la différence des coûts du déneigement d’un arrondissement à l’autre en fonction des différends contrats accordés aux compagnies privées? D’ailleurs, ce qui nous coûte particulièrement cher dans le cas du Plateau-Mont-Royal, c’est le fait que nous sommes l’arrondissement le plus éloigné des lieux pour décharger la neige. Comment dire ici qu’un plan de déneigement global à Montréal pourrait nous permettre de permuter les lieux de déchargement dans une mesure d’économie globale.En tout cas, dans le contexte d’asphyxie fiscale où la dotation accordée aux arrondissements de Montréal est gelée depuis 2006 (une enveloppe de 55 millions pour le Plateau), il pourrait être un bon marché d’octroyer le rapatriement du déneigement à la Ville centre. Bien sûr, dans l’optique que l’on maintienne gelée la dotation des enveloppes budgétaires aux arrondissements.
C’est seulement quand l’hiver est arrivé qu’on s’aperçoit que le pin et le cyprès perdent leurs feuilles après tous les autres arbres.
– Confucius (Extrait des Entretiens)
Après quatre ans de refus, le Plateau-Mont-Royal déneigera ses pistes cyclables l’an prochain.
Par une savoureuse ironie, le «réseau blanc», annoncé en grande pompe en 2008, deviendra finalement réalité grâce à l’hiver exceptionnellement doux cette année, a expliqué le maire de l’arrondissement, Luc Ferrandez. En réponse aux critiques d’un cycliste mécontent faites lors d’une séance du conseil municipal, il a fait cette annonce lundi soir. Elle est passée inaperçue.
«Comme vous le voyez, cette année, on a peu de neige, ce qui va nous permettre d’engranger des surplus, a-t-il précisé. L’an prochain, je suis confiant qu’on va pouvoir déneiger notre partie du réseau cyclable. Je suis très confiant qu’en 2012, on va avoir un réseau blanc nord-sud et est-ouest déneigé, en particulier sur le Plateau-Mont-Royal.»
Déneiger sa part des 42 km de pistes cyclables du réseau d’hiver – essentiellement dans les rues Rachel et Cherrier- coûterait 135 000$ à l’arrondissement du Plateau. «Nous ne les avons pas», a tranché le maire. Les deux autres arrondissements que traverse le réseau blanc, Ville-Marie et Rosemont-La Petite-Patrie, confirment avoir toujours déneigé leurs tronçons.
Pas de sel dans les parcs
Selon le maire Ferrandez, le réseau blanc tel que conçu par la Ville de Montréal est une «fiction», car aucun axe nord-sud n’est possible actuellement. «Cet axe disparaît parce que c’est la rue Brébeuf qui sert de piste cyclable, et on ne peut la maintenir en hiver», a-t-il affirmé à la séance du conseil municipal. De plus, cet axe passe par deux parcs, Laurier et La Fontaine. Pour rendre ces segments sûrs, il faut absolument utiliser des abrasifs. «Il est hors de question de mettre du sel dans un parc. J’ai demandé si on pouvait déneiger la piste cyclable sans mettre de sel, le contentieux nous a répondu non. À partir du moment où la piste est déclarée ouverte, il faut qu’elle soit sécuritaire.»
L’arrondissement planche actuellement sur un changement de trajet, qui ferait en sorte que la piste cyclable passerait en bordure des parcs. Les élus de Projet Montréal ont par ailleurs souvent évoqué l’aménagement d’une piste cyclable sur la rue De La Roche, qui offrirait une solution de rechange à celle de la rue Brébeuf.
La présidente de Vélo Québec, Suzanne Lareau, voit dans l’annonce de l’arrondissement «une très bonne nouvelle», mais s’étonne du peu d’empressement de l’administration Ferrandez. «Quarante-deux kilomètres de pistes cyclables, c’est à peine 1% des trottoirs à Montréal. Qu’on ne me dise pas que c’est exagéré de déneiger ça.» Elle rappelle que seulement le tiers du réseau blanc est en site propre, le reste étant composé de bandes cyclables qui peuvent être déneigées en même temps que la chaussée.
Ce n’est pas la première fois que le maire Ferrandez promet d’entretenir sa portion de réseau blanc. Il avait fait miroiter le même engagement sur Facebook en décembre 2010. «Quand on va lancer le réseau blanc sur le Plateau (sans doute l’an prochain), ce sera significatif et sécuritaire – pas juste un concept pour faire cool, comme c’est le cas actuellement», avait-il écrit. Dans l’entourage du maire, on explique que cet engagement n’a pu être tenu en raison des défis budgétaires – notamment le gel des dotations – auxquels a dû faire face le Plateau cette année.
ce que j’ai note dans mes hivers a velo: les pistes cyclables (soit rachel, berri) sont definitivement pas deneigees au meme temps que les rues, comme carl dit. ca existe peut-etre dans un plan, mais pas dans la realite.
je pourrait emprunter la rue, mais je me sens pas mal plus secure dans cettes pistes isolees avec le beton. c’est un peu irritant quand j’ai embarquent dans une piste que semble etre deneigee, mais le prochain bloc le n’est pas. ca semble d’etre deneige sans systeme pour l’oeil naive.
quand on remarque que une rue est propre mais la piste a cote est presque inpassable, on s’est demande aussi si c’est une bonne chose si la politique de deneigement pour des pistes suivre celui des pour des rues. les conditions sont different: plus des traffic sur des rues, ce qui deplace un peu de neige additional plus vite sans effet. des pneux plus epee des voitures. souvant sur des pistes le sludge congele et forme une surface avec des traces. une fois recouvert par quelque centimetres de neige, ca devient pas mal dangereux.
deneiger les pistes cyclables bien, si ca coute $160.000/annee, c’est seulement 2% du budget de deneigement ($8m/annee).
je trouve que on donne trop de ce budget pour les voitures.
personnellement je me debrouille plus ou moins avec le velo l’hiver. mais je me sens comme dans une pays de developpement!
Très bonne analyse monsieur carlboileau.com ,
Concernant le réseau blanc, je trouve que c’est une bonne idée mais pas nécessaire.
Je circule à vélo 4 saisons depuis plusieurs bancs-de-neige-sur-les-chars. Le plaisir du vélo d’hiver est d’aller, comme en été, là ou bon te semble.
Dans une ville, il y a toujours un char qui est passé avant toi dans la neige.
Ce faisant, il trace la piste.
Ceci dit, effectivement la piste cyclable Claire Morisette est très sécuritaire en hiver. Un réseau 4 saisons serait pour moi un réseau de pistes cyclables avec bande de béton partout.
Nous reviondrons sur le sujet.
Encore une fois félicitations pour cet article Carl.
Avant d’investir quoi que ce soit dans un réseau blanc pour vélo, il serait impératif que le réseau piétonnier ne soit pas discontinu. On s’entend que si c’est trop dur de pédaler, on met le vélo sur l’épaule, on marche à côté, ou on passe ailleurs.
De décembre à avril, le pont Jacques-Cartier est fermé à tous ceux qui ne sont pas motorisés. Il n’y a aucun lien entre Montréal et la rive-sud, sans voiture, entre 1h et 5h (10h pour amener son vélo).