Pages Menu
Menu catégories

Posté par le 13 novembre 2007 dans Écologie, Biologie, Entomologie, Société

Les préceptes de la lutte intégrée

vie sur terre

Formellement, bien qu’il est vrai que la présence d’une sorte d’insectes est toujours reliée à des éléments spécifiques de l’environnement, ces derniers sont rarement «sales» dans le vrai sens de la définition. En effet, à l’exception des parasites humains et des décomposeurs (ces espèces attirées par les détritus), la quasi-majorité des insectes sont exempts de maladies transmissibles à l’homme. Toutefois, il est vrai, bien que la présence d’un insecte dans une habitation humaine ne soit pas nécessairement un synonyme de malpropreté, l’invasion d’une espèce donnée sera cependant la manifestation d’un environnement négligé. De la sorte, puisque les insectes que vous trouverez dans vos demeures sont logiquement attirés par des conditions environnementales spécifiques, à commencer par des sources de nourriture, la clef d’un environnement contrôlé réside dans la gestion des aliments et détritus. Ainsi, puisque dans nos maisons, l’extermination des insectes n’est pas systématiquement une nécessité, les méthodes chimiques ne devraient être utilisées qu’en dernier recours. Puis, disons-le une fois pour toutes : tout insecte à sa raison d’être, c’est-à-dire son rôle à jouer dans l’équilibre du biotope auquel il est adapté.

Par ailleurs, puisque fondamentalement l’intérêt de la vie est la vie en elle-même (subsister), vous pouvez être assurés que cette dernière trouvera toujours une façon de coloniser tout environnement à sa portée. Ainsi, la vie ayant horreur du vide, la moindre ressource alimentaire disponible trouvera toujours une espèce vivante pour convertir cette énergie; une dynamique expliquant d’ailleurs la diversification alimentaire des êtres vivants. Cependant, puisque les conditions environnementales sont perpétuellement en évolution, les ressources alimentaires peuvent aussi se raréfier, voire disparaître; or la spécialisation alimentaire n’est donc pas pour autant garante de la survie des espèces dans le temps. Si bien que la survie d’une espèce n’est pas seulement liée à sa lutte pour l’accès aux ressources essentielles, mais quelquefois aussi, elle implique l’adaptation aux modifications de l’environnement (l’accès à de nouvelles ressources). Subséquemment, afin de pouvoir développer de nouvelles formes mieux adaptées, la vie applique les préceptes de la fameuse sélection naturelle; une formule qui favorisera aussi l’équilibre de l’espèce donnée avec son biotope.

Ainsi, puisqu’il arrive forcément, que certains individus d’une espèce donnée, en arrivent à radicalement modifier leurs facultés biologiques, j’aimerais un jour faire des recherches sur les mécanismes régissant les capacités d’adaptation de certains insectes. Formellement, je pense qu’étudier les insectes, ces champions de l’adaptation, c’est quelque part essayer de discerner des mécanismes fondamentaux de la vie.

De la sorte, (moins des exceptions que j’aimerais un jour étudier), si la présence d’un insecte dans un environnement donné n’est théoriquement jamais due au hasard (car cette présence doit être liée à sa survie), vous devez concevoir «l’apparition» de l’insecte comme un agent indiquant l’existence d’éléments spécifiques dans l’environnement en question. Ainsi, comprendre cette relation, c’est mieux comprendre la nature de son environnement… et comprendre la nature de son environnement, c’est accroître son contrôle sur celui-ci. Or ici, admettons-le, l’être humain est un hyper conquérant, c’est-à-dire une espèce qui aspire à l’occupation totale de «son» territoire, à commencer par celui de son habitation.
Si bien que dans cette volonté de gérer son environnement immédiat (et donc du biotope dans sa maison), l’espèce humaine du genre industrialisé mène une lutte sans merci aux arthropodes. Sans discernement, peu importe leur rôle environnemental, ces derniers sont ainsi chassés, piétinés, empoisonnés, pulvérisés… éliminés de nos demeures. Or, dans cette guerre démente pour le territoire, par les applications d’ordre chimique, il se crée un problème environnemental beaucoup plus grave que celui d’avoir à partager son espace avec certains insectes. En effet, concrètement, nous commençons à comprendre les dangers que représente la dissémination désordonnée des détergeants et des pesticides sur la santé humaine. Formellement, dans les pays industrialisés, devant l’incessante croissance des cas d’asthmes, de stérilité et de cancer, la pollution intérieure s’avère un suspect principal pour expliquer l’émergence de ces phénomènes. Et dire ici, que dans notre bataille contre les arthropodes de nos maisons, pour restreindre l’utilisation des contaminants chimiques dans notre environnement… il suffirait d’appliquer les principes de la lutte intégrée.

