Pour le meilleur ou pour le pire, le Québec entre dans une nouvelle ère politique!
Le scrutin du 26 mars dernier est indéniablement devenu une date historique. Bien que nous le pressentions quelque peu, nous avons tous été assommés par la fulgurante croissance de l’ADQ. Or, nous devons intégrer cette nouvelle réalité sociopolitique s’imposant dorénavant au Québec. Pour ma part maintenant, je l’admets, même si je surveille le développement de l’ADQ depuis plusieurs années, je suis extrêmement inquiet par la situation.
En effet, L’ADQ est une formation populiste de droite, aux idées rétrogrades, démagogique au possible et sans réel programme… pour l’instant du moins. Car oui, faisant face aujourd’hui à un gouvernement libéral minoritaire, l’ADQ a vraisemblablement le momentum nécessaire pour former le prochain gouvernement. De sorte que, non seulement il n’est pas dans l’intérêt de l’ADQ de se coaliser avec le PQ pour engager un référendum sur la souveraineté du Québec, mais cette formation est maintenant en position pour recruter des personnalités de prestige et augmenter ses ressources financières. Bref, nous comprenons que la souveraineté du Québec ne se fera pas dans un avenir rapproché… une perspective chez moi qui a drastiquement évolué depuis le résultat électoral (en effet, dimanche dernier, dans mon premier videoblogue, je me réjouissais naïvement d’une possible coalition PQ-QS-ADQ en route vers un prochain référendum).
D’autre part, depuis la défaite référendaire de 1995, l’ADQ a continuellement joué la carte de l’ambiguïté sur la question nationale. Comme je l’évoquais dans le vidéoblogue mentionné ci-haut, cette dynamique à double tranchante aurait pu devenir à l’avantage du mouvement souverainiste dans la perspective de gonfler notre appui populaire dans une éventuelle coalition. Mais il faut arrêter de prendre ses désirs pour la réalité ; avec son concept d’autonomie et son appui aux conservateurs canadiens de Stephen Harper, force est d’admettre que l’ADQ est une formation résolument fédéraliste. Paradoxalement, si le vote à l’ADQ est en partie constitué de souverainistes mécontents, si l’ADQ a récolté l’ensemble du vote de contestation (qui n’est pas nécessairement fédéraliste), cette formation ramène cependant l’ensemble du peuple québécois dans le bercail de l’ordre canadien. Est-ce que les «souverainistes» de l’ADQ s’en rendent compte ?
Mario Dumont est dorénavant sur une lancée. Grâce à sa «jeunesse» et son langage populiste, il se sera finalement imposé comme l’icône populaire de la pseudo résistance face au système et ses élites; il est le nouveau visage alpha du peuple Québécois. Puis, en tant que nouveau chef de l’opposition, il aura tout le loisir d’augmenter davantage son capital de sympathie. Bref, Mario Dumont est en état de grâce et intouchable ; à la prochaine élection provinciale, les Québécois le nommeront assurément à la tête de la province. Mais où est-ce que tout cela nous mène? l’ADQ à t’il finalement un projet de société ?
Le scénario catastrophe : Un petit Québec sans intelligence collective
En effet, au moment de l’effectivité du premier gouvernement adéquiste au Québec, nous entrerons dans un nouveau cycle fédéraliste (qui plus est, cette fois, résolument de droite). Ce sera alors le triomphe de l’autonomie, un genre revisité du beau risque de l’époque. Toutefois, puisque l’autonomie adéquiste est un concept artificiel, électoraliste et vide de sens, le Québec stagnera constitutionnellement. Puis, fort de son idéologie néo-libérale et conservatrice, l’ADQ (aidé du gouvernement canadien de M. Harper) accélérera le démantèlement de l’État québécois. De la sorte, l’ensemble de nos systèmes sociaux se verra ainsi diminué et nos moyens collectifs, face à la mondialisation néolibérale, diminueront drastiquement. Ensuite, le nationalisme niais de l’ADQ repliera le Québec sur lui-même, rejetant ainsi l’évolution de sa métropole et détournant notre intérêt collectif pour les questions internationales. Culturellement, le gouvernement adéquiste délaissera notre âme collective à l’économie de marché, puis, développant une fierté identitaire aux « pense-petits », nos prochaines «élites» québécoises dénigreront l’intellectualisme sous toutes ses formes. Est-ce vraiment cela le Québec moderne auquel M. Dumont fait référence lorsque qu’il affirme que sa formation nous fait entrer dans le 21e siècle ?
