L’aspect social et culturel amené par le soccer
Dans mon dernier article pour la promotion d’un terrain de soccer en surface synthétique dans le parc Laurier, j’avais décortiqué la question en cinq aspects distincts afin de comparer ce projet à la situation offerte par l’actuelle surface de jeu naturelle (écologique, santé, entretien, utilisation, économique). Car, en effet, la conception du développement durable implique de mettre en relation tous les aspects d’une situation dans son environnement. Toutefois, même s’il ne rentre pas dans la comparaison du terrain naturel au terrain synthétique, l’aspect social s’invite aussi dans l’équation par la bonification de l’offre en soccer.
Le soccer est un sport en pleine expansion au Québec; mais considérant que c’est le sport le plus joué à travers le monde, ce n’était qu’une question de temps pour qu’il nous devienne populaire. Par son caractère international, ce sport est justement une clef d’accès vers les diverses cultures nationales, voire inversement, une zone d’intégration des immigrants à la société d’accueil. De par sa simplicité (il ne suffit que d’un ballon et d’un terrain pour y jouer), il est aussi littéralement une clef d’accès pour l’activité physique; et donc un champion de la lutte à la sédentarité. Par le fait qu’il est peu onéreux en termes d’équipements (chaussures avec crampons et frais d’inscriptions), il est aussi un excellent agent pour favoriser la mixité sociale. Ainsi, riche et pauvre de toutes les cultures peuvent se réunir autour du ballon rond et jouer ensemble pour la santé, le bien-être et l’identité du quartier.
Par ailleurs, plus un joueur sera amené jeune à pratiquer un sport d’équipe, plus vite il y développera un réseau social dans son quartier, plus vite ce réseau s’identifiera positivement à son environnement (son équipe). Or, le soccer inculque justement l’esprit d’équipe et le sentiment d’appartenance à la réussite du groupe. Subséquemment, tout cela me semble correspondre avec les valeurs intrinsèques du Plateau-Mont-Royal, voire, notre fondement politique pour l’organisation sociale. En tout cas, pour ma part dans mes diverses activités professionnelles et sociales, j’ai un certain préjugé favorable à travailler avec des personnes ayant une psychologie collective issue des sports d’équipe.
Pour terminer, il faudra concevoir que le sport en général constitue un lien social important pour combattre l’exclusion et le racisme. En ce sens, la qualité des structures sportives accueillantes et disponibles constitue un facteur favorable pour l’instruction des règles d’un jeu, et peut-être ainsi, inciter le transfert de ces connaissances dans la vie quotidienne. Bref, d’un point de vue social justement, il s’avère évident que les sports d’équipes favorisent l’apprentissage de la vie en société.
Alors, pour contrer la petite délinquance et favoriser l’intégration sociale, plutôt qu’élaborer des programmes répressifs ou inadéquatement investir dans la sécurité, pourquoi ne pas investir dans les infrastructures allouées au sport d’équipe? D’autant plus que globalement, une population en santé équivaut à des économies d’échelle en frais de santé.
Le football est le reflet de notre société. Regardez bien l’expression d’un joueur sur le terrain, c’est sa photographie dans la vie.
– Aimé Jacquet