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Posté par le 11 mai 2009 dans Politique municipale

L’archaïque « fonctionnement » du comité exécutif à Montréal

Le Conseil exécutif à Montréal en 2009

Mercredi dernier, la mairesse de mon arrondissement avait « invité » les citoyens à la tenue d’une séance publique du comité exécutif de la Ville de Montréal; une première dans l’histoire de Montréal. En effet, contrairement à la majorité des métropoles canadiennes, il faut dire que le plus haut lieu décisionnel de la scène montréalaise siège statutairement à huis clos. Subséquemment, quand nous réalisons que cette pratique institutionnalise la « corruption » (les appels d’offres sont déterminés en secret), vous comprendrez que je ne m’étonne guère de la série de scandales secouant actuellement l’administration Tremblay. (D’ailleurs, à Projet Montréal, depuis notre fondation en 2004, nous dénonçons l’existence même de cette structure infecte). Alors, vous saisirez ma curiosité d’assister à cette séance historique… d’autant plus qu’elle se déroulait à l’endroit même où je serai investi candidat mardi prochain, le 12 mai 2009.

D’entrée, il faudra discerner que «l’invitation» aux citoyens ne fut diffusée que la veille de ladite séance. Évidemment, la conséquence logique est un résultat de «participation» d’une trentaine de citoyens tout au plus (de quoi justifier le supposé manque d’intérêt populaire pour nos affaires publiques). Mais bon, la séance du comité exécutif démarra heureusement avec trois présentations intéressantes.

Dans un premier temps, la mairesse Fotopulos exposa grossièrement les traits folkloriques du Plateau Mont-Royal à ses collègues du comité exécutif. Puis, histoire de reconnaître le bien-fondé des subventions municipales, la coordonnatrice d’Action Solidarité Grand Plateau fit le compte-rendu de son étude sur le développement du Secteur Est du quartier. Finalement, des représentants du Service des infrastructures, transport et environnement ont timidement exposé le concept des quartiers verts. Bref, tout cela fut bien «cute», mais franchement, ne me faites pas à croire que ce genre de présentation est dans la procédure habituelle du comité exécutif.

La suite de la séance défila imparablement : devant la «présence» passive du maire Tremblay, les membres du comité enchainèrent méthodiquement les propositions à l’ordre du jour. Adoptant systématiquement chaque point sans la moindre discussion, l’ensemble était manifestement des plus convenus.

Alors, la question maintenant, pourquoi tout ce cinéma?

Tant qu’à moi, cette parodie de séance publique, voire plutôt cette opération de relation publique, était une initiative (paniquée) de la mairesse Fotopulos. En effet, l’équipe de cette dernière sentant la soupe électorale chaude, l’exercice d’une séance  publique parait une idée sympathique… d’autant plus qu’elle discréditerait notre argument électoral que le comité exécutif siège à huis clos.

Mais de toute façon, il faudra réaliser que ces belles présentations en public ne se traduisent pas pour autant en actions politiques. Et s’il est toujours facile d’écouter béatement les fruits des organismes subventionnés, rien ne garantit que les décideurs s’engageront à réaliser les propositions entendues. En définitive, la recette est classique: parrainer les groupes communautaires et les études publiques, se montrer intéressé par leur compte-rendu, puis récupérer le vocabulaire lié aux nouvelles idées. Finalement, ce genre de mascarade sert à prendre le contrôle temporel des projets sociaux afin de les reléguer en arrière des priorités secrètes (de ressort privé). Il va sans dire, toute cette formule serait bien secouée si le comité exécutif en venait à statutairement siéger en public… de façon transparente.

Don Geraldo!

À Projet Montréal, dans notre mémoire déposé dans le cadre du projet de loi 22, en novembre 2007, nous avons proposé l’abolition du conseil d’agglomération (qui serait remplacé par un conseil municipal élargi).

Par ailleurs, nous souhaitons réduire les responsabilités du comité exécutif envers les commissions permanentes du conseil. Ces dernières seraient composées chacune d’au minimum cinq élus représentatifs des formations politiques présentes au conseil municipal. Les commissions correspondraient aux responsabilités partagées entre les membres du comité exécutif, dont celles de préparer le budget de la Ville. Chaque membre du comité exécutif serait d’office le président de sa commission. Les rapports et recommandations des commissions seraient transmis au comité exécutif, lequel inscrirait chaque proposition à l’ordre du jour au prochain conseil municipal. Subséquemment, le conseil municipal deviendrait donc la seule instance habileté à décider des suites à donner à la recommandation d’une commission.

De la sorte, le travail au sein des commissions engagerait les élus dans une démarche de recherche de consensus plutôt que d’entretenir la stérile culture d’affrontement partisan qui prévaut actuellement.

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2 Commentaires

  1. Salut jeune homme

    C’est bien ton article sur la séance publique du comité exécutif. Ce n’est pas la première fois qu’il se réunit en public. J’ai vu moi même quelques réunions publiques qui se rapprochent plus des séances ennuyantes de mon enfance préparées par les frères maristes qu’un vrai débat politique Ton appréciation ressemble beaucoup à la mienne et est très saine. En te lisant je suis très heureux que tout le travail que j’ai fait pendant toutes ces années ait porté fruit et est repris par d’autres

    André Cardinal

    André Cardinal

  2. J’ai assisté à la rencontre du Comité exécutif il y a deux ou trois ans dans Rosemont. Mais il était clair que ce n’était pas la vraie réunion du Comité exécutif, il y avait eu un briefing avant pour bien paraître devant le public. Là-aussi il n’y avait eu aucun débat.

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