Ecoutez sur le sujet ici le nouveau député adéquiste de Portneuf, Raymond Francoeur… éloquant.
Et maintenant, que faisons-nous ?
Mais il n’est pas trop tard pour changer le cours de ce scénario potentiel, la résistance sociale doit s’organiser… les forces souverainistes doivent se ressaisir, ET DÈS MAINTENANT ! Or, cette fois-ci, le contexte est approprié, voire nécessaire, pour une réforme majeure du Parti Québécois. À partir de l’électrochoc historique de ce 26 mars 2007, le Parti Québécois est entré dans un profond examen de conscience, une phase de reconstruction… la réelle saison des idées vient de démarrer. (D’ailleurs, il suffit de constater l’explosion des textes d’analyse au Québec pour le prouver).
En ce sens, la première évidence qui s’impose : la connexion ne se fait pas entre André Boisclair et la population (particulièrement en région). Malgré une campagne superficiellement convenable et sans majeures erreurs, malgré une solide performance au débat des chefs, André Boisclair a mené le Parti Québécois à son plus bas score depuis 1970… logiquement, ce dernier ne pourra jamais faire mieux. Or, cet échec est inacceptable et démontre clairement qu’il y a des gros problèmes dans l’actuelle formule du PQ. D’autre part, sous la surface du supposé courant de droite déferlant sur le Québec, le réel moteur de la vague adéquiste est probablement le ras-le-bol de la population pour la classe politique… soit le manque de confiance envers nos dirigeants actuels. En parlant un langage simple que le peuple comprend, Mario Dumont se place ainsi, dans l’imaginaire populaire, en opposition aux élites parlant la langue de bois. De la sorte, actuellement, le peuple s’identifie à «super Mario» et non pas au détaché millionnaire-gai-de-Montréal souriant à tous les vents. Bref, nous avons aujourd’hui un problème de communication avec le peuple Québécois… il y a dorénavant une fracture entre le Montréal intellectuel et le peuple québécois régional. (D’ailleurs, voilà exactement la situation que souhaitait atteindre la presse fédéraliste en faisant la promotion d’André Boisclair durant la course à la direction du PQ. A ce moment-là, les membres du PQ ont lamentablement échoué un test d’intelligence collective).
Pourtant, malgré cet échec historique nous amenant au bord du gouffre, il semble qu’André Boisclair s’accrochera irresponsablement (encore une fois) à notre direction en sous-entendant que c’est le programme du Parti qui aurait handicapé notre performance, qu’il faut «recentrer» notre formation au goût de la mode adéquiste… qu’il faille remiser l’option fondamentale du Parti québécois. Ce refrain, nous l’avons déjà entendu avec Pierre-Marc Johnson en 1985 et le concept d’affirmation nationale… or, l’histoire nous prouve que ce n’est pas le bon air à chanter. Ici, préférant sauver son poste plutôt que l’option qu’il est chargé de promouvoir en tant que chef, il est facile de déduire qu’André Boiclair est davantage un politicien professionnel qu’un réel leader souverainiste. D’ailleurs, en passant, il est fort à parier que la méfiance constante des authentiques militants indépendantistes envers ce dernier aura contribué à dégager un avertissement instinctif en direction de l’électorat.
D’autre part, par définition, le chef est (théoriquement) un rassembleur. Toutefois, André Boisclair (contrairement à Pauline Marois), n’aura jamais vraiment voulu rallier les autres tendances souverainistes dans «son» Parti. Il était rébarbatif au SPQLibre, ne voulait pas créer de nouveaux clubs politiques, souhaitait l’expulsion des «purs et durs», et dédaignait tout pourparler avec Québec solidaire. Bref, M. Boisclair ne priorisait aucunement l’alliance des forces souverainistes. Au contraire, au nom d’une pseudo modernisation (cure de rajeunissement), il aura plutôt appliqué un sectarisme politique afin d’installer sa clique de jeunes carriéristes aux commandes du PQ. Ainsi, puisque l’insatisfaction populaire envers les Libéraux permettait d’entretenir les espoirs que le PQ pouvait être automatiquement reconduit au pouvoir, générer la coalition n’apparaissait pas nécessaire pour l’entourage de M. Boisclair. La recette électorale ne consistait alors que de promette un référendum (afin de polariser le vote et rapatrier l’ensemble des souverainistes pour le scrutin) ; le tout, enrobé d’une belle campagne de marketing (quelque peu inspirée par mon travail d’infographiste militant en passant). Dans cette logique malheureusement, peu importait la préparation du référendum et son résultat, car l’importance pour le PQ à Boisclair était de reprendre le pouvoir provinciale.
