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Posté par le 6 octobre 2006 dans Sociologie, Stage Paris-2006

Patiner vers l’hôtel de ville à Paris… un parcours de combattant!

Saumon remontant une rivière

Dans mon premier article à Paris, j’y évoquais habiter à 15 minutes de roller de l’hôtel de ville! He bien, c’était finalement la perception erronée d’un Montréalais méconnaissant l’expérience du déplacement à Paris. En réalité, traverser trois kilomètres à Paris n’a rien à voir avec parcourir trois kilomètres à Montréal. Ainsi, c’est plutôt aux alentours de 45 minutes le temps qu’il me prend pour franchir en roller les trois kilomètres séparant mon domicile à l’Hôtel de Ville… de quoi me faire réfléchir sur les causes générant cette différence temporelle.

Bien qu'en allant à sens contraire, il est vrai que je gagnais beaucoup de temps à empruter les voies réservées au bus

Heureusement, je gagne beaucoup de temps en empruntant les voies réservées au bus…

En premier lieu, il faut savoir que Paris c’est extrêmement dense! Il faut y aller pour vraiment discerner cette réalité. Effectivement, la capitale française compte 2 125 000 habitants pour une superficie 87 km², soit 24 400 habitants au km². Par ailleurs, ce chiffre ne prend pas en compte la circulation touristique de 60 millions d’individus par année (première destination touristique au monde), ni celle des banlieusards transitant dans la ville pour se rendre au travail. Paris constitue donc un noyau extrêmement compact autour duquel gravitent les communes de banlieue, c’est donc l’hypercentre d’une agglomération qui dépasse 10 millions d’habitants. Concrètement, de par le monde, on trouve de telles densités élevées que dans quelques villes africaines ou asiatiques… c’est vous dire à quel point la masse grouillante d’humains circulant à Paris peut-être laborieuse à traverser pour un patineur.

D’autre part, une autre manifestation tangible différenciant la circulation de Paris à Montréal réside dans l’usure prématurée des roues de mes rollers: signe ici d’un accroissement en freinages de ma part.

roues usées

En effet, quand je patine à Paris, mon cerveau est surchargé par l’évaluation des sources de bruits et des obstacles en mouvements. De la sorte, toujours en alerte, il me devient nécessaire de réduire ma vitesse afin bien traiter le chaos environnemental. Dans ce contexte de vigilance permanente, il va sans dire que mon esprit n’est pas libre d’errer trop loin dans mes pensées.

En plus, considérez que le sol y dénote une variabilité de surfaces distinctes

En plus, considérez que le sol y dénote une variabilité de surfaces distinctes… et rien de bien lisse en passant

Par ailleurs, si la configuration décousue des rues contribue au charme de Paris, elle peut vite devenir aussi l’enfer au retardataire désorienté. Bref, patiner à Paris est moins rapide que patiner à Montréal… et d’autrement moins récréatif.

En comparaison, ici, les longues et larges rues perpendiculaires de mon quartier à Montréal

En comparaison, ici, les longues et larges rues perpendiculaires de mon quartier à Montréal

comparatif sociologique de Paris à Montréal
Tant qu’à y être, vous devez absolument connaître le parcours extrême que j’emprunte chaque matin… la première partie du trajet étant un réel parcours de combattant. En effet, à peine sorti de mon logement, je dois circuler à contre sens, envers et contre tous, sur la rue du Faubourg Saint-Denis.

parcours-extreme

Pratiquement compressé entre la Gare du Nord et la Gare de l’Est, cette rue commerçante m’est en effet la seule voie disponible pour pouvoir « aller au sud ». Ainsi, à cause des deux gares, la rue du Faubourg Saint-Denis à cet endroit n’est pas réellement croisée de rues transversales, et agit donc comme un goulot pendant plusieurs mètres. Le pire, c’est qu’il y a une partie définitivement dangereuse avec un trottoir en chantier, un obstacle qui oblige les piétons à s’aventurer dans la rue… rue qui se trouve à être le chemin des autobus entrant à la Gare du Nord. C’est complètement malade; et chaque matin, je me surprends à revivre ce délire! Comme quoi, faire du roller à Paris, ce n’est pas toujours synonyme d’une agréable ballade.  😐

Imaginez en plus quand le sol est mouillé

Imaginez en plus quand le sol est mouillé et que vous êtes en retard

Voici donc en primeur, deux petites vidéos stockées sur Google vidéo YouTube, pour vous permettre d’expérimenter le parcours en question. Vous verrez, vous vous sentirez littéralement comme un saumon devant remonter les rapides pour se rendre à destination. Vraiment, quelquefois le roller peut-être qualifié de sport extrême.


J’ai filmé pour vous l’une de mes descentes quotidiennes vers l’Hôtel de Ville sur la rue du Faubourg Saint-Denis

Dans la vie, il n’y a pas de problèmes et d’obstacles ; il n’y a que des défis et des épreuves
– Michel Bouthot (Extrait de Chemins parsemés d’immortelles pensées)

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1 commentaire

  1. Très joli billet sur le roller à Paris merci. Je pratique le freestyle personnellement Paris est ma ville préférer pour s’y aventurer justement comme quoi :p

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