Pour des élections à date fixe
Dans mon dernier article, je relatais les limites démocratiques que nous imposait le système uninominal à un tour. Aujourd’hui, j’exposerai une autre des limites de notre démocratie, à savoir ce pouvoir du premier ministre de déclencher quand bon lui semble des élections (avec 45 jours de préavis). Et dire qu’après l’élection de Stephen Harper en 2006, j’étais au moins satisfait que ce dernier nous ait promis des élections à date fixe. Rappelez-vous, Stephen Harper justifiait alors la nécessité d’une loi sur les élections à date fixe pour empêcher l’utilisation du calendrier électoral à des fins partisanes. Dans l’actuelle campagne pourtant, c’est exactement ce que Stephen Harper a fait en violant sa propre loi. Et maintenant, il faudrait s’étonner du cynisme de la population envers le pouvoir politique.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=HhccE2OPBO8&feature=related[/youtube]Admirez ici le beau mensonge de la potiche de service
Non, mais c’est vraiment fatigant de ne jamais savoir quand est-ce-que les élections peuvent nous tomber dessus… surtout pour les Partis d’opposition d’ailleurs, qui doivent constamment demeurer sur le qui-vive (pancartes à planifier, local à louer, investitures). Ce qu’il faut comprendre dans cette aberration «démocratique», ce qu’elle donne un énorme avantage (partisan) au parti en place. En effet, au gré des sondages, non seulement le premier ministre peut déterminer les élections en fonction de ses propres intérêts, mais son Parti peut ainsi avoir une précampagne en connaissant d’avance la date de l’élection. Bref, cette formule est fondamentalement conservatrice, car elle favorise le maintien du pouvoir en place au détriment des forces du changement (l’opposition).
Parlant de stratégie de calendrier, il faudra ainsi considérer l’effet de l’actuelle campagne présidentielle aux États-Unis sur le choix de notre date d’élection par Stephen Harper. Effectivement, les sondages appréhendant l’élection de Barack Obama, il était ainsi dans l’intérêt des conservateurs canadiens de prendre les devants sur le retour en force d’un courant progressiste en Amérique. Si bien plutôt que de se faire influencer par l’élection des démocrates aux États-Unis, le Canada, conservateur, en arrivera à influencer les américains à voter républicain. Certains stratèges politiques appellent ce genre de dynamique «le génie du pouvoir»… pathétique.
Pire encore, de notre côté au Québec, soyez assuré que ça grenouille présentement au Parti libéral (PLQ). En effet, dans l’éventualité de l’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire au Canada le 14 octobre prochain, nous pouvons penser que la dynamique se présentera favorable au déclenchement des élections par Jean Charest au Québec. Super!!! Encore une fois, nous aurons droit à une belle campagne superficielle et précipitée plutôt qu’un débat en profondeur étalé sur plusieurs mois (comme aux États-Unis et en France). Bref, voilà encore un aspect démontrant comment la droite politique manipule actuellement la démocratie pour arriver à ses fins… concrètement, il faudra un jour comprendre que les dés sont pipés. Charest au Québec, Harper au Canada, Bush aux États-Unis, Sarkozy en France, Berlusconi en Italie, Calderón au Mexique… maintenant, j’en arrive même à me demander si la gauche (la vraie) pourra un jour reprendre démocratiquement le pouvoir en occident.
Alors, voilà, avant de devenir le chien de poche de la politique internationale des États-Unis, il fut un temps où le Canada avait une excellente réputation. Progressistes, pacifiques, nous avions même une influence diplomatique. Pire encore, dans l’éventualité que les Étasuniens éliront Barack Obama (espérons-le), l’élection de la franchise républicaine du Canada servira de refuge et bastion aux idées de Gorges Bush pendant 5 longues années. Ici, je dis un gros merci aux morons de Quebec city.