De la sorte, depuis sa nomination comme chef du Parti Québécois, André Boisclair aura fait cavalier seul, torse bombé devant les « Kodaks » et glaive en plastique à la main, sans jamais considérer l’importance de faire appel aux troupes d’infanterie sur le terrain de bataille. Pourtant, étant porteur de l’âme collective du projet québécois, le PQ n’aurait jamais dû être le «trip» d’un seul homme ; aussi charismatique sera-t-il, nous ne gagnerons jamais la guerre avec un seul individu. En définitive, avec un minimum d’analyse, il est facile de déduire que l’actuelle direction du Parti Québécois est autant déconnectée du raisonnement de l’intérêt indépendantiste que de la réalité du contexte québécois. Pour qui sait lire dans les nuages, notre défaite électorale était pratiquement inscrite dans le ciel.
Ironiquement, durant la course à la direction du Parti Québécois, le slogan d’André Boisclair était «ensemble».
La réforme nécessaire du Parti québécois
Cependant, le changement de chef à venir n’étant que la partie superficielle de la mutation qui s’impose, les questions du leadership ne doivent pas pour autant entraîner une fuite en avant. En effet, bien que notre principal problème soit du domaine de la communication et non de celui de nos idées (notre programme social-démocrate et notre projet national), nous devons repenser complètement notre stratégie.
Or, en premier lieu, la logique de l’intérêt indépendantiste imposant l’esprit de rassemblement, il est inacceptable de rester passif devant l’actuel échec du Parti québécois à coaliser les forces souverainistes. En ce sens, afin d’aménager les structures adéquates pour intégrer l’ensemble des militants souverainiste, notre priorité devrait être une réelle réforme de notre formation. Ici, vous l’aurez compris, je réactualise ma stratégie d’élaborer sur mesures des clubs politiques dans le Parti Québécois.
En attendant de préparer une présentation PowerPoint pour vous expliquer en détail cette stratégie, je vous laisse tout de même un texte jetant les bases de l’idée. Ce texte, avait été écrit afin d’être distribué au dernier congrès du PQ en juin 2005. À ce moment-là, en tant que délégué de Mercier, j’accompagnais entre autres Pierre Dubuc, afin de promouvoir (et protéger) la reconnaissance dans nos statuts d’un premier club politique, soit ici, le SPQLibre.
Par ailleurs, la création de clubs politiques distincts n’aura pas seulement l’avantage d’agrandir l’espace politique dans le Parti, mais aussi, d’exporter la réflexion indépendantiste en direction des Québécois. En effet, les échanges de vision entre les divers clubs (les clubs étant littéralement les embryons des futurs Partis dans le Québec indépendant), stimuleront nécessairement les Québécois à imaginer leur avenir collectif (l’état d’esprit fondamental des souverainistes). De la sorte, en installant progressivement le climat politique du futur Québec indépendant (axe pôle gauche –vs- pôle droit), nous contribuerons à présenter l‘étendu des possibilités qu’offrira un pays indépendant (ici, c’est comme si quelques années avant la libération, nous demandions à un détenu d’imaginer et de choisir sa vie à l’extérieur de la prison). Puis, forts de leurs échanges et «chicanes» , les chefs de clubs alimenteront finalement la machine médiatique. Face à l’absance d’idées des politiciens fédéralistes, tombant dans le piège de vouloir exposer nos «divisions», même la presse fédéraliste ne pourra s’empêcher de commenter nos idées. Nos chefs de clubs prendront alors un peu partout la parole pour jouer un grand jeu: la gauche pour dénoncer la droite, la droite pour dénoncer la gauche, les verts pour dénoncer les précédents… et ainsi de suite. Globalement, nous couvrirons l’espace médiatique québécois, sous-entendant dans l’imaginaire que la souveraineté est une évidence dans l’ordre des choses. Ce sera alors une période de grand bouillonnement politique. Face à ce choix inévitable, chaque québécois prendra finalement position : les uns préféreront les solidaires de Françoise David, les autres les lucides de Joseph Facal. Puis, Gilles Duceppe (entre-temps épargné de toute critique), en tant que grand leader du Québec au centre, mettra fin à la période de récréation. Au moment où celui-ci ralliera l’ensemble des chefs de clubs derrière lui… le Québec se sentira prêt à faire le saut vers la réelle autonomie.
