The Beekeeper : Un essaim de clichés et un bourdonnement d’ennui
Dans l’arène surchargée des films d’action, il est rare de tomber sur une œuvre qui transcende le genre par son originalité et sa profondeur. Malheureusement, « The Beekeeper » ne fait pas partie de ces exceptions. Ce film, qui aurait pu offrir une réflexion nuancée sur la vengeance et la moralité à travers le prisme d’un apiculteur au passé trouble, se noie plutôt dans un océan de clichés et de facilités scénaristiques.
La promesse initiale d’un personnage principal avec une histoire intrigante – un ancien agent spécial reconverti en apiculteur – s’évapore rapidement, révélant la structure bancale sur laquelle repose tout le film. Jason Statham, bien que compétent dans les rôles d’action, est ici réduit à une caricature de lui-même, manquant cruellement de la profondeur nécessaire pour rendre son personnage mémorable ou même crédible.
Le début du film laisse entrevoir une métaphore prometteuse, celle d’un homme protégeant sa colonie contre les menaces extérieures, à l’instar des abeilles qu’il élève. Cependant, cette analogie est aussitôt abandonnée, trahissant un manque flagrant de cohérence et d’attention aux détails – confondre les guêpes (du genre Vespula) avec des frelons n’est qu’un exemple parmi d’autres de cette négligence.
Quant aux antagonistes, ils sont d’une telle caricature qu’ils en deviennent risibles, évoquant moins de véritables menaces que des figures tout droit sorties d’un dessin animé. Le scénario, qui semble avoir été assemblé à la hâte, enchaîne les invraisemblances sans jamais chercher à offrir une quelconque logique narrative ou émotionnelle.
Le film atteint son paroxysme d’absurdité lorsque l’on découvre que le nid de fraudeurs, censés opérer à l’échelle mondiale, se trouve à une distance comiquement proche des protagonistes. Cette proximité, loin d’ajouter au suspense, soulève plutôt des questions quant à la crédibilité de l’ensemble de l’intrigue.
Face à « The Beekeeper », ma frustration de cinéphile s’est transformée en désespoir devant tant de vacuité. Heureusement, ma patience ayant des limites, j’ai rapidement cessé de m’infliger ce supplice pour me précipiter vers une fin aussi prévisible qu’insipide. Cette précipitation vers la conclusion ne fut pas sans rappeler l’urgence avec laquelle on s’éloigne d’une conversation sans intérêt.
Comparativement, le dernier film d’action que j’ai eu l’occasion de voir, « Silent Night » de John Woo, resplendit désormais d’un éclat nouveau, élevé au rang de chef-d’œuvre par la médiocrité abyssale de « The Beekeeper ». C’est dire l’ampleur du désastre quand un film ordinaire devient un monument du septième art à côté d’une œuvre aussi dépourvue d’âme.
En définitive, « The Beekeeper » se révèle être un film d’action d’une vacuité affligeante, dont le seul mérite est de rappeler l’importance de choisir ses films avec discernement. Face à une telle déception, même les plus ardents amateurs du genre trouveront difficile de défendre ce long-métrage. Pour ma part, la conclusion hâtive et vide du film n’a fait que confirmer mon impression initiale : « The Beekeeper » est un film à oublier, rapidement consommé et tout aussi rapidement jeté dans les oubliettes de l’histoire cinématographique.
Je donne tout de même une étoile parce que les 20 premières minutes sont potable… puis que c’est finalement assez drôle tellement l’ensemble de « l’œuvre » est ridicule
The Beekeeper
- -La campagne d'un homme pour la vengeance prend une dimension nationale après qu'il a été révélé comme un ancien opérateur d'une organisation puissante et clandestine connue sous le nom de Beekeepers.