La Villa des Souvenirs à la Nouvelle-Orléans
Dans la chaleur enveloppante d’une nuit de la Nouvelle-Orléans, je me retrouve subitement au cœur d’une fête exubérante, rappelant les festivités du Mardi Gras. Cette célébration se déploie dans une villa majestueuse, où, au milieu de la cour, je me tiens seul, absorbé par l’ampleur de l’événement.
Étrangement, bien que les visages autour de moi soient étrangers, une intuition profonde m’envahit : chaque porte de l’étage supérieur ouvre sur un album de ma mémoire, un écho de mes souvenirs récemment triés dans Google Photos. Cette demeure semble être une métaphore vivante de mon esprit, chaque porte une invitation vers des pans oubliés de mon passé.
Dans les dédales de cet étage, je croise le regard de Florence, mon ex-compagne. Elle, avec son Margarita vert, m’invite à la rejoindre, un sourire aux lèvres. Derrière elle, le Baron Samedi, main sur sa hanche, rit mystérieusement, insinuant une intimité troublante entre eux. Mon cœur se déchire entre crainte et curiosité, mais le désir de la retrouver demeure.
Cependant, alors que je m’approche d’elle, une figure familière surgit et m’intercepte : Jean-Pierre Douville, mon beau-père récemment disparu. Vêtu d’une chemise hawaïenne d’un collier de fleurs et de lunettes noires, il est entouré de deux jolies femmes et tient son fameux Black Russian à la main. Dans sa tenue décontractée, il me conseille de partir de cet endroit en y affirmant que je ne suis pas à ma place dans ce monde où la fête ne s’arrête jamais. Sa voix me semble si réelle que cela me donne l’impression qu’il est encore vivant.
Ce conseil paternel, traversant littéralement les frontières de la réalité et la mémoire du temps, me pousse ainsi à choisir la sagesse : fuir ce rêve, ce mirage. En me retournant pour de bon sur mon passé, je m’éloigne de ce rêve, laissant derrière la villa, le Baron, Florence, et Jean-Pierre… non sans emporter avec moi les leçons de ce voyage onirique.
Je me réveille ainsi, envahi par une paix nouvelle, profondément ému par cette rencontre spectrale avec mon beau-père, ses mots résonnant encore clairement, m’éclairant sur les chemins à suivre dans ma réalité.
Les rêves sont les fenêtres de l’âme
– Proverbe