Mon espoir maintenant : le Bloc résiste au Québec, le NPD devient l’opposition officielle au Canada; et ce dernier nous promettra, finalement, un système d’élection proportionnelle à date fixe.
La liberté est l’ensemble des droits, qu’aucune société régulière ne peut ravir à ses membres, sans violer la justice et la raison
– Henri Lacordaire (Extrait de Pensées)
Tiens tiens, je viens de lire aujourd’hui qu’un scrutin en 2008 n’est plus exclu au provincial. Alors je ne m’étais pas trompé dans ma vison de cet article.
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/200809/29/01-24470-un-scrutin-en-2008-nest-plus-exclu.php
@ Haitian
Je ne trouve rien de génial à trahir sa propre loi et mépriser la démocratie… c’est simplement malfaisant.
Merci Louis pour l’info… Morin a définitivement repris du service sur la blogosphère. D’ailleurs, je pense même que l’allusion au fait que la droite n’est pas une maladie dans l’entête de son nouveau blogue, fait quelque peu référence à mon article qui avait sonné avec la fin d’Élodie.
http://radicarl.net/la-blogosphere-quebecoise-malmenee-pour-en-finir-avec-elodie
Mais bon, étant donné la campagne électorale et le vent favorable aux Conservateurs, il était à prévoir un retour en force de la droite sur la blogosphère québécoise. Cependant, encore une fois, l’exemple de Morin nous démontre que les blogueurs de droite ne sont jamais désintéressés de leurs intérêts personnels. À savoir, leur rendement économique ou l’avancement de leur carrière professionnel/politique.
D’ailleurs, il faudrait avertir Élection Canada que le salaire d’un attaché de l’ADQ (les fonds publics) sert présentement à promouvoir la campagne conservatrice. Décidément, Morin aime jouer avec le feu… peut-être que sa maladie physique ronge sa vie au point qu’il n’a plus rien à perdre.
À ce sujet, je viens d’envoyer un courriel à Antoine Robitaille du Devoir
Pendant ce temps, Pierre Morin, troisième vice-président de l’Assemblée Nationale et militant adéquiste de la première heure, ayant déjà utilisé le pseudonyme de Élodie Gagnon-Martin pour appuyer anonymement son propre parti, vient de se lancer en campagne avec son blogue Un blogue bleu Québec
Je ne sais pas pour vous, mais moi ça me met mal à l’aise de savoir qu’une personne payée par nos impôts pour faire un travail à l’Assemblée nationale du Québec milite anonymement (du moins il a essayé, mais je l’ai immédiatement reconnu) travaille à la solde d’un parti fédéral.
Faites passer le mot: Pierre Morin est de retour.
Monsieur Harper est TRÈS ambitieux. Lorsqu’un individu déploie autant d’énergie pour s’accaparer du pouvoir, il faut se demander quelles sont les raisons qui le motivent. Quelles sont-elles? Quel est le réel agenda de M. Harper? Qui est derrière cette machine?
Lorsqu’on scrute le passé de Stephen Harper, on n’y retrouve pas un homme préoccupé par la pauvreté, ou la justice, ou l’éducation des jeunes, ou le bien-être de ses concitoyens. On découvre un économiste passionné par les idées conservatrices de Leo Strauss, un homme très proche des groupes de pression religieux et un politicien qui semble vouloir suivre les traces de Preston Manning. Tout comme Mario Dumont, il n’a pas travaillé très longtemps, il est un politicien professionnel.
Si les québécois et les canadiens sont disposés à lui donner un mandat majoritaire de 4-5 ans, on verra ce qu’il a vraiment dans le ventre. Ce sera peut-être l’occasion de « réveiller » la gauche. Parce qu’elle dort la gauche.
lutopium| lire ici le dernier article de son blogue: Le mirage des réductions d’impôt de Stephen Harper
Je déteste Harper mais avouer qu’il a été smat, il a prit tout le monde par surprise. Fin stratège celui-ci,,,