Le supposé «virage Web» des partis politiques au Québec
Les Internautes suivant la politique étasunienne ont tous été subjugués par la révolutionnaire campagne de Barack Obama sur le Web. De notre côté au Québec, la majorité des observateurs s’entendent pour affirmer que nos partis politiques tardent toujours à faire le fameux «virage Web». Or, le journaliste Vincent Grou de la SRC s’exclame aujourd’hui en disant que Barack Obama aurait finalement inspiré nos partis politiques à entamer le virage en question. La preuve, les dernières initiatives ici d’Union et Vision Montréal sur leurs sites Web. Sacrilège! Ce n’est pas parce que le maire Tremblay «nous parle» par Internet (comme si nous étions des attardés, en passant) que c’est une initiative révolutionnaire; ce n’est pas parce que Vision Montréal ouvre un pseudo-blogue que c’est nécessairement avant-gardiste.
Franchement, je déduirai que beaucoup de personnes ne comprennent toujours pas en quoi consiste le Web 2.0. Ainsi, je me sens obligé de modérer l’enthousiasme suscité par l’incursion «révolutionnaire» des vieux partis sur le Web en réexpliquant brièvement la philosophie du Web 2.0.
On qualifie de Web 2.0 les interfaces permettant aux internautes de pouvoir autant interagir avec le contenu des pages que librement entre eux. De la sorte, c’est en amenant le Web à devenir communautaire et interactif que ce dernier appel à révolutionner notre démocratie. À contrario, le Web dans sa conception initiale (dans ce contexte nommé « web 1.0 ») comprenait des pages Web statiques rarement mises à jour, voire jamais.
Or, ce n’est pas parce que des firmes de marketing développent la présence de leur client politique sur Internet que ces initiatives s’inscrivent dans la philosophie du Web 2.0. Subséquemment, le vrai virage Web des partis politiques au Québec s’entamera quand les internautes pourront réellement participer dans le contenu des partis politiques par Internet. Pour l’instant, tout demeure encore unidirectionnel, rigide et bien contrôlé par en haut. Un jour, il faudra réaliser et admettre qu’il y a une part de chaos intrinsèque dans l’exercice de la démocratie.
A quand, donc, un parti politique pour inspirer la démocratie participative en intégrant réellement la philosophie du Web 2.0 sur son site Web ?
Le web 2.0, bien plus qu’une source d’
information, est une source d’inspiration
-Anonyme
Bonsoir Casimir !
Oui, voici justement un exemple concret d’un site Web d’un parti politique développé dans une logique de démocratie participative 😉
http://projetmontreal-plateau.org/
Le Bloc Québécois fait de la politique 2.0 🙂
Jeudi matin, le Bloc Québécois utilisait Twitter pour inviter les internautes à faire connaître leurs suggestions en vue de préparer la période de questions. En fin de journée, sur le site du Bloc, Gilles Duceppe se disait très content de la réaction des internautes. De plus, il confirme avoir reçu des suggestions qui ont inspiré certaines de leurs interventions à la Chambre des communes.
C’est notamment le cas pour les interventions du député Jean-Yves Laforest sur l’harmonisation des taxes et celle du député Serge Ménard sur le registre des armes à feu. Le chef du Bloc Québécois ajoute que devant l’enthousiasme des gens, ils n’hésiteront pas à renouveler l’expérience.
Bonsoir Radicarl,
Très intéressant comme billet. Il serait pertinent que vous fournissiez des exemples concrets de ce qui constituerait, selon vous, un vrai virage Web 2.0 des partis politiques au Québec. Avez-vous des suggestions ?
Casimir| lire ici le dernier article de son blogue: Débat : rapatriement des plaines d’Abraham