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Posté par le 14 octobre 2007 dans [inter-blogue], Écologie, Blogosphère, Philosophie-politique, Web 2.0

Du fin fond de la blogosphère, le lointain cri d’un dinosaure

dinosaure Kuebek

une réponse au texte Totalitarisme blogosphérique de l’internaute Kuebek

Depuis le lancement de mon blogue en mai 2006, j’avais évité de commenter sur d’autres blogues. En effet, étant polyvalent dans les sujets de mes articles ici, je ne veux pas corrompre la sérénité de mon blogue en important diverses polémiques inhérentes au monde politique… car il est vrai, j’ai cette prédisposition à pouvoir vraiment m’engager quand je décide de débattre. D’autre part, par la longueur de mes analyses sociétales, je tente aussi de protéger mon travail dans une certaine bulle intellectuelle (voire intemporelle). Ainsi, parce que je priorise la production de textes réfléchis, mon rythme de rédaction est relativement lent… or répondre incessamment à d’éventuels commentaires émanant de mes détracteurs politiques ralentirait mon processus de travail. Si bien que, vous aurez remarqué, j’ai la pédale douce dans le rythme de réponses à mes commentaires ici.

Cependant, l’affaire Élodie aura amené mon petit navire à prendre les devants vers une tempête blogosphérique. Des fois, il faut trouver le courage d’assumer ses opinions pour pousser davantage une certaine vision des choses. Or, vous l’aurez constaté, j’ai à cœur le développement de notre blogosphère, et pour redonner l’initiative du sujet aux souverainistes, j’étais prêt à confronter quelques requins traînant dans ce vaste océan du cyberespace. Si bien que mon dernier texte a trouvé écho jusqu’au fin fond de la droite profonde. En effet, un drôle d’oiseau m’a gratifié samedi d’une réaction personnalisée sur son blogue. Alors, puisque la coutume est de porter attention à ceux qui réagissent à nos propos, je vais me prêter au jeu de lui répondre.

Réponse au texte «Totalitarisme blogosphérique» de l’internaute Kuebek

Québec prononcé en anglais, cela s’écrirait comment ? He bien, dans le choix du nom de son blogue, Jean-Jacques Dugas nous fournit la réponse en Kuebek. Ainsi, n’avons-nous pas commencé à lire une seule phrase, que nous sommes d’entrée provoqués par cette profanation linguistique. Puis, l’affreuse palette de couleurs (rose et noir) dans lequel baignent ses articles dégage rapidement le mauvais goût. Provocateur et grossier; le ton est donné. Je me pince donc le nez, et entame la lecture du billet en question.

Au départ, je suis quelque peu amusé par l’enflure verbale titrant sa réaction à mon dernier texte; il est bien mal me connaître que de me qualifier de totalitariste (tapez donc le mot démocratie dans la barre de recherche de mon blogue pour vérifier), et puis, l’idée d’avoir « traumatisé » un vieux réactionnaire me flatte sincèrement. Ensuite, le voilà qu’il tente de faire de la philo avec des beaux mots aussi sophistiqués que vides de sens (« phénomènes disjoints mais similaires au plan fonctionnel« , « l’inscription d’informations discursives sur un blog »), Vraiment, c’est peut-être moi qui suis trop pragmatique, mais je n’arrive franchement pas à comprendre le sens de son message; au mieux, je saisis qu’il s’imagine pourfendre du communiste.

Alors, j’en profiterai, M. Dugas, pour vous signaler que je ne suis pas communiste. En effet, je ne crois ni au bien-fondé de la lutte des classes, ni à l’égalité collectiviste… ni au totalitarisme. Formellement, si vous voulez vraiment comprendre ma vison, vous devez assimiler que je suis avant tout un écologiste. Cependant, l’ennemie à mes yeux étant le néolibéralisme, il est vrai que nous sommes fondamentalement des adversaires. Cet irresponsable système économique détruit intrinsèquement l’environnement par son concept erroné de croissance infinie, hypothèque ainsi notre survie… et rend profondément con-servateur certains individus de notre espèce.

