Pourquoi j’appuie Paul St-Pierre Plamondon à la direction du Parti Québécois
Au fil de ma vie, je me suis toujours voulu le plus affranchi possible des Partis politiques dans mon cheminement démocratique de citoyen, mais il y a toutefois des constantes qui fixent mon parcours : je suis fondamentalement indépendantiste, écologiste, laïc et social-démocrate. Toutefois, si ces caractéristiques me plaçaient historiquement dans le champ gauche du spectre politique au Québec, force de constater maintenant que l’arrivée contemporaine d’une « nouvelle-gauche » me déplace, voire me repousse, vers le centre.
Effectivement, la trahison de Québec solidaire envers la convergence souverainiste fut pour moi un électrochoc révélateur, puis sa lutte aliénante envers la laïcité et le nationalisme au Québec m’a définitivement éloigné de cette formation irresponsable. En parallèle, quand bien même je ne pourrai jamais voter pour la CAQ (particulièrement pour des raisons d’ordre économique et écologique), je suis assez mature politiquement pour reconnaître les bons coups de cette formation, surtout en matière de laïcité. Bref, tout ça pour dire que depuis la dernière course à la chefferie du PQ (celle qui avait consacré Jean-François Lisée comme chef en 2016), je suis bel et bien de retour comme membre du Parti Québécois; et je m’y sens finalement à ma place.
Cependant, cette place est d’emblée précaire par rapport au positionnement même du Parti Québécois depuis la dernière élection en 2018. En effet, il faudra faire preuve ici de lucidité et de regarder la réalité politique en face, car ce parti est virtuellement au bord de la disparition… et jouera donc sa raison d’être à la prochaine élection. Parallèlement, la course à la chefferie qui se profile au PQ sera déterminante quant à sa direction. Or, comme quoi il y a une forme d’intelligence collective par rapport à cette situation, les candidats en lice s’avèrent d’ores et déjà chacun représenter des orientations bien distinctes et nous offrent ainsi une réelle occasion de débattre sur le meilleur positionnement possible à adopter. En ce sens, cette course va bien au-delà d’une occasion de décider de l’identité même du PQ, car elle risque aussi d’électoralement sceller le destin du PQ, voire du mouvement souverainiste dans son ensemble. Alors, ici, soyons vigilant et faisons gare aux faux pas… à commencer celui de tomber dans une campagne négative (le PQ ne peut plus se permettre cette dynamique).
Les candidats en lice
Puisque chaque candidat est vraisemblablement relié à une orientation distincte, il est impératif de bien discerner collectivement chaque direction proposée. Toutefois, puisque mon objectif ici est de vous expliquer mon choix d’appuyer spécifiquement Paul St-Pierre Plamondon, je ne survolerai que brièvement mes perceptions quant aux autres candidats.
En 2020, je choisis Paul St-Pierre Plamondon
Pour ma part, plusieurs sauront d’emblée que ce n’est pas dans une ligne directe que je rejoins aujourd’hui la candidature de Paul St-Pierre Plamondon (PSPP). En effet, lorsque j’ai appris l’existence de PSPP, il était alors l’un des instigateurs du mouvement le collectif Génération d’idées (un groupe de réflexion politique destiné aux 25 à 35 ans)… et disons que si j’appréhendais cette initiative comme un tremplin politique pour une nouvelle génération de politicien en devenir, ce fut tout de même une heureuse surprise de le voir se mouiller pour rejoindre officiellement le Parti Québécois.
En octobre 2014, Paul-Pierre Plamondon avait lancé l’essai Les orphelins politiques, où il argue que la génération Y, dégoûtée à la fois par la corruption régnant sous le gouvernement Charest et par l’obsession référendaire des péquistes, ne se retrouve pas dans les partis politiques actuels. Déjà, il y plaidait en faveur d’un mouvement de gauche modéré porté par une élite intellectuelle et économique qui défendrait le progrès social en misant notamment sur l’éducation publique et la promotion du français pour rassembler la nation québécoise
Puis, durant la dernière course à la direction du PQ, bien que je trouvais sa candidature rafraîchissante et saluait sa présence dans l’arène en question, je le jugeais alors trop novice pour être à la tête du mouvement souverainiste. Toutefois, force d’admettre que PSPP a beaucoup appris durant cette expérience et la majorité des membres se sont entendus pour déclarer sa candidature comme ayant été la révélation de cette course.
Depuis, Paul St-Pierre Plamondon a donc évolué dans la culture souverainiste et fait ses classes au PQ. Dans un contexte peu favorable à notre Parti, il a démontré une résilience exemplaire et un moral, semble-t-il, à toute épreuve. Toujours courtois et respectueux de ses adversaires, émotionnellement stable et décidément éloquent, PSPP projette l’image d’un juste équilibre entre la rigueur professionnelle du politicien engagé et la volonté idéologique d’atteindre nos objectifs sociétaux.
Cela dit, au-delà des qualités personnelles que je reconnais à Paul St-Pierre Plamondon, mon appui à sa candidature s’inscrit principalement dans une perceptive pragmatique. En effet, je constate que, dans un contexte du scrutin uninominal à un tour, l’espace politique octroyé au PQ dans l’électorat francophone s’est considérablement réduit entre les dernières montées de QS à gauche et de la CAQ à droite. Considérant aussi que la CAQ s’enligne pour être réélue à la prochaine élection (en occupant fermement la position du nationalisme québécois et du consensus laïc), mais que QS semble retourner vers la marginalité de ses origines, il m’apparaît que la candidature de PSPP au PQ est la mieux adaptée au contexte actuel.
En effet, puisque Paul St-Pierre Plamondon semble être le plus à gauche des candidats en course (voire le moins favorable à la loi 21), il pourra hériter de l’ancien réseau d’Alexandre Cloutier au PQ et surtout, capitaliser sur l’espace disponible à gauche du PQ afin de rétablir des ponts avec les souverainistes de QS… Et surtout, avec les nouvelles générations qui échappent désormais au Parti Québécois (à commencer par le retour au PQ de Catherine Fournier).
D’autre part, dans une optique que PSPP puisse arriver à devenir un chef de l’opposition face au gouvernement caquiste, considérant qu’il a d’emblée démontré une persévérance exemplaire dans sa démarche actuelle, Paul St-Pierre Plamondon représente une option durable afin de reconstruire le mouvement souverainiste durant la prochaine décennie.
En conclusion, je terminerai cet article sans détour. Au risque de paraître alarmiste, je pense sincèrement que Paul St-Pierre Plamondon est le dernier espoir du Parti Québécois. Alors, si vous partagez aussi ce point de vue, vous avez la responsabilité de vous impliquer dans sa campagne électorale.
À nous de jouer!
« La question de fond, c’est ça : est-ce que le PQ est un parti générationnel ou un parti qui est appelé à un renouveau, à un nouveau cycle ? »
– Paul St-Pierre Plamondon