Considérant que l’actuel programme social-démocrate du Parti Québécois est d’entrée de centre-gauche et forme le noyau auquel doit s’arrimer les clubs politiques, l’idée est donc :
1. De créer un club altermondialiste. Ce club se spécialisera dans la dénonciation du projet adéquiste, et sera fort populaire auprès des jeunes (particulièrement ceux du mouvement étudiant préconisant la gratuité scolaire). Ce club aura la mission d’éventuellement arrimer Québec solidaire dans la prochaine coalition du OUI. Avant de se faire cependant, pour démontrer notre bonne foi, le PQ devra préalablement mettre fin à la bataille électorale avec ceux-ci, réservant deux comtés aux porte-parole de QS (dorénavant, le rapport de force électorale le justifie). Que cela soit clair maintenant, je vous annonce que je soutiendrai activement, Amir Khadir à la prochaine élection dans Mercier. Au Parti Québécois, maintenant, de réaliser le nécessaire qui s’impose pour faire travailler les souverainistes ensemble.
2. Cependant, l’actuel vague adéquiste déferlant en région nous démontre qu’un virage du PQ à gauche n’est pas la solution gagnante à l’extérieur de Montréal… il faudra équilibrer l’ensemble de la formation avec le développement d’un club de centre droit nationaliste en parallèle. L’idée ici est de rapatrier les souverainistes errant à l’ADQ et de forcer cette formation à prendre parti pour le OUI en affaiblissant son potentiel électoral (pilotes pressentis: Joseph Facal ou André Boisclair).
3. Puis, dans le même ordre d’idées, il est dans notre intérêt d’instaurer un espace politique pour les souverainistes d’obédience écologiste. À l’heure du réchauffement climatique, ce club vibrera en concordance avec l’actuelle nécessaire prise de conscience internationale. D’autre part, puisque le Québec souverain sera un modèle à suivre en terme de production d’énergie renouvelable, ce club vert contribuera aussi à inspirer une sympathie internationale de notre projet indépendantiste. (pilotes désiré: Steven Guilbault)
4. Pour terminer, les MES (mouvement pour une élection sur la souveraineté) devra finalement être reconnu comme club politique à part entière. En effet, ce club réunissant les «purs et durs», a l’avantage de proposer un autre plan de match que celui de l’étapisme référendaire. Or, il est dans notre intérêt d’explorer de nouvelles avenues, voire, de développer un plan B si le prochain référendum se clôture par un échec. Par ailleurs, avoir un plan B contribue toujours à la confiance au plan A
De la sorte l’idée au PQ n’est pas de choisir ENTRE la gauche et la droite… mais de choisir la gauche ET la droite. Or, les clubs politiques nous offrent une formule souple pour coaliser (temporairement) l’ensemble des forces souverainistes, de gauche à droite. L’importance au PQ n’est donc pas de (se diviser) choisir l’orientation idéologique que les Québécois préféreraient, mais bien, de cumuler l’ensemble des tendances pour le OUI. En définitive, plus nous exposerons les chefs de clubs à la population avec leur vision propre, plus dans le lot, celle-ci trouvera un chef auquel s’identifier par rapport aux autres. Subséquemment, lorsque tous les chefs de club au PQ se donneront la main, quand la gauche et la droite s’allieront au grand rassembleur au centre… les Québécois trouverons la confiance, et saisiront alors que le moment est arrivé de traverser, ensemble, le fleuve menant à la terre promise. En définitive, les ponts se construisant des deux côtés d’une rive en même temps, le Parti doit comprendre sa propre responsabilité d’aménager les structures nécessaires au développement des clubs politiques.
François Rebello, Amir Khadir, Jean Herman Guay, Marie Malavoy, Maka Koto, Josée Legault, Pierre Falardeau, Hélène Pedneault. Diverses visions pour le pays de demain (Mon idéal m’avait donné la force de tous les rassembler pour faire cette photo).
