Une fenêtre historique pour relancer la souveraineté du Québec
À la base étant un militant indépendantiste, il devient pour moi clair et responsable de s’activer quand j’entrevois un contexte pouvant remettre en marche le mouvement souverainiste. Puis, cet engagement moral est d’autant plus pertinent lorsqu’on pense que cette dynamique est finalement gagnante. En ce sens, cette missive est peut-être mon texte le plus important écrit dans ma vie politique.
Le ralliement nécessaire des souverainistes
Au printemps dernier, j’ai appuyé l’idée de former un front uni (QS-ON-PQ) en vue de la dernière élection provinciale. Bien sûr, je savais qu’il était trop tard pour appliquer cette configuration avant le jour du scrutin. Mais dans la perspective que le PQ allait former un gouvernement minoritaire, il m’apparaissait toutefois important de populariser l’idée de générer cette coalition.
Le scrutin étant chose du passé, il a été depuis démontré que la rivalité entre les trois partis souverainistes ait permis l’élection d’un candidat libéral ou caquiste dans plus d’une vingtaine de circonscriptions. Puis dans ce contexte où l’énergie des militants souverainistes est essentiellement dépensée à débattre entre eux, vous déduirez pourquoi le PQ n’arrive plus à dépasser 35 % d’appuis. Subséquemment, il serait totalement irresponsable de poursuivre dans cette voie.
Dans les prochaines semaines, le PQ passera donc un test d’intelligence cruciale quant à la suite des choses. Soit il s’entête à poursuivre sa démarche dans la voie partisane (pour revenir aux résultats que nous connaissons aujourd’hui), soit il fera un examen de conscience pour réaliser qu’il est en fin de cycle. J’oserais même évoquer que ce parti est celui d’une génération et que les forces vives de la relève progressiste se retrouvent dorénavant à l’extérieur du PQ.
La proportionnelle en échange de la souveraineté
Bien sûr, le PQ pourrait encore forcer le jeu électoral et tenter de gagner un autre mandat. Mais, ici, il faudra réaliser qu’une victoire aux alentours de 35 % empêchera moralement ce dernier à pouvoir enclencher la souveraineté, d’autant plus qu’il sera maintenu sur la défensive par les oppositions fédéralistes. Dans ces circonstances, cette formation politique ne peut être crédible quant à la mise en œuvre de l’article 1 de son programme. À contrario, la logique de l’intérêt indépendantiste commande le rassemblement préalable plutôt que la division partisane. Car, non seulement cette éventuelle coalition donnera l’avantage de maximiser les chances d’atteindre la majorité parlementaire, mais comment dire… son instabilité intrinsèque est une garantie pour pousser le gouvernement à évoluer vers notre indépendance.
Avant la prochaine élection maintenant (qui peut nous tomber dessus à tout moment), nous avons une opportunité historique de générer un ralliement des souverainistes. Mais puisque cette courte fenêtre politique se fermera bientôt, précisément quand le PQ cristallisera sa stratégie électorale, il devient donc impératif de préparer la table des négociations. En ce sens, chacun doit mettre de l’eau dans son vin. Or, si l’initiative est définitivement dans le camp du PQ, les éventuels alliés doivent en contrepartie démontrer leur intérêt en ménageant le gouvernement péquiste.
Cependant, puisque chacun des partis a son identité bien définie, il faudra préalablement saisir l’idée que tout projet de fusion est hors d’ordre. Par conséquent, la seule perche que peut offrir le PQ pour convaincre ON et QS à se coaliser est de garantir leur existence dans le temps. Ainsi, seul L’ENGAGEMENT DE RÉFORMER LE MODE DE SCRUTIN m’apparait assez convaincant comme argument pour générer la coalition souverainiste. D’autre part, cette proposition à elle seule mettra sur la défensive tout membre de Québec solidaire rejetant la coalition. Car, effectivement, la réforme du mode de scrutin (qui, je rappelle a toujours été dans le programme du PQ avant l’arrivée de Pauline Marois comme chef) serait une garantie d’évolution pour les idées véhiculées par Québec solidaire, voire le plus gros gain de l’histoire pour la gauche québécoise.
Maintenant, réalisons le fait que cette configuration donne virtuellement un mandat majoritaire à la coalition souverainiste… et donc ainsi une fenêtre de cinq ans pour faire du Québec un pays. Bien sûr, cet objectif devra être atteint avant la fin du mandat, à défaut de quoi, les trois partis retourneront en élection dans leur position d’origine. Mais puisqu’alors une réforme démocratique aura été instituée, nous serons à ce moment dans un tout nouveau contexte politique. Bref, nous pourrions grossièrement dénommer l’entente fondatrice comme étant celle de « la proportionnelle en échange de la souveraineté ».