lutte integree.jpg

Selon la FAO et l’OILB, la lutte intégrée est définie comme étant la « conception de la protection des cultures dont l’application fait intervenir un ensemble de méthodes satisfaisant les exigences à la fois écologiques, économiques et toxicologiques en réservant la priorité à la mise en œuvre délibérée des éléments naturels de limitation et en respectant les seuils de tolérance ».

En Europe, la lutte intégrée est définie par la directive communautaire 91/414/CEE du 15 juillet 1991, comme suit :
L’application rationnelle d’une combinaison de mesures biologiques, biotechnologiques, chimiques, physiques, culturales ou intéressant la sélection des végétaux dans laquelle l’emploi de produits chimiques phytopharmaceutiques est limité au strict nécessaire pour maintenir la présence des organismes nuisibles en dessous de seuil à partir duquel apparaissent des dommages ou une perte économiquement inacceptables.

Effectivement, le concept de la lutte intégrée est la nouvelle pierre angulaire de l’exterminateur moderne, dorénavant dénommé, technicien en gestion parasitaire. S’il fut en temps où l’homme répendait indifféremment divers poisons (le DDT entre autres) sur tous les êtres vivants les dérangeant, les normes modernes ont heureusement évoluées. Si bien qu’au Québec maintenant, il faut préalablement détenir un permis du ministère de l’environnement avant de faire usage d’un pesticide. Ensuite, avant de procéder à l’utilisation d’un pesticide, le technicien en gestion parasitaire évaluera la nature exacte de l’espèce à éliminer d’un environnement donné. En effet, puisque chaque espèce d’arthropodes a ses caractéristiques propres, il était parfaitement imbécile de considérer les parasites comme un ensemble unique (avec une solution unique). De la sorte, avant de penser à éliminer un insecte quelconque de votre maison, il est finalement intelligent de discerner la nature de votre adversaire, et donc, de sa relation exacte avec votre environnement. Par ailleurs, à partir du moment où vous intégrez les raisons de la présence d’un parasite dans un environnement, vous êtes en mesure d’appliquer une solution ciblée sur un adversaire défini… et donc dire ici, sans nécessairement répendre aléatoirement un produit chimique.

À titre d’exemple, contre la pyrale de la farine indienne, l’utilisation d’un piège à phéromone s’avèrera totalement efficace pour capturer les mâles…. d’autant plus que ce dernier évolue directement dans nos aliments céréaliers. Ou bien, si vous avez un problème de pigeons perchés sur vos corniches, il vous faudra plutôt installer des pics cloutés que de tenter de les exterminer physiquement (ce qui est de toute façon illégal).

sale Pigeon

Sur cette photo de mon cru, une belle preuve d’adaptation: c’est à dire un pigeon prit en flagrant délit d’ouvrir un sac de poubelle

Pour un problème de fourmis pharaon, il sera plus intelligent de cibler la reine à l’aide d’un poison à longue durée (acide borique). En effet, puisque les fourmis rapportent la nourriture trouvée au nid pour nourrir la colonie selon un processus appelé trophallaxie (échange de la nourriture régurgitée), le système d’appât doit agir lentement pour que le poison soit administré à tous les membres de la fourmilière. Cette méthode est peut-être moins rapide, mais elle est très efficace pour détruire la fourmilière dans son ensemble. De plus, les appâts à base d’acide borique ou d’hydraméthylnone seraient généralement peu toxiques pour les autres animaux.

fourmis pharaon

Rien ne se perd, rien ne se crée : l’ensemble de la masse biologique de cette chambre royale de la fourmi pharaon a littéralement été constituée de sources nutritives puisées dans son environnement. Bref, les fourmis demeurent l’un des nettoyeurs les plus efficaces de la Terre. Ici, une cohabitation serait-elle envisageable ?