Anticiper la prochaine période
En politique, il y a toujours des cycles distincts, soit des périodes animées par des idées de fond, portées par la convergence de forces politiques particulières. Présentement, l’ADQ est en état de grâce ; or, le cycle dans lequel nous entrons baignera à la sauce autonomiste. Bien sûr, les résultats du dernier scrutin auront affaibli le Parti québécois… mais parallèlement le Parti Libéral aussi. En effet, ce dernier aura atteint le résultat électoral le plus bas de son histoire ; les médias n’en parlent pas beaucoup, mais ici, c’est carrément une débandade historique. Par ailleurs, dorénavant retranché dans ses trois derniers bastions (l’Ouest de Montréal, l’Outaouais et l’Estrie), le PLQ se révèle de plus en plus pour ce qu’il est, soit le Parti des intérêts anglophones. Or, cette formation perdra en crédibilité auprès des Québécois, et risque ainsi d’être balayée à jamais des régions du Québec. Considérant en plus que les aînées des «babys boomers» n’en n’ont plus pour longtemps à voter, il est possible que le PLQ vit présentement ses derniers moments à la tête du gouvernement québécois. Bref, si malheureusement l’ADQ est dorénavant en pole positon, le PLQ est lui… sur la pente descendante.
Ainsi, cette dernière élection aura tout de même développé certains avantages au mouvement souverainiste. Non seulement, l’abcès carriériste a peut-être été crevé au PQ, mais nos adversaires fédéralistes sont eux aussi en mutation. Maintenant, n’en demeure à nous d’utiliser nos nouveaux atouts et de se réorganiser en conséquence. De la sorte, à court terme, notre priorité est de reprendre l’opposition officielle. En effet, nous devons achever le PLQ pendant que celui-ci est assommé. De la sorte, puisque de toute façon les Québécois sont actuellement en lune de miel avec Mario Dumont, ménageons donc ces derniers (pour l’instant), et concentrons-nous plutôt sur le développement des structures assurant notre positionnement à long terme. Laissons les Québécois vraiment découvrir Mario Dumont dans toute la splendeur de sa nullité.
Comme moi camarades, vous savez que l’autonomie adéquiste est littéralement une « baloune » ; d’ailleurs, c’est tellement vide que les néophytes de l’ADQ ne sont même pas en mesure de vraiment en expliquer la teneur. Par ailleurs, je ne pense pas que Mario Dumont et sa gang d’amateurs pourront durer longtemps dans l’estime des Québécois… d’autant plus que, fondamentalement, l’ADQ ne répond pas réellement aux aspirations des Québécois. Ainsi, devant l’opinion publique, je ne donne pas grand temps à un gouvernement ADQ face à l’expérience d’une opposition péquiste formé d’anciens ministres. Puis, maintenant, osez imaginer Gilles Duceppe comme chef de l’opposition péquiste… oh là là, petit McMario ne fera simplement pas le poids! C’est comme comparer un gérant de Macdonald à un chef d’État.
Ainsi, l’idée est de se placer en position pour bousculer l’ADQ sur la défensive, puis ainsi, de graduellement remonter le momentum jusqu’à notre réélection. Il y a des cycles en politiques ; à nous de planifier celui qui suivra le cycle autonomiste. Il faut apprendre de l’histoire pour mieux projeter l’avenir ; or, nous devons nous inspirer des conditions (gagnantes) qui nous auront conduit aux portes du pays en 1995. Quand notre vague sera à son paroxysme, qui sait, peut-être n’aurons-nous même pas à faire de referendum pour devenir un pays indépendant. En effet, peut-être Mario Dumont trouvera l’opportunité de passer à l’histoire, en traversant de nouveau le Rubicon à nos côtés. Finalement, l’ADQ n’est peut-être pas un courant de droite définie, mais bien simplement une force populaire nous poussant au changement.
Reconnaître l’homme de la situation
Si André Boisclair accepte l’évidence que son tour est passé, il pourra calmer le jeu et partir la tête haute. Cependant, je suis d’accord avec ce dernier que nous n’avons pas le luxe de nous offrir le psychodrame d’une nouvelle course (stérile) à la direction. En 2005, lors de la dernière course, nous avons effectivement compris que dans le contexte actuel, les médias ne couvraient pas adéquatement l’exercice (allant jusqu’à littéralement orienter notre choix pour Boisclair). Puis, pour ceux qui feront le parallèle avec le couronnement de Lucien Bouchard en 1995, nous parlons ici de nommer un chef plutôt qu’un premier ministre. En ce sens, je pense qu’il est temps de faire consensus et se rassembler… il est temps de donner les rennes du PQ au leader le plus populaire du moment, monsieur Gilles Duceppe.
