Nouvelles explications à propos de mon idée d’un «quartier français» dans le Plateau
Mon projet d’instiguer une zone « d’influence » française dans mon quartier à Montréal m’aura déjà suscité de vifs échanges. Effectivement, il est très sensible de délimiter un territoire dans l’espace ; inconsciemment, nous savons tous que la mise en place d’une « frontière » peut-être conflictuelle, d’autant plus lorsque nous accolons une appartenance culturelle à ce territoire. Toutefois, en présentant cette idée d’un quartier français dans le Plateau Mont-Royal, je n’ai jamais vraiment pensé que c’était un projet officiellement réalisable.
Ainsi, ce que je lance ici par l’annonce de ce projet, c’est le message qu’il y a déjà beaucoup de français dans cette zone de mon quartier. Par ailleurs, étant présentement à Paris, l’occasion est par le fait même idéale d’exprimer aux françaisEs que je rencontre qu’il y a une place pour eux à Montréal, un « genre » de « quartier français ». Il est vrai aussi que je tente ainsi de faire mousser l’intérêt pour mon quartier, d’y favoriser le tourisme et les échanges culturels. Or, cette idée est donc un signe d’ouverture et de bienvenue manifestant une volonté de rapprochement entre la France et le Québec. De la sorte, en pointant une « zone » informelle du Plateau comme étant « d’influence » française, non seulement j’accélère en France la connaissance de ce point de rendez-vous, mais je familiarise les françaisEs à la géographie de mon quartier. À partir de là, une fois que la zone existe dans l’imaginaire collectif, il n’est plus nécessaire de délimiter officiellement un territoire.
Néanmoins, quand elles suivent des évolutions « naturelles », c’est-à-dire la concentration d’individus partageant des attributs primaires dans un espace donné, de réelles délimitations peuvent se concrétiser d’elles-mêmes. Ainsi, à Montréal, il y a des portes bornant «le quartier chinois» et «la petite Italie», «le village gai» y est aussi délimité par des poteaux de la Ville tapissée aux couleurs de l’arc-en-ciel.
Pour ma part, j’apprécie sincèrement le développement de cultures spécifiques dans des territoires divers de ma ville. En effet, j’aime savoir que les communautés ethniques que nous accueillons peuvent s’émanciper dans ma ville, j’aime avoir l’impression de radicalement pouvoir changer d’environnement en me déplaçant simplement de quartier. N’appréciez-vous pas les produits spécifiques que nous pouvons trouver dans chacun de ces quartiers particuliers, d’y constater à chaque passage la vie d’une autre façon, voire, d’y confronter vos idées ? Et le brassage des cultures, n’est-ce pas la meilleure condition pour développer l’innovation et l’originalité. Effectivement, quand chacun y apporte du sien pour contribuer à l’intérêt collectif, la diversité devient une richesse qui augmente globalement le potentiel des échanges. Bref, marquer les différences, c’est ajouter de nouvelles couleurs au tableau que nous dessinons.
Or, je vous propose simplement ici de dessiner quelque part les couleurs de la France à Montréal… de souligner la présence française parmi nous.
Je le rappelle, la France est la nation fondatrice de Montréal. En 2008, ce sera le 400e anniversaire de la fondation de Québec. De la sorte, une délégation française traversera l’atlantique pour l’occasion. Pourquoi donc ne pas rajouter ici une étape montréalaise à cet événement ? Oui, il est réalisable pour l’occasion de décorer de drapeaux français un segment de la rue Saint-Denis ! Maintenant, il n’en demeure qu’à nous de convaincre les politiciens concernés de s’activer.
Vous l’aurez compris, je lance ici un ballon. Or, si le quartier français à Montréal est un projet ne pouvant se réaliser qu’informellement, mine de rien, cette idée peut, d’elle-même, faire son chemin dans les esprits
Avec des « si » on mettrait Paris dans une bouteille
Salut Carl,
je suis tombé par hasard sur ton blog (très bien fait au passage), et je suis exactement sur la même longueur d’onde que toi (pas sur une idée spécifique mais sur la conception de la francophonie, de la place du Québec, des devoirs aussi de la France, de l’importance d’un développement durable à la manière « francophone », par opposition au modèle anglo-saxon, etc.).
Je suis français MAIS je suis aussi québécois, depuis mon arriéve au Québec, il y a 5 ans, je ne conçois plus le fait d’être uniquement français, mon coeur est divisé en 2, et j’ai fait ma demande de citoyenneté, malheureusement canadienne et pas québécoise…voilà pour ma situation.
Je dois vraiment remercier le Québec et les québécois par leur ouverture d’esprit, leur envie de découvrir les autres, et leur faculté à se remettre en question (faculté ô combien absente dans la mentalité franco-française, on chiâle mais on ne remet rien en question), leur pacifisme (trop parfois, car à force de tergiverser le Québec n’est toujours pas un peuple qui choisit son destin alors que nous sommes entrés dans le XXIème siècle)…
Bref, je suis convaincu de l’intérêt pour la francophonie (si on pouvait avoir une structure aussi forte que le Common Wealth…) d’un rapprochement franco-québécois et québéco-français, l’approche francophone nord-américaine du Québec d’un côté, qui doit composer avec la marée d’anglophones à ses portes et l’aigle américain, un contexte géographique, social et économique différent et propre à lui, et de l’autre, la « vieille » France (un petit dépoussiérage avec une plus grande ouverture sur le monde serait nécessaire selon moi), avec son historique, sa culture, sa réalité européenne et ses devoir envers la francophonie (la calamiteuse histoire de TV5 m’a vraiment fait honte, cette chaine DOIT représenter la francophonie et pas les intérêts de la FRance, quel manque de vision, on voit qu’il y a du chemin à faire)…
Je m’arrête là car je pourrais discourir longtemps 😉
bonne continuation
Gaël