Ensuite, si dans votre maison, vous apercevez des poissons d’argent, des cloportes, des perce-oreilles, des drosophiles ou des petits prédateurs comme les araignées et les scutigères… s’il vous plait, réfléchissez-y donc un peu et voyez si leur hypothétique élimination vaut réellement l’intrusion de pesticide dans votre milieu de vie. Toutefois, si vous avez un problème de blattes, de punaises, ou comble du pire, de termites, là, vous devez absolument faire appel à une solution professionnelle. Envers vos voisins, c’est d’ailleurs une responsabilité sociale que d’enrayer la prolifération de ces parasites invasifs. L’idée est donc, de simplement discerner chaque espèce d’insecte pour ce qu’elle est vraiment.

D’autre part, en considérant aussi les arthropodes comme un symptôme environnemental, ces derniers peuvent finalement agir comme des agents révélant des problèmes dissimulés dans votre maison. De la sorte, l’installation de la fourmi charpentière dans votre maison vous indiquera assurément une infiltration d’eau dans votre bâtiment, voire potentiellement ainsi un problème de moisissure. Ensuite, l’invasion de coccinelles asiatiques en automne, révèlera une preuve infaillible que votre maison est mal isolée. Puis, l’arrivée de mouches vertes tournoyant lourdement dans votre cuisine (à la recherche d’un endroit pour pondre), vous rappellera qu’il est temps de sortir les poubelles.

lucilia caesar

Si par un beau matin, vous découvrez une centaine de mouches vertes massées dans les fenêtres intérieures de votre logement, ouvrez rapidement ces dernières; à ce moment, ces insectes ne demandent justement qu’à sortir. En effet, ces mouches, tous frères et sœurs, forment le couvain d’une seule et unique femelle… ayant préalablement pondue quelque part dans votre logement. Communément, l’infestation survient du fond d’une poubelle. En effet, une fois rendus à maturité, les asticots sortiront discrètement de celle-ci pour aller chrysalider aux quatre coins de la pièce contaminée. Or, puisque ce cycle est accéléré par les grandes périodes de chaleur, vous aurez juste assez de vos deux jours/semaine pour sortir vos vidanges à l’extérieur… et vous éviter le désagrément de cette situation. Ah oui, transitant allègrement entre les excréments, les poubelles, les cadavres… et votre nourriture, cet insecte est particulièrement malpropre.

En conclusion, l’idéal erroné de la stérilité biologique dans nos demeures est une utopie aussi superficielle que dangereuse. Mais bon, qu’importe ce désir insensé d’éliminer systématiquement les autres formes de vie de «notre» territoire, cette guerre moderne de l’homme contemporain est vouée à l’échec. Survie oblige, la vie trouvera toujours des mécanismes pour s’adapter quelque part aux changements environnementaux que nous lui imposons, si bien qu’il y aura toujours des formes de vie pour résister à nos arsenaux chimiques. Subséquemment, dans une vision à long terme, est-ce vraiment sensé d’empoisonner notre environnement, de renforcer la résistance de nos parasites… puis de parallèlement affaiblir notre propre système immunitaire ? En définitive, il est temps de changer d’optique, il est temps d’appliquer les principes du développement durable dans notre lutte aux parasites… or, ce changement d’approche, justement, c’est la lutte intégrée.

Ensuite, parce que quelque part, nous avons une origine commune avec toute forme de vie terrestre, parce que physiquement, nous terminerons notre parcours individuel de la même façon que n’importe quel insecte, l’être humain fait toujours partie de la nature. Or, parce ce qu’aussi, nous sommes constitués des aliments que nous absorbons, de l’air que nous respirons, des éléments que nous manipulons… les limites entre l’intérieur et l’extérieur de l’individu est finalement bien perméable. Voyez-vous, nous sommes en relation directe avec notre environnement; voire… nous sommes carrément une partie de l’environnement.

Alors, maintenant, pourquoi l’être humain aime tant s’imaginer externe à la nature. Qu’y a-t-il de si effrayant à côtoyer quelques insectes ? Voyez-vous, je m’interroge : est-ce ici une peur absurde issue de notre bête ignorance, voire plutôt… un trouble inconscient de constater qu’existentiellement, les insectes nous sont plus proches que nous voulons bien le concevoir ? Bien sûr, nous sommes (actuellement) l’espèce vivante la plus évoluée sur la Terre; mais justement, cette conscience, d’être en vie et de pouvoir se projeter dans l’avenir implique une responsabilité face à l’environnement. Or, non seulement nous devrions gérer notre système socio-économique en fonction de cette responsabilité, mais aussi, nous devons défendre la préservation des écosystèmes et de la biodiversité. Sincèrement, présentement, l’humanité n’est carrément pas digne de son statut d’espèce la plus évoluée de la planète.