Formellement, ce dernier connaît la scène fédérale comme le fond de sa poche, puis, comme chef du Bloc Québécois depuis 1997, il est connu et respecté à la grandeur du Canada. bilingue (contrairement à M. Boisclair semble-t-il), M. Duceppe est un excellent ambassadeur international. Père de famille, il passe très bien en région. Puis, il a aussi l’âge idéal pour générer l’alliance intergénérationnelle tant attendue. Bref, le fruit est mûr pour Gilles Duceppe.
Toutefois, puisqu’à la prochaine élection, le Bloc Québécois ne pourra vraisemblablement mieux faire qu’en 2006, nous devons donc rapidement orchestrer la transition ? Effectivement, nous ne devons pas dilapider le potentiel de notre meilleur leader en laissant celui-ci diriger le Bloc à la prochaine élection fédérale.
Reconstruire notre Parti… une solution entre Louis Bernard Landry
Maintenant, il faudra remiser quelque temps le référendum… et se concentrer sur le pays à faire. En ce sens, je suis en accord avec les derniers propos de Louis Bernard lorsqu’il affirme que la souveraineté doit être remise au centre de l’action du parti, et que ce dernier doit refuser à l’avance de gouverner le « Québec-province ». Ici, c’est dorénavant un principe de crédibilité; assez de permettre aux carriéristes de galvauder notre option pour le compte de leur avancement personnel. Toutefois, pour calmer les craintes de M. Landry, rien ne nous empêchera (avec l’intermédiaire des clubs politiques) de parler de tous les autres sujets de la société québécoises.
Parlant de notre programme, il faudra d’ailleurs éviter de tomber dans un premier piège ici avec l’idée que les Québécois auraient voté contre (un programme qui n’a même pas eu le privilège d’être vendu pas son chef). Ce que nous devons remettre en question, ce n’est pas les fondements mêmes de notre option, mais bien l’actuelle formule à la promouvoir. Or, dans cet air nous suggérant l’exemple de Tony Blair pour transformer le PQ à la supposé mode de moment, nous devons discerner le chant des sirènes souhaitant désorienter définitivement notre navire amiral de sa flotte militante.
Comme le dit si bien Lise Payette, nous devons ainsi redevenir audacieux, ambitieux, ouverts, accueillants et moins pressés. Toutefois, bien que la cadence précipitée des carriéristes à proposer un référendum suicide n’était pas une formule intelligente, le temps est tout de même compté. En effet, si cette fois le Parti Québécois n’est pas encore décédé, il n’aura probablement plus droit à l’erreur lors de son prochain rendez-vous avec les électeurs. Bref, aujourd’hui, le Parti Québécois est à la croisée des chemins :
- Soit, il devient réellement un parti de coalition souverainiste…
- Soit, il lance la serviette du projet national et s’assume finalement comme un Parti social-démocrate de gouvernance provinciale. (Dans mon cas alors, mon espoir national résidera dans la mise en place d’une coalition externe dans un contexte de scrutin proportionnel).
Nous voulons faire des clubs politiques dans le Parti Québécois… nous nous appelons : les réformistes.
L’union fait la force… mais qui fera l’union ?
– Damien Saez (extrait de la chanson Fils de France)
Lire ici quatre textes (tous excellents) ayant alimentés ma réflexion:
- Quand les rats quittent le navire de Félix Pinel
- Se parler dans le blanc des yeux de Patrick Bourgeois
- Boisclair n’est pas le problème de Josée Legault
- Un PQ souverainiste… Un repositionnement électoralement rentable de Louis Bernard
On parle très peu des épandages chimiques, chemtrails qui nous rendent malades à petit feu et auraient pour effets par le chimique de tendre à nous déshumaniser. Le loup affamé est dans notre maison ! Comment pouvons nous l’ignorer ? Faire un pays, oui, mais s’occuper des enjeux cruciaux aussi, l’un ne va pas sans l’autre. Venez vous documenter sur mon site. Le temps presse, Ce sujet est tres sérieux et tres documenté. Il faut en parler ouvertement.