Bien sûr, parce que je milite aussi pour un système politique qui favoriserait le partage équitable de nos ressources planétaires (à commencer par l’information), je crois absolument au rôle de l’État… ce qui fait de moi un homme de gauche. Bien sûr, ayant la droite capitaliste comme ennemie commune, je suis prêt à me liguer avec des communistes pour abattre la maladie néolibérale (voyez-vous, je ne peux accepter l’autodestruction de notre environnement même si vous dites que c’est au nom de la liberté… de nous suicider). Mais jamais, vous pouvez en être certain, je soutiendrai une idéologie totalitariste… qu’elle soit d’extrême droite ou d’extrême gauche. Nous aussi, les écologistes, sommes épris de liberté; simplement qu’en votre différence, nous concevons la relation de l’homme avec son environnement… ce que vous semblez être incapable de faire.

D’autre part, il est intéressant, de constater votre trouble devant les concepts de blogosphère et d’intelligence collective. Bien sûr M. Dugas, tout comme l’argent dans votre compte en banque et les concepts capitalistes du crédit, la blogosphère n’existe pas matériellement. Cependant, aussi virtuel soit-il, en y contenant l’ensemble de la connaissance humaine et des idées interactives, il est indéniable que le cyberespace forme un environnement en lien avec la réalité… d’autant plus qu’il s’y développe aussi des communautés bien humaines. Alors M. Dugas, êtes-vous en train de nier l’existence des idées (dans la blogosphère) parce qu’elles ne sont pas matérielles? (Tant qu’à faire, nous devrions aussi nier l’existence de votre crédit bancaire). Franchement, je pense que votre peur primaire du méchant communiste vous borne à rejeter l’existence de l’intelligence collective; or, laissez-moi vous prouver en quelques mots son existence. En effet, les idées que nous échangeons « à l’instant », à qui appartiennent-elles, si ce n’est qu’à l’ensemble des personnes qui décident de les intégrer ?

Pour ma part, je considère l’avènement du Web 2.0 comme une vraie révolution : l’information n’a jamais voyagé aussi vite, jamais les citoyens n’ont eu autant de liberté d’expression. Toutefois, vu l’expansion de cet environnement, vu les possibilités sociales (le pouvoir) que ce média donne aux citoyens (de s’organiser eux-mêmes), il m’apparait impératif de protéger son développement des forces (capitalistes) œuvrant à restreindre notre intelligence (à des fins commerciales).

En effet, le capitalisme est à mes yeux un « code malicieux » qui reprogramme le comportement des individus, imposant la recherche du profit comme premier fondement de valeur (au dépend de tout le reste). Et justement, M. Dugas, parce que la blogosphère est un espace unique en termes de liberté d’opinion intellectuelle, la communication dans cet environnement (la réflexion collective) ne devrait pas êtres être corrompue par divers stratagèmes de vente… voire carrément par des agents politiques camouflés en simples citoyens. Voyez-vous, c’est que je ne considère pas les informations indûment émises pour tromper comme étant des opinions citoyennes. Si bien que la publicité, c’est à dire la $uggestion de con$ommer un produit, ou bien les mensonges délibérés émis par des « fausses réelles » identités politiques, affectent les réelles opinions de l’intelligence collective. Formellement, je ne crois pas que le modèle social-démocrate (auquel j’adhère) puisse être compatible avec une dynamique où la société est fragmentée en d’irresponsables unités de consommation.