En définitive, si comme je pense, le PQ est le parti d’une génération, nous n’avons plus grand temps à notre disposition pour faire la souveraineté. Et puisque l’époque du bipartisme est révolue, il faut impérativement s’adapter en conséquence. Alors, trêve de partisanerie, il faut sortir de nos corporatismes politiques respectifs et converger avec notre rendez-vous historique. Mais une opportunité doit se saisir vite ou alors, elle ne se saisit pas. Dans l’éventualité que ce soit peut-être notre dernière chance ici, êtes-vous vraiment prêt à assumer le risque de laisser passer cette occasion historique?
Il y aura un référendum sur l’indépendance de l’Écosse l’année prochaine, puis un autre en Catalogne d’ici quatre ans sur la même question! N’est-ce pas ici le bon momentum international pour emboiter le pas et rejoindre finalement le concert des nations?
L’indépendance n’est pas un état de choses. C’est un devoir.
de Vaclav Havel
L’indépendance, ce n’est pas une récompense, c’est une responsabilité.
de Pierre Bourgault
La proportionnelle est un miroir aux alouettes.
Une coalition c’est bien beau mais faire alliance peut nous trainer ver le fond. Quand on li les commentaires qui viennent des membres ON nous savons qu’une alliance ne serait pas respecté partout Aussant a diabolisé le PQ a un tel point que maintenant même avec la mort de ce parti les membres ne veulent même pas entendent les arguments des Péquistes
QS la il y a un gros problème. Très peu connaissent le parcours de F. David.et de ses provenances Marxiste-Léniniste. Très peu savent que QS est l’amalgame des partis communistes et féministes d’un autre époques. Dans la bouche des opposants au projets de souveraineté ceci serait une arme de destruction massive. Souvenez vous du mouvement FLQ même sen affiliation avec le PQ il a causé des tors insurmontable au projet de souveraineté.
Le parcours de Amir Khadir lui est plus problématique. Son affiliation avec le mouvement des Moudjahidines qui se dit Laïc mais que la traduction dans le Larousse dit mouvement pour le Djihad et Djihad veut dire guerre sainte serait un embuche importante pour les souverainistes et de plus il a donné sont vote au NPD et appuyer sa campagne rien de souverainiste dans cela. Pour sa part F. David elle étais du non en1995 alors j’ai du mal a voire comment ces personnage peuvent combattre avec le PQ
La souveraineté et l’indépendance s’acquièrent pour être durable.
Cela doit être un choix de chacun pour que le collectif gagne !
Force est de constater Jacques que c’est ce passage de mon texte qui est le plus sensible pour les péquistes.
Mais bon, je pense que vous avez mal interprété certains de mes propos.
Primo: je suis en accord avec vous lorsque vous dites que le PQ « possède la masse critique et la maturité nécessaire pour mettre de l’avant mon scénario ». Mais bon, il ne risque pas cependant de l’instiguer par lui-même.
Deuxio: Je ne remets donc pas en cause la pertinence historique de ce parti. Car dans ma perspective il est notre dernière chance… étant donné justement que les nouvelles générations sont de plus en plus mondialisées.
De là mon énoncé qui vous fait tant sourciller. Mon texte est un cri du coeur pour vous réveiller: le PQ ne retournera plus jamais en haut de 35%… les jeunes ne s’y retrouvent de moins en moins. Puis l’analyse des données électorales ne fait que me confirmer ce que j’entends dans ma génération.
Bref, pour moi, cette phrase se veut un reality check.
Et pour gagner la guerre, il faut préalablement accepter l’existence des obstacles sur le champ de bataille.
Le temps est compté camarade… voici donc un plan de match à l’attention du PQ.
Carl,
tout au début, je dois vous avouer que le Parti Québécois n’a jamais été mon premier choix.
Toutefois, ce sacré parti a toujours réussi à obtenir mon vote depuis qu’il existe.
Lorsque vous dites : «J’oserais même évoquer que ce parti est celui d’une génération et que les forces vives de la relève progressiste se retrouvent dorénavant à l’extérieur du PQ.», vous faites de l’âgisme et cela ne vous honore pas.
Que des forces vives de la relève se trouvent à l’extérieur du PQ, rien de plus normal et rien de plus réjouissant.
Mais seul le PQ possède la masse critique et la maturité nécessaire pour mettre de l’avant le scénario que vous évoquez. Il ne faut pas trop compter sur la jeunesse, l’impatience et l’inexpérience de nos forces vives pour orchestrer un scénario gagnant pour l’indépendance.
En ce sens, non seulement le PQ n’est-il pas en désuétude générationnelle, mais il constitue le navire amiral de la stratégie.
Vous auriez peut-être eu intérêt à vous attaquer davantage à l’intransigeance, au dogmatisme et à l’usure du PQ plutôt qu’à sa pertinence historique. Car, aujourd’hui, seul le PQ est le parti de toutes les espérances dans la mesure où il ira au devant de ceux qui ont choisi d’accélérer le pas.