La biodiversité

Cliquez sur l’image pour voir le graphique

Gérer plutôt qu’exterminer

Ainsi, il faut changer le paradigme dans notre volonté d’évolution. La conquête de l’espace ne devrait plus impliquer l’agressif désir d’extermination des autres formes de vie (au nom de l’utopique propreté), mais plutôt, la gestion de leur nuisibilité. (D’ailleurs, petite parenthèse, si la vie existe au-delà de notre planète, et si des extra-terrestres intelligents en arrivaient à observer notre comportement destructeur sur l’environnement, il est logique de penser qu’ils feront le nécessaire pour entraver notre expansion spatiale… histoire de protéger l’environnement spatial de notre éventuelle invasion). Concrètement, parce que la vie recherche fondamentalement l’équilibre entre les diverses formes qu’elle génère, le vrai contrôle pour l’humanité passe nécessairement par la gestion responsable de son environnement. Évidemment, avant de penser à gérer l’évolution de la biodiversité dans l’espace dont nous disposons, il faut impérativement intégrer la compréhension des complexes relations entre les divers acteurs biologique dans l’environnement. Or, cette conception globale pour l’intérêt environnemental est une réelle révolution sociale, car elle implique un niveau de compréhension individuel plus élevé (sortir collectivement de l’ignorance). Puis, la gestion socioécologique, finalement, demeure une révolution politique, car elle implique un système d’organisation (et de valeurs) totalement antagoniste à la gestion néolibérale (motivée par le profit économique à court terme).
Bref, avant l’accident certain de notre voiture, il est temps d’éjecter du volant cet agressif adolescent néolibéral, drogué à la consommation, imbécilement accroc à la vitesse, sans réelle destination et se foutant éperdument de la vie des autres conducteurs sur la route (voire évidemment, de toute forme de vie à l’extérieur de la voiture).

gino

Voici le portrait de notre conducteur pour la prochaine décennie…
êtes-vous toujours en confiance ?

En conclusion, il est temps pour l’humanité de réellement prendre en charge sa destinée. Or, puisque la gestion de l’avenir implique une compréhension des relations avec l’environnement, les réelles rênes de l’évolution résident formellement dans les concepts du développement durable.

ecologie_pratique

La lutte intégrée est un pas concret dans la bonne direction, une évolution qui applique l’étendue du savoir humain à la gestion de l’espace avec les autres formes de vie. Or, la conscience écologique, justement, est la même dynamique appliquée aux activités socio-économiques des humains. Mais la question se pose : trouverons-nous l’intelligence collective pour concrétiser l’évolution écologique, cette prise de conscience pour la dimension environnemente de notre espèce ?

L’être humain 2.0 sera écologique… ou ne sera pas

En tout cas, peu importe ce que sera la réponse, sincèrement, je ne m’en fais pas pour l’avenir des insectes. Ces champions de l’adaptation existent depuis si longtemps avant notre apparition qu’assurément, advenant notre autodestruction, ces derniers seront encore là. Et qui sait, sans les humains pour les «gérer» dans l’environnement, peut-être cette fois-ci, ils arriveront à nous remplacer sur Terre comme forme de vie dominante.

« Si tu te connais toi-même, tu as une chance sur deux de gagner la guerre. Si tu connais ton adversaire, tu as une chance sur deux de gagner la guerre. Si tu te connais toi-même et que tu connais ton adversaire, tu as gagné la guerre »
Sun Tzu (L’art de la guerre)

13 533 visionnements
0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest

4 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
trackback
3 années il y a

[…] Votre exterminateur sera toujours content de venir vous rendre service pour vous débarrasser des marmottes en piégeant la marmotte qui nuit à votre tranquillité en cas de nécessité. Ce professionnel la relâchera dans la nature dans le cadre de la lutte intégrée des animaux sauvages. […]

trackback
3 années il y a

[…] Votre exterminateur sera toujours content de venir vous rendre service en piégeant la marmotte qui nuit à votre tranquillité en cas de nécessité. Ce professionnel la relâchera dans la nature dans le cadre de la lutte intégrée des animaux sauvages. […]

DLo
DLo
13 années il y a

Bonjour,

Qu`entendez-vous par: «  l’espèce vivante la plus évoluée sur la Terre « ?