Isabelle Poulin
http://pages.videotron.com/isabell
Je crois que Carl aime bien vivre dans le passé au point de faire une croix sur le présent
Merci de ta sollicitude.
Faudra arrêter de revenir sur le passé Carl. C’était une autre époque, nous étions plus jeunes, plus sanguins, il y a des événements sur lesquels j’aimerais bien revenir moi aussi. C’est la vie.
Sache que quand j’évoque ton nom ou ton action, je ne le fais pas comme je le ferais d’un (ancien) adversaire.
Au plaisir de contribuer à nouveau.
Salut Claude.
Merci pour l’attention; la reconnaissance est toujours appréciée.
Mais ayant un esprit socialiste, j’ai pour mon dire qu’une image sur le Web appartient d’entrée à l’univers du Web… même si elle est le fruit de ma conception. Concernant mes créations visuelles, ma préoccupation est plutôt de m’assurer que mes images ne seront pas trop détournées de leur nature initiale, voire surtout, utilisé économiquement sans mon consentement (j’explique tout ça ici).
D’ailleurs, percevant que Boisclair voulait utiliser l’option souverainiste pour faire le plein de votes en 2007… sans toutefois nous positionner réellement pour la bataille du pays, j’aurais bien du réagir quand le PQ à utilisé mon concept des thématiques du OUI pour ses pancartes. Mais bon, il faut croire que c’est comme ça que ça marche en politique : l’énergie des petits militants demeure anonyme pendant que celles-ci sont capitalisées par je ne sais trop quelle firme de communication apolitique.
Peu importe.
Dans tes mains au moins, je sais que cette image servira le sens du pourquoi je l’ai conçu. Alors, sache que c’est un honneur pour moi de te donner son usage… tu as carte blanche.
En passant, si tu as des besoins en conceptions infographiques, n’hésite à faire appel à mon talent… je suis toujours ouvert à aider les projets indépendantistes.
Bonne chance dans tes vues Claude, par ton blogue, je suis ton développement politique; et je suis agréablement surpris de ta franchise intellectuelle et du talent communicateur de ta plume. Aujourd’hui, je regrette au CNJ d’avoir supporté une équipe opposée à ta présidence.
Advienne que pourra
Salut Carl,
Excuse moi, je trouvais pas ton adresse pour t’écrire. Je voulais juste te dire que j’avais utilisé une image dont tu es l’auteur sur mon blogue et que je t’en ai donné le crédit. Je voulais juste m’assurer que cette façon de faire te convenais, sinon, je vais la faire disparaître sans problème.
Donne moi dont des nouvelles au passage et see ya !
Tes billets sont impressionnants ! ils sont plus des mémoires que de simples billets ! Je me souviens de toi. Nous avons été adversaires (n’est-ce pas ridicule ?). Tu travaillais avec Longval (tu étais son webmestre) et moi je m’occupais des comms de Villeneuve. Quand j’y pense maintenant, je trouve le tout un peu puéril. Plus efficace travailler tout le monde ensemble.
C’est le fun pouvoir te cotoyer cybernétiquement. Le PQ nous à divisé, la souveraineté nous rassemble. Non mais c’est-y pas beau ça !
Vais continuer à te lire buddy !
Rantes
Bonne analyse, outre que depuis Landry, le PQ semblait vouloir se convaincre qu’il y a une majorité d’indépendantistes au Québec et qu’il suffisait de rallier tout ce beau monde pour reprendre le pouvoir et déclencher un référendum. Le péquiste est dans une dialectique du « comment on doit faire l’indépendance » tandis qu’un très grand nombre de québéquois en sont toujours au « Pourquoi faire l’indépendance ». Après tant d’années de promotion, de débats et de démonstrations, il est sans doute très frustrant de revenir sans cesse au « Pourquoi ». Pourtant, voilà La Question comme le dirait l’autre. Un bon gouvernement péquiste n’est-il pas une preuve à donner aux indécis à l’effet que le fédéralisme est somme toute viable. Le besoin de faire l’indépendance implique nécessairement que c’est la structure politique (étatique) le vrai problème et non les gestionnaires. Cette différence entre problèmes de strcture (se doter des moyens pour développer une véritable nation québécoise) et problèmes de gestion dans le cadre du fédéralisme doit être clairement identifiée au jour le jour et en rapport avec l’actualité. Félicitation pour votre site.