Maintenant, vous exprimer l’idée que le concept de liberté d’expression serait intrinsèquement «libéral», que je ne peux intégrer ce concept parce que supposément collectiviste… mais en réalité, le partisan de la liberté d’expression c’est moi, pas les néolibéraux considérant les internautes comme un vulgaire marché à conquérir commercialement. Et croyez-moi, parce que je suis un dissident n’ayant pas sa langue dans la poche, les systèmes hiérarchiques m’ont toujours fait la vie dure. Or, par la blogosphère, jouissant finalement d’une liberté d’expression m’ayant toujours été refusée, comprenez bien toute la valeur que je porte à ce concept (ce que nous devrions avoir en commun, vous et moi). Si bien M. Dugas, que les vrais conformistes ne sont pas les tenants de la blogosphère (dans l’immensité de leur diversité d’opinion), mais bien ceux pour qui le cyberespace devrait être uniformisé en concordance avec l’actuel système sociopolitique du monde réel.

Toutefois, il est vrai, bien que partisan de la liberté d’expression, je souscris tout de même au principe que la responsabilité sociale doit primer sur cette dernière. En effet, à votre avis M. Dugas, au nom de la liberté d’expression, acceptez-vous d’avoir à tolérer les activités cybernétiques des pédophiles, voire, l’existence de site Web prônant la haine raciale? Alors lorsque vous qualifié « la liberté d’expression est totale ou sinon n’est rien« , vous cautionnez unilatéralement l’ensemble des pratiques criminelles sur le Web… concrètement, vous êtes donc un irresponsable extrémiste.

Dans la même logique, une démocratie ne devrait pas avoir à tolérer l’élaboration de fausses réelles identités par des Partis politiques (surtout quand il est question de nos fonds publics). Franchement, lorsque je préconise une loi pour restreindre légalement ce comportement, ce n’est pas de «dirigisme blogosphérique» ou de «Police du Web» dont il est question, mais simplement de gros bon sens. Évidemment, si vous ne souscrivez pas au concept «d’amélioration de la société», peu doit vous importer d’élaborer un minimum de règles de conduite, voire, d’une réelle opinion sur ce que nous voulons faire de cette blogosphère. Sommairement M. Dugas, notre différence fondamentale est que je souscris à l’idée que l’humanité doit organiser sa destinée en regardant ce qu’il veut devenir à long terme (évolutionnisme politique), plutôt que de laisser notre direction aux bêtes instincts primaires de l’individu (libéralisme).

En terminant, vous dites que les blogues ne sont l’équivalent que d’une grosse conversation de cuisine. Là, vous oubliez un concept élémentaire, M. Dugas ; comme le dit le dicton, les paroles s’envolent, les écrits restent. Si bien que notre discussion ici présente risque fort bien de se rependre au-delà de notre petite «cuisine virtuelle» inter-blogue. Voyez-vous, désormais, nos propos ne nous appartiennent plus… ils sont justement du ressort de la blogosphère. Et qui sait, dans quelques décennies, histoire d’expliquer l’époque ou l’espèce humaine était profondément préhistorique dans sa bêtise, peut-être que certains anthropologues dépoussiéreront les fossiles virtuels de votre blogue. Car heureusement pour nous, comme jadis les dinosaures ont été… vous êtes effectivement une espèce en voie de disparition.

En conclusion, vous affirmez que la blogosphère n’est que des bits sur des serveurs. Bien à vous de le réaliser. Cependant, nos cerveaux ne sont fondamentalement constitués que d’atomes… c’est-à-dire de la poussière d’étoiles mortes élaborées en organisme biologique. Or, est-ce que cela empêche pour autant nos pensées d’exister ?

… rien de plus… Deal with it

« Le pouvoir aujourd’hui, c’est un dinosaure : un tout petit cerveau pour un corps très grand, un tout petit cerveau qui prétend diriger tout le reste »
– François Bayrou

NB. le blogue Kuebek aura tiré la plogue le lendemain de sa réponse à mon égard. Finalement, Jean-Jacques Dugas a peut-être raison lorsqu’il évoque matériellement la blogosphère comme étant simplement des données informatiques sur des serveurs. Alors, j’ai décidé de sauvegarder ici son texte référant. Désolé, mais moi je crois qu’il est impératif de tout donner nos connaissances à la blogosphère… et c’est un devoir de la préserver active. La connaissance n’a pas à disparaître avec son auteur.
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