Excellent article sur la capacité d’adaptation des insectes. Cette capacité d`adaptation serait-elle en partie liée à la simplicité (relativement) génétique des insectes, unpeu comme pour les virus?

– « (…) or la spécialisation alimentaire n’est donc pas pour autant garante de la survie des espèces dans le temps«  Je dirais même que la spécialisation alimentaire rend une espèce vulnérable à l`épreuve du temps, avec l`exemple classique du panda. D`un autre coté, les espèce dites généraliste bénéficient de plusieurs sources alimentaires différentes, qui leurs assurent un « plan B«  si une ressource venait à disparaitre, ou si cette même ressource se raréfiait. Un bel exemple de ce cas de figure est celui du raton laveur.

Carl Boileau
14 années il y a

Hummm, c’est tout un problème que vous me posez là comme question. 😕

Premièrement, les drosophiles ont besoin d’eau stagnante, d’humidité et de fermentation pour pouvoir se développer adéquatement. Évidemment, la culture du fromage leur offre toutes ces conditions. Disons ainsi que la culture du fromage étant à la cause de la présence des drosophiles, je ne vois pas comment vous débarrasser des mouches… sans vous débarrasser du fromage.

Peut-être qu’un système de pression négative dans la chambre des fromages pourrait restreindre les intrusions d’arthropodes volants… mais encore là, ce serait très dispendieux à mettre en fonction.

Peut-être aussi que la réfrigération serait une bonne façon de calmer leur développement… mais je crois aussi que cette température réduirait parallèlement la fermentation des fromages.

Il y a un spécialiste à mon travail qui est doctorant en agronomie. Peut-être sera-t-il vous conseiller.

Les chèvres du Bruch
Les chèvres du Bruch
14 années il y a

Dans notre fromagerie, que pouvez vous nous proposer (ou conseiller) pour lutter efficacement et en respect avec l’environnement, contre les drosophiles envahissants, qui viennent pondre sur les fromages destinés à la vente (bonjour les petits vers…) ?
Nous avons vraiment besoin d’aide… Merci. Gérard Vetter

Carl Boileau
15 années il y a

Tenez, je viens de trouver un excellent article sur les capacités d’adaptation des insectes.

L’impossible retour en arrière
le lundi 12 janvier 2009 à 11 h 31

Il n’est pas possible de remonter le temps afin de retrouver un état antérieur du point de vue de l’évolution, affirment des chercheurs portugais et américains.

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont placé des mouches drosophiles dans l’environnement de leurs ancêtres après leur avoir fait subir des mutations génétiques sur un grand nombre de générations.

L’équipe a créé plusieurs espèces de mouches sur plus de 500 générations en modifiant leur cadre de vie en fonction de l’humidité ou de la quantité de nourriture.

On a utilisé des milieux qui changent l’état démographique de la population, avec des intervalles entre deux générations qui varient de deux semaines à cinq semaines.

— Dr Henrique Teotónio

Ensuite, les différentes espèces de mouches obtenues ont été replacées dans leur environnement de laboratoire d’origine.

Les résultats

Après 50 nouvelles générations et après que les drosophiles se furent adaptées au milieu de leurs ancêtres, elles avaient retrouvé certaines caractéristiques originelles, mais en avaient conservé certaines qu’elles avaient acquises lors des mutations.
evolution-humains

Les travaux tendent donc à montrer que l’évolution se produit surtout, de génération en génération, par des changements dans la distribution des allèles, qui sont les différentes formes d’un gène au sein d’une population en particulier. Les mutations (apparition de formes nouvelles) seraient ainsi plus rares.

Les chercheurs ont également noté que certaines mouches revenues à leur état ancestral peuvent avoir un phénotype, c’est-à-dire l’ensemble des traits physiques et biochimiques, identique à celui de leurs aïeux, tout en étant génétiquement différentes.

Changements imprévisibles

À la lumière de ces travaux, prévoir la capacité d’adaptation d’une espèce sur une base génétique reste très hasardeux.

On n’arrive à prévoir les changements au niveau de l’ADN qu’une fois sur deux. Cela reste insuffisant pour savoir, par exemple, comment les organismes vont pouvoir s’adapter au réchauffement global de la planète.

— Dr Henrique Teotónio, Institut Gulbenkian

Des chercheurs américains des universités de New York et de la Californie ont également participé à cette étude, dont les résultats sont publiés dans la revue Nature Genetics.

Radio-Canada.ca avec Agence France Presse et Institut Gulbenkian

4
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x